Altriman 2013 : Le monstre des Pyrénés

Altriman 2013
Le monstre des pyrénés

Vidéo de l'épreuve

Avec la petite famille nous sommes arrivé une semaine avant à Formiguère. Petite station de skie à 1500m et 6 km du départ. Du coup j'en ai profité pour m'acclimater au coin : chaleur en journée et orage en fin d'après midi. Légère sortie vélo qui montre bien que l'altitude se ressent déjà.
C'est vraiment un coin magnifique !!


La veille, comme d'hab je prends le sac et dépose le biclou. On en profite pour voir les jeunes : si petits et déjà si bien équipés. On sera 160 au départ. C'est complet.


Le jour J levé à 3h20 à la frontale. Je prends mon gateau sport plus 2-3 tartines (je fais toujours de gros petit dej ).
Ma femme m'emmène à 4h00 à l'entrée du parc où je m'éclaire à la frontale pour éviter les flacs d'eau et préparer le vélo.


5h30 et pan !! c'est partie pour les 3800m de nat en deux tours avec sortie à l'australienne. Je ne veux pas forcer mais ça tire sur les bras. Pas de stress, la journée sera longue. Je prends bien le temps de m'orienter sans chercher à suivre. Je sors enchanté en 1h05 et en 19° position.


Voici le parcours: 195 kms et 4600 m de D+ Sympa non ?

Je prends bien soin lors de la transition de me sécher et de mettre toutes les couches nécessaires. Il ne fait que 10°C et les premières descentes de cols risques d'être fraîches.
Je pars donc sur un rythme tranquille. Le premier col est assez court et roulant. Je mouline et laisse du monde me doubler. Arrive la descente du col de Llos. Premières frayeurs de la journées dans les virages sans parapet. :sick:
On enchaîne aussitôt avec le col de Creu (12 kms entre 6 et 8%). Et bien mine de rien, même si on se dit qu'il ne faut pas forcer, on y laisse des plumes. La suite sera croustillante.


On descend ensuite gentiment au pied du col de Paihières (15 kms entre 6 et 11%) classé hors catégorie au tdf qui y est passé cette année. J'y prends mon premier ravito perso et y laisse mon coupe vent. Il commence à faire chaud.
Je monte à mon rythme et discute un bon bout de temps avec Raspoutine (finisher Northman). On profite de la vue dans les nombreux lacets. On sommet on remplit bien les gourdes. Je suis large sur les délais et pointe à la 60° place. J'enchaîne sur cette longue descente.


Hop on tourne à droite pour continuer avec le col de la Chioula. Il ne fait « que » 5 kms à 7% mais je commence déjà à coincer. J'en suis pourtant qu'à 95 kms et il me reste encore 105 kms. Où est le pb ??? J'ai chaud, je transpire à grosses gouttes. Hydratation bordel. Mais je sais qu'il va me falloir beaucoup de kms pour rattraper ça.
On continue en descente douce j'usqu'à Camurac suivit de 1.5 km à 11.5 % de moy. Vive mon triple que j'utilise depuis un bon moment.
J'en suis à environ 150 kms. Et au ravito, je me retrouve avec Michel, mon pote de club. Super on fera toute la suite ensemble (pas de draft). ça fait un bien fou au moral.


J'arrive au point le plus bas du parcours dans la vallée de l'Aude. Il faudra maintenant sur les 45 derniers kms, passer de 500m à 1500m !!! On passera de la chaleur aux routes humides après l'orage.
On finit ce vélo dantesque sous l'orage au mentale et en gérant. J'ai le sourire aux lèvres et on plaisante dans le parc. Je sais que je finirais ce tri


Place au marathon. Michel me disait qu'il n'y plus qu'à courir. En effet, mais avec 700m de D+ c'est franchement différent.
Je pars en trottinant. Ça passe super bien. Mais arrivé à la première bosse, ça coince. Je marche donc dans la montée pour courir ensuite systématiquement sur le plat et les descentes. On remonte ensuite vers les Angles et le lac de Balcère. Et on recommence encore une fois mais à la frontale. Avec l'orage les chemins sont boueux et les appuies fuillants. On a du mal à voir les racines. Les ravitos éclairés et insonorisés sont comme des balises pour des bateaux en perditions. On navigue au cap. Avec le manque de lucidité j'ai failli me tromper de direction dans les angles. C'était pourtant à droite mais je voyais deux droite !!
Avant l'arrivé, un petit groupe se met à courir derrière moi. Les gonflés, je me remet à courir pour ne pas me faire rattraper.


Je franchis la ligne et monte sur l'estrade heureux. J'ai pas envie de redescendre. Je savoure. Dans la vidéo ils disent que ç'est à connaître dans la vie d'un triathlète. Je confirme. Ce tri est aussi magnifique que dur. Il est singulier à tous niveaux. Et même si tout n'est pas parfait, on sent qu'on est chouchouté


Au total je mets 17h53 et me classe 95° sur 122 finisher.

Fin de l'acte 1.

L'Embruman aura été l'acte 2 de cet été

Bravo, c'est quand même un truc de dingue à faire !!!
Félicitations

punaise, vous êtes de sacrés guerriers je suis une nouvelle fois admiratif

Je suis toujours aussi impressionné par ces épreuves! Quand je vois l'état dans lequel je suis après certaines cyclos (moins longues) je me verrai pas aller courir la dessus.
Je parle même pas des 4 bornes de nage pour lesquelles il me faudrait 2 heures!

Un grand bravo à toi d'être finisher!

Je ne savais même pas que ça existait un truc de fou pareil !!

Chapeau bas Corto

De plus il fait embrun un mois après, chapeau bas.
Je suis intéressé par un comparatif des deux épreuves. Merci. Et encore bravo.

Merci les gars.

C'est vraiment une épreuve à part.

Pour le compa avec l'Embrunman:
A Embrun on y va pour faire un chrono (sauf la première fois) et on est 1500 au départ.
A l'Altriman c'est vraiment avec soi-même. On était que 160 au départ. Le vélo est beaucoup plus dur qu'à Embrun. Il faut gérer un max et toujours en garder sous la pédale. On roule donc à l'économie.
Le marathon est plus gérable car il fait moins chaud et les paysages sont moins monotones.
La nat à 5h30 est je trouve géniale. On voit juste le gyrophare à l'autre côté du lac.

Au final, l'un et l'autre sont très dur. Mais en moyenne on met 2h de plus qu'à Embrun. Comme on gère tout le temps on finit en bonne état. Pour preuve, il y a beaucoup plus de personnes qui finissent sous perfusion à Embrun.

Il faut regarder la video. ça donne l'esprit: bonne enfant, des bénévoles qui vous font un show, des paysages dantesques

Si on aime l'endurance pour le côté aventure plus que le chrono alors l'Altriman est génial. J'y retournerai dans 2 ans je pense.

Punaise, c'est impressionnant comme épreuve

Impressionnant.... surtout que Maltese cumule avec Embrun !!

Impressionnant en effet ! La durée de l'effort, finie en CAP en plus


J'ai la chance de ne pas savoir nager (autre chose que la brasse) ça m'évite de m'inscrire à ce genre de folie parceque ça serait presque tentant !

Pareil pour moi (lent et peu efficace en brasse)... mais je ne désespère pas d'apprendre à nager correctement le crawl un jour, pour m'aligner sur Embrun (un rêve de gosse).

jfd_ écrit:

Effectivement, le format de ce tri est assez impressionnant. Et surtout l’enchainement avec Embrun, un sacré défi bien relevé Sfay, un nouvel objectif ?

pas pour l'instant

Pour les non nageurs, il vaut se jeter à l'eau, en 6 à 8 mois il est possible d'acquérir un niveau largement correct. Pour l'hiver cette activité est vraiment top pour son coté "à l'abri".

Vous avez une caisse d'enfer les gars. Et à part un peu de mise en confiance vous en êtes largement capable
En plus la nat vous apporterait le gainage qui vous manque.

A Embrun on nage avec la combi et mine de rien ça aide.

Allé dans 2 ans on y va. Une petite équipe VO2 ça le ferait bien.

Vous avez peur de la nat, mais la difficulté est sur la course à pied. Si t'en fait trop à vélo tu galères à courir.

maltese écrit:

En plus la nat vous apporterait le gainage qui vous manque.

Ca fait pas gonfler les bras aussi?
La seule année où j'en ai fait régulièrement j'ai pas mal pris au niveau des biceps et des pectoraux. Il m'a fallu facilement 2 ans pour retrouver mes bras de crevette.
Bon c'est vrai que je nage le crawl comme un bourin et je faisais principalement de la brasse...

Bravo pour ton défi . Le triathlon c'est magique.
Tu nages super bien Maltesse mais c'est de très loin la discipline la plus difficile à maîtriser sur les 3

Félicitations pour ces 2 morceaux de bravoure, c'est beau !

pym34 écrit:

Bravo pour ton défi . Le triathlon c'est magique.
Tu nages super bien Maltesse mais c'est de très loin la discipline la plus difficile à maîtriser sur les 3

Oui, dur à maîtriser mais au final il n'y a passé "que" 6-8% de l'épreuve... Et intuitivement, je dirais que la spécificité de l'effort est telle qu'il n'y a pas (trop) d'impact sur la suite. Pour avoir (rarement) enchaîné des séances vélo puis càp, je ne veux même pas imaginer dans quel état je commencerais un marathon après 180km de vélo. Pas tellement pour la gestion de l'effort et l'alimentation du moteur, mais rien que pour la difficulté de se déplacer debout après avoir passé 10h sur la selle.