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La semaine dernière, nous avons appris le décès de deux cyclistes, le même jour.

Deux décès mais aucun sur le vélo !

Le jeune belge de 22 ans Frederiek NOLF est mort dans son sommeil et Christophe DUPOUEY, 40 ans, champion du monde VTT en 1996, s’est suicidé.

Si le cyclisme des années 2000 a basculé dans la rubrique des faits divers pour des histoires de dopage, il se pourrait qu’il y reste pour son taux de mortalité important.

Une typologie précise des décès

Le cyclisme fait partie des sports les plus durs physiquement avec, entre autres, la course à pied, la natation (donc le triathlon) et la boxe.

Dans le haut niveau, les coureurs bien préparés accumulent jusqu’à 50 000 kms par an ! Ce sont des athlètes hors normes ayant des qualités physiques énormes. Ils pratiquent leur métier encadrés par les meilleurs médecins du sport, les meilleurs entraineurs, les meilleurs diététiciens, ergonomes, directeurs sportifs, etc

Malgré cela, notre sport préféré tue régulièrement.

Essayons de dresser la typologie des décès :

Ecartons les chutes mortelles dont ont été victimes par exemple Fabio CASARTELLI sur le tour 1995 dans la descente du col du Portet d’Aspet ou Andrei KIVILEV sur les routes de Paris Nice 2003. Ce sont malheureusement des accidents de courses.

Plus inquiétant, la mort durant le Tour 1967 du britannique Tom SIMPSON en plein effort sur les rampes surchauffées du Mont Ventoux. Le cocktail amphétamines, chaleur, déshydratation l’a tué.

On pensait que s’endormir et ne plus jamais se réveiller était réservé aux nouveaux nés. Pourtant, on recense deux cas chez les cyclistes dans les années 2000. Le français Fabrice SALANSON meurt dans son sommeil alors qu’il participait au Tour d’Allemagne en 2003, il avait 23 ans. La semaine dernière, le jeune belge Frederiek NOLF décède dans les mêmes circonstances au tour du Qatar à l’âge de 22 ans.

Curieux pour des jeunes hommes en pleine forme.

Les décès post carrière sont plus nombreux mais pas plus logiques.

Luis OCANA, vainqueur du tour 1973 atteint d’une hépatite C se suicide en 1994 à l’âge de 49 ans.

L’immense Jacques ANQUETIL est mort d’un cancer en 1987 à seulement 53 ans.

Les années EPO ont fait des ravages dans les rangs des anciens coureurs. Marco PANTANI a été retrouvé mort d’une overdose de cocaïne en 2004. Le sublime grimpeur espagnol José Maria JIMENEZ, décède d’une crise cardiaque, à l’âge de 32 ans, après une longue dépression. Le VTTiste français Christophe DUPOUEY vient également de mettre fin à ses jours, il avait 40 ans.

Qui sera le prochain désabusé sur la liste de ces âmes perdues des années 1990-2000 ?

Une sur mortalité anormale

Au regard de cette typologie, on pourrait dire que le cyclisme de haut niveau « nuit gravement à la santé ».

En effet, se lancer dans une carrière à haut niveau est dangereux car on peut :

· Mourir sur un vélo

· Mourir dans son sommeil

· Devenir junky

· Devenir dépressif

· Se suicider après sa carrière

Le cyclisme professionnel est un métier à risque mais pas uniquement sur les routes.

D’autres sports sont également victimes de mort subite. Des joueurs de football s’écroulent en plein match. Le camerounais Marc Vivien FOE, 28 ans, meurt en plein match international en 2003. Autre cas pour le jeune hongrois de 24 ans Miklos FEHER mort (attaque cardiaque) en défendant les couleurs du Benfica Lisbonne en 2004.

Ce phénomène touche le sport de haut niveau au même titre que la société civile. Nous connaissons tous un cas plus ou moins proche de nous de mort subite (rupture d’anévrisme par exemple).

La différence serait-elle la médiatisation des cas de sportifs ? Où bien sont-ils vraiment une population à risque ?

Repousser ses limites physiques est le quotidien de l’athlète de haut niveau. La mécanique casserait-elle plus vite ? Où faut-il chercher les causes ailleurs ?

Sans réponse scientifique claire la suspicion (de dopage) reste elle bien présente ……..hélas

Christophe Machado - Rédacteur VO² Cycling