Position sur le vélo

Bonjour,

Depuis 2 ou 3 ans, j'ai l'impression que les coureurs professionnels ont la selle plus basse qu'avant.
L'angle entre le fémur et le tibia plus petit. Avez-vous remarquer cela ? Avez-vous un angle à me donner
pour se rapprocher de la meilleure position ?

Merci d'avance

+1
Personnellement, ce sont mes douleurs aux genoux qui m'imposent la position pour le recul de selle et la hauteur de selle.
Pour avoir plus de puissance en montée, il est intéressant d'avoir une hauteur de selle importante, la limite étant donnée par les douleurs tendineuses du TFL !
Autre limite à considérer : la capacité à mouliner. Si tu n'es pas capable de tourner les pédales à 110 tpm sans sautiller sur la selle, c'est qu'elle est trop haute...

Surtout qu'il y a autant de positions "parfaites" que d'individus (je grossis le trait volontairement) ; les pros sont suivis par des kinés, osthéo, certains font beaucoup de stretching pour tenir une position extrême...
En général on parle d'une position pas trop mauvaise (cas général) et on l'adapte à soi.

Perso j'ai surtout remarqué une évolution sur la géométrie des cadres : position très allongée sur le vélo (avec peu de drop selle/cintre) jusque dans les 90's, drop selle-cintre plus important et top tube plus court aujourd'hui.

albator83 écrit:

top tube plus court aujourd'hui.

Toptube plus court mais potence plus longue, non ? Parce qu'avec le carbone, les pros sont obligés de rouler avec des cadres de série au stack trop haut pour eux ?

Sur cette vidéo, Kenny Latomme parle d'une nouvelle règle qui autorise à baisser le bec de selle.

C'est vrai aussi : les cadres carbone ne se font pas sur-mesure et offrent moins de tailles, qui sont plus adaptées au public visé par le marché (une douille de 120 mm sur un cadre > 55 ne conviendra pas à grand monde).
Donc les pros se posent "au mieux" sur ces cadres de série, prenant souvent la hauteur de douille comme référence avec des potences extra-longues.
Cela s'explique aussi en partie par la recherche d'une douille la plus courte possible, contrairement aux vélos des années Merckx, Hinault voire Indurain.

J'ai constaté sur les courses que je suis à la télé depuis janvier que les coureurs qui relayent lors des échappées, roulent avec les mains aux cocottes, bras pliés à l'équerre certes, mais ne mettent pas systématiquement les mains aux creux du cintre. On observe qu'ils ont une différence de hauteur selle/cintre imortante, et parfois des potences rallongées.

On est souvent plus aéro avec les mains aux cocottes : les mains sont plus loin en avant, les avant-bras à l'horizontale et il est plus facile de rentrer les coudes.
Si on règle le vélo pour essayer d'obtenir une position de corps équivalente avec les mains au creux du cintre, la position "mains en haut" devient quasiment inexploitable.

La selle penchée vers l'avant (angle de 9° comme indiqué dans la vidéo) permet de baisser la potence (à souplesse équivalente), d'où un gain aéro. Il faut aussi avancer légèrement la selle (donc potence un peu plus longue) pour augmenter le rendement sur le plat. Le fait d'être mieux calé par une selle légèrement penché améliore aussi ce rendement.
Par contre, je ne savais pas que l'UCI ou la FFC avaient légiféré sur le sujet (j'ai toujours couru avec une selle légèrement inclinée sans jamais avoir la moindre remarque des commissaires...).
Comme le dit teamdindon, les mains en haut offrent un meilleur aérodynamisme si on tient le guidon près de la potence et les avants bras relâchés et à l'horizontal (par rapport aux bras écartés en tenant le guidon en bas). En plus la position est plus confortable. Par contre, a éviter quand on est dans les roues, car beaucoup moins maniable

La seule fois où j'ai vu des commissaires contrôler les vélos, c'est au départ de chronos (et encore c'était des France Master ou Régionaux FFC).

Sinon c'est marrant, chez les cadets (1998) on nous faisait régler la selle bien à l'horizontale et les bras bien à l'équerre (dos plat, etc) mais mains au creux du cintre (qui était la plupart du temps anatomique donc plutôt profond, le compact n'existait pas)... en course c'était mains en bas obligatoire au plat/en descente, sinon le coach nous engueulait ^^.
Mais là aussi on était au tout début des leviers STI, dont l'ergonomie était loin d'être aussi poussée qu'aujourd'hui.

A l'heure actuelle j'ai gardé cette philosophie, utilisant les cocottes en montée ou relâché à l'entraînement... en course c'est mains en bas dès qu'il faut envoyer le steak (et je confirme les bras défoncés après 40 bornes solo à finir une cyclo mains en bas ).

En course, j'ai aussi tendance à être assez souvent avec les mains au creux du cintre quand il faut envoyer du steak et que je suis en groupe. Inconsciemment, je pense que c'est pour être plus réactif et pouvoir gicler si jamais les choses se corsent.
Par contre, dès qu'il faut tirer des bouts droits en solo face au vent, je bascule automatiquement sur une position mains aux cocottes mais prises très en avant de façon à pouvoir faire reposer les poignets et le début des avant-bras sur la courbure du cintre.

Bonjour,
il y a eu effectivement une "mutation" dans la position des coureurs pro qui recherche plus d'aero, la position actuelle est un mix entre position "classique" et position de chrono.
La selle incliné vers l'avant libère le périnée permettant la bascule du bassin, évitant trop de flexion des articulations lombaires (bascule du bassin le pivot est au niveau des articulations coxo-fémorales). La limite étant la flexion de hanche ... c'est une position qui nécessite une préparation articulaire et musculaire.
L'impression de selle plus basse vient de deux éléments cette position plus aéro avec bascule du bassin plus prononcé provoque un allongement des muscles ischio-jambiers pour limiter les tensions la selle est légèrement plus basse. Second élément le pédalage avant pied avec le talon toujours au dessus de l'horizontale apporte un angle de cheville plus important tout en diminuant celui des genoux.
voilà en résumé.

bonjour,
je reviens sur cette discussion et je me demande : si on cherche à être plus aero en baissant et allongeant la potence tout en avançant la selle, le fait d'avancer la selle modifie la "règle" qu'il y avait avant à savoir que la rotule devait être à peu près d'aplomb par rapport à l'axe de la pédale. mais si on pivote tout le corps vers l'avant et le bas, ce n'est plus possible. est-ce qu'on a revu cette règle de façon "scientifique" ou alors cela pose-t-il plus de problèmes aux genoux ?

Ce qui compte c'est le triangle selle/axe pedale/genou. En basculant le corps vers l'avant, tu ne le modifies pas, mais c'est moins confortable.

Plutôt d'accord : quelquesoit l'inclinaison la position rotule/axe pédale ne devrait pas varier... si c'est le cas, le genou (TFL ou tendon rotulien) te rappellera à l'ordre
Après concernant le confort... tout dépend des circonstances et des groupes musculaires : basculer la selle en avant soulagera le périnée dans une position basse et agressive (mais nécessaire en course, quand il faut tirer des bouts droits), mais sollicitera davantage le haut du corps (surtout les bras, on en parle juste au-dessus).
Une habitude à prendre selon moi, à moins de rouler constamment en position relevée, mains aux cocottes... mais là on perd des watts par dizaines dans une échappée à 40 km/h ou plus. Tout ça se travaille à l'entraînement, bien entendu : à la fois pour renforcer bras et lombaires, ainsi qu'habituer les quadris/ischiaux/fessiers à travailler différemment en plaine (les premières séances on a des douleurs voire courbatures inhabituelles ).

Attention à ne pas être trop "contre-nature" : certaines personnes se sentent mieux en arrière, d'autres en avant. Ca se retrouve quand on est en position debout par exemple si on se tient sur les talons (en arrière) ou sur la plante des pieds (en avant) ; et là ça peut être difficile de contraindre des chaines musculaires qui ont toujours travailler différemment et qui travaillent différemment quand tu n'es pas sur le vélo. Ce fut le cas, je crois, d'Offredo qu'on a essayé de placer sur l'arrière alors que lui se sentait mieux sur l'avant. A contrario, Hinault pédalait (pédale?) assis très en arrière; je ne pense qu'il aurait était plus efficace positionné plus en avant.

Pour la position aéro, il faut regarder où se placent tes épaules: si tu t'avances mais que tes épaules ne descendent pas, ça m'étonnerait que tu y gagne quelque chose.

si on regarde les pros en CLM par exemple ils sont vraiment très avancés et la rotule passe clairement en avant de l'axe de la pédale lorsque le pied est au plus bas

j'ai mis une photo, que pensez-vous de ma position ? dans le cas présent c'est pas forcément super aero mais une position que je garde assez longtemps quand je roule.

Effet d'optique ou bien ton velo semble un peu petit pour toi ?

En tout cas, on est loin des positions aero, tu as un paquets de watts à gagner je pense !

Sans toucher aux réglages du vélo, tu peux déjà t'entraîner à rouler avec les avant-bras à l'horizontale, les coudes fléchis à 90° et la tête rentrée dans les épaules comme une tortue (mais en plus rapide )

Possible ensuite en adoptant ce genre de position que tu ressentes le besoin d'avancer un peu ta selle.

je fais 1m88 et mon cadre est un 58 ;)

après oui effectivement je peux être plus aéro (la photo n'était pas dans ce but là mais de valider les angles femur-tibia, a priori c'est correct) et quand je le fais, effectivement, je m'avance naturellement sur la selle. mais si je l'avance vraiment, je me sentirais trop ramassé quand je suis en bas du guidon. peux-être que je peux descendre la potence, il me reste 1cm de cale.