La Grande Traversée

Un petit film de 18 minutes de ma sortie longue du week-end passé. Une sortie que j’avais sur ma liste à commission depuis quelques temps.


Il s’agit de la traversée de la Suisse, depuis la frontière autrichienne à la frontière française, en passant par les Alpes. 3 régions linguistiques, les bassins versants du Danube, du Rhin et du Rhône, 3 cols à plus de 2000 m, 564 km, 6000 m+, 22 heures sur le vélo, 27 heures avec les pauses ravitaillement et une microsieste de 20 minutes vers 2h30 du matin.


J’avais une assistance en 10 points du parcours, merci à elle.

J’adore ces longues chevauchées en dehors du monde réel, uniquement rouler rouler rouler…

EDIT
Garmin Connect fonctionne à nouveau alors pour les fans de chiffres: 183 w np, TSS 843, 119 puls moyennes et max 176, alt max 2433, alt min 330, température entre 5 et 35, vitesse moyenne 20.8, vitesse moyenne de déplacement 26.6, max 82 km/h.

Des barres de céréales, des Biberlis en petites bouchées tout le temps, 10 sandwichs salami ou jambon mangés par moitié toutes les heures environ, grâce à l'assistance au total 400 gr de salade de pasta-jambon-fromage-oeuf-saucisson-cornichon, 200 gr salade de pomme de terre, avec du Sprite pour faire descendre tout ça. Et encore 10 gels Powerbar caféiné (je sais, c'est trop de caféine ). 5 Mars, 5 Twix, un peu de chips, biscuits salés, bretzels.

Dans les gourdes, Sponser long Energy dosé au 2/3 ou 1/2 de la préconisation suivant la chaleur et en fonction de mon écœurement du sucré. Dès 21h jusqu'à la fin, 2 dl de Coca Cola en plus par gourde. Un demi comprimé d'electrolyte Sponser par gourde.

Ah oui, pour rigoler, 272 PR selon Strava

A+
Cricri

Bravo !
C'est un bel exploit.
Ta vidéo est magnifique, comme d'habitude.
On dirait que tu as croisé plus de vélos et de vaches que de voitures

'lut,

Wouawww, quoi!

Je suis resté baba, par les paysages que tu as traversé et ce couché de soleil...purée, oh !!
Et le coté de sportif de cette sortie me scie la nouille,ça donne a la fois envie tellement c'est beau, mais tellement pas réalisable pour le quidam que je suis!

Total respect pour ce voyage!!

gillesF78 écrit:

Bravo !
C'est un bel exploit.
Ta vidéo est magnifique, comme d'habitude.
On dirait que tu as croisé plus de vélos et de vaches que de voitures

Merci, exploit je ne sais pas, car j'ai trouvé ça "facile": rythme endurance tout le temps, boire et manger sans arrêt avec le soutient de mon assistance, et ma petite expérience commence à payer. En plus, il parait que j'ai une sale tronche, et avoir une forte tête sur des sorties longues, ça aide

Pour la partie de nuit à traverser tout le Valais, comme c'est le pays de mon enfance, je savais à tout moment où exactement je me trouvais dans ces lignes droites qui pourraient sans cela paraitre interminables. Et avec le léger vent dans le dos, ce furent 200 km avalés à 35 km/h avec un mental d'enfer. A noter que vers Sion, 1h30 du matin environ, j'ai doublé un autre cycliste! Malheureusement, ça ne donne rien sur le film. (Les Gopros n'aiment pas les basses lumières )

Le film justement: il y a très peu de bagnoles sur le rendu final en effet. Mais ceci grâce à la magie du montage . Le col du Julier par exemple était une procession ininterrompue de voitures, autobus, camping-cars et motos . Dans les gorges du Rhin, tout ce que j'ai filmé avec la caméra 360 est bon à jeter à cause du trafic. J'ai coupé les 578 abrutis qui m'ont doublé dangereusement. Et pour les rushs que j'ai mis dans le film, j'ai coupé le vrombissement des motos.

Partir avec 3 caméras dans l'idée d'en faire un film regardable aide beaucoup sur les très longues sorties, selon moi. Car on a pas l'esprit uniquement focalisé sur l'effort et la bouffe, mais aussi sur les plans sympas qu'on pourrait shooter. Plusieurs fois je suis revenu en arrière pour filmer, et avec le recul, j'aurait dû le faire encore plus souvent. Mais bon, il fallait quand même aller de l'avant, même si je n'étais pas pressé et n'avais aucun objectif chronométrique.

A+
Cricri

Petit écrit:

'lut,

Wouawww, quoi!

Je suis resté baba, par les paysages que tu as traversé et ce couché de soleil...purée, oh !!
Et le coté de sportif de cette sortie me scie la nouille,ça donne a la fois envie tellement c'est beau, mais tellement pas réalisable pour le quidam que je suis!

Total respect pour ce voyage!!

Ah, cette arrivée au sommet de la Furka pile au moment où le soleil se couche derrière la montagne! Avec la dose massive d'endorphine, la satisfaction d'avoir fait le plus dur en étant encore en pleine forme après 15 heures d'efforts : un grand moment dans ma vie de cycliste

A+
Cricri

superbe image et bravo pour l'exploit sportif

Bravo, quel effort !

J'adore de genre de perf : totalement inutile, jamais inconsciente, donc essentielle.
Et puis amenant une touche quasi-"spirituelle" (entre le voyage et le montage / musique). On ne doit pas sortir indemne, physiquement et mentalement, d'un tel trip

Je m'amuse aussi à lire que tu carbures (pour partie) aux Mars et au Coca (qu'on voir régulièrement dans tes vidéos). Tu te serais fait lincher au WE VO2 avec ça
D'ailleurs, le coca je comprends (sucre + gaz) mais les Mars / Twix moins... Pour le "moral" ?

pasqup01 écrit:

Bravo, quel effort !

J'adore de genre de perf : totalement inutile, jamais inconsciente, donc essentielle.
Et puis amenant une touche quasi-"spirituelle" (entre le voyage et le montage / musique). On ne doit pas sortir indemne, physiquement et mentalement, d'un tel trip

Je m'amuse aussi à lire que tu carbures (pour partie) aux Mars et au Coca (qu'on voir régulièrement dans tes vidéos). Tu te serais fait lincher au WE VO2 avec ça
D'ailleurs, le coca je comprends (sucre + gaz) mais les Mars / Twix moins... Pour le "moral" ?

Merci pour ta remarque sur le montage et le choix de la musique. J’ai essayé en effet de retranscrire au moyen du découpage et de la bande sonore l’état d’esprit du moment.

Quand tu roules à vélo juste avant et après le lever du jour, quand tout est calme, la lumière particulière, et que tu te sens fort et très vivant, c’est un grand moment. De même, grand moment que d'attaquer la montée d’un grand col alpin en début de soirée pour arriver au sommet au coucher du soleil, alors qu’il n’y a plus de trafic, plus de bruit à part ta respiration (et les cloches des vaches), que tu es seul avec la nature grandiose (avec les vaches ). Et ensuite attaque de la descente à bloc pour profiter encore des dernières minutes de la lumière du jour. Tous ces moments sont magiques, et j’ai eu un kiff monstrueux à les vivre.

Oui, effort totalement inutile ! Donc indispensable ! Comme toutes activités sportives d'ailleurs.(Inutile selon ma Maman indispensable selon moi )

Mentalement, je n’ai qu’une envie : remettre ça. J’ai d’ailleurs plusieurs projets tout autant débiles.
Physiquement, une semaine plus tard je me sens bien fatigué, certes, mais je travaille de nuit et avec la chaleur, je dors très mal la journée.


La nutrition : THE point crucial !

Plus une sortie est longue, moins on supporte la bouffe dite spéciale sportif.

Après une grosse demi-journée, on en revient à la nourriture « de tous les jours », voire à la junk food, celle qui fait vraiment envie : un sandwich au salami avec le pain qui croustille, du fromage, du saucisson… et du chocolat : Mars car c’est pratique, Snickers car c’est encore plus calorique avec une consistance différente, Twix pour le biscuit qui craque.

Coca Cola pour le sucre rapide, la caféine et le côté gazeux et qu’on trouve absolument partout à l’identique.

Il faut aussi du salé, genre chips, TUC ou apéromix pour calmer l’envie de sel et casser l’écœurement du sucré, le plus grand danger sur du long. Car il faut du sucre malgré tout, même si on a une diététique de tous les jours plutôt low carb, sinon après quelques heures on n’avance plus. Ou plutôt MOI je n’avance plus.

Et contrairement à ce que l’on pourrait penser et ce que les marques spécialisées veulent faire croire, c’est ça qui passe le mieux, qui reste bien dans l’estomac sans le retourner. La nourriture « spéciale sportif » genre barre énergétique ne passe plus. Donc pour moi, barres de céréales de la grande distribution à 40 ct pièce, Biberlis idem (pain d’épice fourré à la pâte d’amande). Pas de Gatosport ou autre vendus à prix d’or. Il n’y a que les gels qui sont utiles,car c'est beaucoup de calories transportées dans la poche, pour un coup de boost avant une difficulté ou pour paradoxalement remettre en route ma filière lipidique au rythme « endurance+ ».

Et c’est ça qui marche chez moi: dans la descente du Julier (km 111 à 170) j’ai commencé à avoir quelques nausées d’estomac, à cause d’un trop plein de sucre et du contraste thermique (5° au sommet, 30 en bas) ainsi que le stress causé par le trafic intense. J’ai alors diminué le dosage de la boisson sportive, augmenté le pain et le Coca, deux heures plus tard tout était redevenu nickel. Pas de ballonnement ou autre problème d’estomac, aucun coup de mou (272 PR selon Strava), la pèche jusqu’au bout, à part une attaque de paupière vers 2h30 de matin guérie par une sieste de 20 minutes par terre au bord de la route. Après l’arrivée aussi, et la journée suivante, pas de problèmes d’estomac ou manque d’appétit.

J’ai beaucoup assuré de ravitaillements sur des ultratrails. Et ce que j’y ai vu ferait hurler les intégristes de la doxa sportive (et ici sur VO2 aussi visiblement, quoiqu'il y en a qui font des podiums sur des marathons VTT avec uniquement Coca/eau dans le bidon ). En ultratrail, je parle de ceux de plus de 150 km en montagne, pour les concurrents qui passent le cap de la dizaine d'heures, on avale et on digère TOUT. Du risotto, des lasagnes, des pizzas, même un Big Mac Menu, fromage qui pue ou saucisson bien gras avalés avec délectation par des gens qui ne rêvaient que de ça, et pas de gels et autre barres « spécial carboload ». J’ai beaucoup appris en regardant les ultratraileurs.

Quelques anecdotes: le gars arrive au ravito après 36 heures de course, avale une tranche de jambon, en prend deux autres qu’il tartine copieusement avec du Nutella . Il les enroule ensuite pour les mettre dans son sac tel quel pour les manger plus tard sur le sentier. Ce qui ne l’a pas empêché pas de finir, et même bien finir. (J’imagine, j’espère qu’il a mis son sac dans la machine à laver après la course… ).

A la Munga, un ultra VTT de 1000 km, temps limite 5 jours, un gars déjeune copieusement au petit matin (lasagnes) puis redemande encore une grosse portion de bacon and eggs, qu’il verse dans un sachet en plastique, il arrose la tambouille avec du café, met le tout dans la poche du maillot. Et roule ma poule ! Et bien entendu, plus tard tout en roulant à vélo il mangera tout ça avec les doigts, pas besoin de services… Et ce gars a terminé cette course, ce qui est, je peux vous le garantir, un énorme exploit.

Moralité de Tonton Cricri : dans l’alimentation comme dans les méthodes d’entrainement ou les objectifs sportifs (et le matos aussi cf le sujet sur les freins à disques), il faut être ouvert d’esprit.

A+
Cricri

'lut,

Merci pour ton retour de kif.
De part mon métier, je te rejoins totalement sur le kif du matin ou du soir. Le matin, il n 'y a pas âme qui vive et à l 'aube, le moment où tu es entre chien et loup, le soleil éclaire mais n 'est pas encore levé. L'horizon est habillé de ses couleurs vive et plus tu montes dans le ciel plus c'est foncé. Et quand le soleil arrive, c'est l 'explosion... si en plus tu as une légère brume au ras du sol sur les champs...
Rien que pour voir ça, tu es content de te lever.. Alors en montagne et aller chercher ces moments en vélo, ça doit être THE BIG KIF !!

Moi, m'en fou je tourne à la pomme-pote et aux barres de Super U !

C'est marrant, j'ai un pote qui se lance le même genre de défis, et qui me parle comme toi de l'extase après 10h de vélo sans ressentir la moindre faiblesse, et qui par contre me dit "plus jamais je ne mangerai une pâte, maintenant c'est légumineuses-poissons gras".
Autant te dire que ni ton régime Mars-Coca-Snickers-salami, ni le sien, ne me font rêver... alors je vais retenir une chose : manger ce qui nous fait envie. Pour avoir expérimenté l'écoeurement du sucré au retour de sorties longues, je suis certain que le sandwich au saint-nectaire passe tout seul au bord d'une route... et là tout de suite, je suis tenté de penser que la bière qui va avec peut aussi glisser toute seule.

Je garde un souvenir redoutable, au retour d'une très longue sortie (pour moi, ne pas se méprendre avec ce qu'on lit ici, ou alors dviser par 4 ), je suis passé devant un boucher qui avait sorti la rôtissoire. Une fabuleuse odeur de poulet rôti a donc envahi mes narines qui s'empressaient de faire entrer l'oxygène dans mes poumons...
J'ai passé la fin de la sortie en "hypo-poulet-cémie" et aujourd'hui, j'en parle encore

Autre kif alimentaire post-vélo, le pain de seigle + fourme d'Ambert.

Non, non, pasqup01, ne va pas ouvrir le frigo illico, il est 10h30, tu n'as pas fais de longue sortie vélo toi, et c'est juste dans la tête, rien que d'en parler

stam écrit:

C'est marrant, j'ai un pote qui se lance le même genre de défis, et qui me parle comme toi de l'extase après 10h de vélo sans ressentir la moindre faiblesse, et qui par contre me dit "plus jamais je ne mangerai une pâte, maintenant c'est légumineuses-poissons gras".
Autant te dire que ni ton régime Mars-Coca-Snickers-salami, ni le sien, ne me font rêver... alors je vais retenir une chose : manger ce qui nous fait envie. Pour avoir expérimenté l'écoeurement du sucré au retour de sorties longues, je suis certain que le sandwich au saint-nectaire passe tout seul au bord d'une route... et là tout de suite, je suis tenté de penser que la bière qui va avec peut aussi glisser toute seule.

Carrément pour le pain/fromage pour la bière faut juste s'assurer de ne pas être en hypo/fatigue trop avancées, sinon gare au prochain virage ^^

jfd_ écrit:

Tiens, quelques jours avant, tu as eu un devancier : Y Clic

Pas le même parcours visiblement.Un peu de décalage géographique au départ (Samnaun - Martina) mais après, comme il parle du passage à Bienne, forcément, il n'est pas passé par les cols.

Oui, merci jfd_, mais on n’apprend pas grand-chose de cette interview, à part qu’il est difficile de concilier travail, famille et sport et que l’alimentation, c’est important.

Datasport, site spécialisé destiné au sportif, est pourtant capable de bien mieux, par exemple ici une page consacrée au multiple vainqueur de la RAAM (4800 km):

www.datasport.com/fr/actualites/interview-avec-christoph-strasser/

Cet itinéraire à travers la Suisse, avec des variantes, est assez couru ces derniers temps. Il y a aussi la RACH (Race across Switzerland), mais là pas de site internet, toute la com se fait sur Facebook. Et je ne suis pas sur Facebook.

Pour en revenir à Simon Ruff, voilà quelques détails, glanés sur son site (en allemand) et celui de la World Ultracycling Association (en anglais).

ultracycling.com/simon-ruff-switzerland-e-w-reco...ttempt-july-12-2020/

Simon avait annoncé le parcours : col de la Flüella à 2384 m (passer un col est obligatoire pour sortir de l’Engadine), Davos, puis tout plat par Zürich, Soleure, Bienne, Yverdon, Genève. Dommage qu’il ne soit pas sur Strava pour voir quel fut le trajet effectif. On n’en saura pas plus concernant ses données de puissance et cardio.

Départ de Martina à 17 h pour avoir suffisamment de lumière dans la descente du col et pour rouler de nuit dans les zones densément peuplées du Plateau Suisse quand il n’y a plus de trafic. 505 km, 15h52, moyenne horaire de 32.5 km/h . Une seule pause de 4 minutes après 300 km pour détendre les muscles fessiers et quelques exercices de respiration profonde. Et à la fin, nombreuses pauses à TOUS les feux rouges pour traverser Genève (comme pour moi).

Selon les photos, il a utilisé 2 vélos, un pour le col du début, puis un autre équipé d’aerobars pour la suite. Une équipe de soutient dans un véhicule suiveur était derrière lui à tout moment pour le routage et le ravitaillement en continu, sauf sur une courte portion de piste cyclable non goudronnée.

Alimentation uniquement sous forme liquide -pour la marque, cliquer sur les liens plus hauts. Donc pas de légumes-poisson gras pour lui non plus.

A+
Cricri

albator83 écrit:

stam écrit:

C'est marrant, j'ai un pote qui se lance le même genre de défis, et qui me parle comme toi de l'extase après 10h de vélo sans ressentir la moindre faiblesse, et qui par contre me dit "plus jamais je ne mangerai une pâte, maintenant c'est légumineuses-poissons gras".
Autant te dire que ni ton régime Mars-Coca-Snickers-salami, ni le sien, ne me font rêver... alors je vais retenir une chose : manger ce qui nous fait envie. Pour avoir expérimenté l'écoeurement du sucré au retour de sorties longues, je suis certain que le sandwich au saint-nectaire passe tout seul au bord d'une route... et là tout de suite, je suis tenté de penser que la bière qui va avec peut aussi glisser toute seule.

Carrément pour le pain/fromage pour la bière faut juste s'assurer de ne pas être en hypo/fatigue trop avancées, sinon gare au prochain virage ^^

Ben la bière et moi, c'est carrément antinomique. Et boire de l'alcool pendant ou après le sport, bof bof bof...

A+
Cricri