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La suprématie de la société ASO sur les plus grandes épreuves par étapes du monde aboutit peu à peu à l’uniformisation des maillots de leaders. Quelle tristesse !

Une spécificité unique pour un sport unique

Nous avons la chance de pratiquer le plus beau sport du monde. Une de ses nombreuses particularités est le privilège de porter un maillot distinctif quand on est champion de quelque chose.

Que l’on soit champion départemental, régional, de France, d’Europe, du monde, on arbore fièrement ses couleurs. La contrepartie de cette gloire est la magnifique « pancarte » accrochée sur le dos durant un an. A chaque course, on sera l’homme à battre.

Ensuite, l’ex champion de France ou du monde a le privilège de porter sur ses manches et son col  les liserés tricolores ou arc-en-ciel jusqu’à la fin de sa vie !

Une autre spécificité concerne les courses par étapes qui honorent les leaders des classements à travers des maillots distinctifs.

On ne trouve cela, à ma connaissance, dans aucune autre discipline sportive.


Rendez nous ces maillots chargés d’histoire

Chaque organisateur rivalise de créativité pour que le public associe son épreuve à une couleur.

Le jaune pour le Tour, le rose pour le Giro, le noir pour le tour de Belgique, etc.

Aujourd’hui, les petits organisateurs meurent peu à peu. N’arrivant pas à boucler leur budget, certaines épreuves disparaissent comme le grand prix du Midi Libre et d’autres tombent dans l’escarcelle des grosses sociétés organisatrices. A ce jeu là, ASO (Amaury Sport Organisation) a récupéré Paris-Nice que Laurent FIGNON n’arrivait plus à financer.

La concentration entre leurs mains des plus belles épreuves du monde (Flèche Wallonne comprise) aboutie à la suprématie du maillot jaune.

Le maillot blanc de leader du Paris-Nice a laissé sa place à la tunique d’or. Ce maillot est associé, pour moi, à Sean KELLY vainqueur 7 fois sur la promenade des anglais.

Bien observateur est celui qui a vu cette année la bande bleue sur le maillot de leader du Dauphiné Libéré noyée dans les inscriptions publicitaires.

Le maillot blanc du meilleur jeune du Tour avait un certain temps disparu. Celui du combiné (le coureur le mieux classé dans tous les classements) a vécu peu de temps. Souvenez-vous de Bernard HINAULT qui le portait en 1986 lors de son dernier Tour de France. Ce maillot était superbe.

Alors je dis STOP ! Stop à l’uniformisation ! Stop à l’hégémonie du maillot jaune !

Rendez nous les maillots originels, ceux qui ont symbolisé une épreuve, qui ont été portés par les plus grands champions, qui nous ont fait rêver. Bref, ceux ont fait et feront encore l’histoire du cyclisme.   

Christophe Machado - Rédacteur VO² Cycling