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Depuis le milieu de cette semaine, cela n'aura échappé à personne, Mendrisio accueille les championnats du monde de cyclisme. Si le fier Spartacus a d'ores et déjà ajouté un arc en ciel à son palmarès lors de l'épreuve de contre la montre, alors que les féminines et les moins de 23 ans s'échinaient loin de l'attention des médias, soyons clair, la seule course qui semble receuillir un minimum d'écho est celle de dimanche. Pourtant, si les championnats du monde sont certes une épreuve majeure du calendrier, ils ne couronent certainement pas, comme certains pourraient le croire, le meilleur cyclisme du monde pour les 12 mois qui viennent. En effet, un coup d'oeil sur le palmarès des années passsées suffirait à faire comprendre au plus inepte béotien que les parcours des championnats du monde, c'est pas fait pour ceux qui grimpent mais pour ceux qui roulent. De plus, un petit coup d'oeil sur la liste des partants de la course de dimanche nous fait relever, outre le rang de la France comme nation de seconde zone représentée par 6 courreurs, quelques absents de marque. Mais en fouillant un peu plus loin, il y a aussi quelques surprises

 

Prenez une place venez à deux

Ca y'est, à force de l'inviter, il fallait qu'il finisse par venir accompagné. Non content d'avoir réintegré les pelotons au cours de cet été, annonçant que les championnats du monde était son objectif principal, Vinokourov, sans que mot n'en soit mentioné dans la presse, s'est adjoint pour l'occasion les services de son plus fidèle homme de main de retour après deux ans d'absence: Kasheckin. Vino et Kash, c'est Pat Garrett et Billy the Kid version ancien bloc soviétique. Toujours ensemble à préparer des coups fourés. Je ne serais pas surpris si les pontes du parti leur donnait des instructions en direct dans les oreillettes. Rien qu'à y penser, j'ai mes leçons d'histoire sur la guerre froide qui me reviennent à l'esprit. L'équipe du Kazhakstan ne sent pas le souffre mais le gaz naturel, et c'est pas forcément mieux. Car si l'avenir politique du monde devait se jouer demain sur les terres traditionnelement neutres de la Confédération Helvétique, on est plutôt mal barrés...

 

Est/Ouest

S'il nous est permis d'être rassurés en constatant que la Corée et la Chine n'ont pas été capables de détacher un seul courreur, on craindra par contre l'imposante puissance de feu déployée par la Russie. Ceux là n'ont pas l'air d'être venus pour faire des amabilités. Ils ont même un gars au sein de leur effectif qui s'appelle Brutt. C'est pour dire. D'autant plus que de l'autre coté de l'atlantique, les "amis" américains ont détaché un bataillon plus taillé pour la parade de Broadway que pour le combat. Gageons que quand la bataille commencera, ceux là auront vite fait d'aller se planquer loin derrière, laissant Tyler Farrar seul à son triste sort. Derrière il y aura sûrement aussi Tommeke, qui nous traine sa nausée sartrienne depuis la saison dernière telle une ame en peine. Il pourra toujours y discuter le bout de gras avec Cadel Evans qui ne tarit jamais d'anecdotes sur son Yorkshire prénommé Eddy qu'il a dressé comme chien d'attaque. Pozzato fera sûrement l'attraction habituelle avec sa tenue réalisée un grand couturier italien, et ne rentrera sûrement pas seul à l'hôtel. Après tout, n'est ce pas là l'essentiel? Dans ce contexte, il n'y a plus qu'à souhaiter que la chienlit ne gagne pas les troupes tricolores.


Seuls contre tous

Enfin, dans l'attente de ce spectacle télévisuel prometteur, je ne peux qu'adresser mes vifs encouragements à Dan Craven et Jussi Veikkanen, respectivement unique concurent pour la Namibie et la Finland. Ces deux là, plus que tous les autres, en ont dans le cuissard (excuse my french).

Gawain - Rédacteur Vo2cycling