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De la souffrance physique et mentale...

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il y a 10 ans 9 mois #105412 par victor
salut

Bien vu pour le bouton rouge, c'est très juste mais seulement dans certains cas je pense. Comme tu dis, tu pars du principe que cette souffrance est choisie, c'est donc qu' automatiquement à la fin tu auras accumulé plus de plaisir que de souffrance au contraire de si tu n’étais pas allé faire cette course ou cet entrainement.

Je ne crois pas qu'on puisse parler de souffrance pure pour nous, challenger-sportif dont la vie ne dépend pas, même dans des fins de cols montés à blocs ou le dernier kils est souvent atroces, ont a toujours reine dopamine qui pisse dans la tête. Pour éprouver de la souffrance sportive il faut vraiment y aller fort, se casser une jambe dans le désert en mode 127 heures ou bien subir une grosse hypo à 100 kils de chez soit en pleine montagne avec rien autour. Tant qu'ya ce bouton rouge ça reste de la douleur (mais qui peut aller loin oui).

La souffrance et la douleur sont au sport ce qu’inversement le bonheur et le plaisir sont à la vie. Difficile d'être heureux, facile d'avoir du plaisir.
En revanche je crois savoir que pas mal de coureurs pros en chient des tonnes sur le tdf (voir le reportage un jour mon tour viendra), on peut dire qu'ils souffrent les mecs galèrent tous les jours, au milieu des pyrénées avec 30°C et 30 min de retard, se raccroche au mental plutôt qu'à l'egapod en n’étant pas sur que leur contrat sera renouveler l'an prochain.

Enfin ça me rappel Armstrong qui disait qu'on ne peut pas faire ce métier si on aime pas cette douleur. Ont en déduit ce qu'on veut.

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il y a 10 ans 9 mois #105528 par Cricridamour
;-) Victor, je m’étonne que tu accorde encore du crédit à ce que raconte un ex-cycliste pro menteur avéré. :P ;-)

Blague à part :
A mon avis, il ne faut pas comparer la souffrance dans le sport que peut éprouver un sportif amateur et un sportif professionnel.

Ou alors il faudrait comparer avec la souffrance qu’éprouve ce sportif amateur dans sa vie professionnelle de tous les jours.
Dans chaque métier, il y a des points positifs et des points négatifs. On peut devoir subir un petit chef, devoir supporter un collègue, ou se la coincer en face d’un client, alors qu’on a qu’une envie, sortir le fusil à pompe.
Il y a aussi le fait de devoir atteindre des objectifs, ou encore on peut être victime de mobbing ou de harcèlement. Et tout ça peut mener au burn-out, ou plus grave encore.
Et il y a des métiers qui sont par essence plus difficiles physiquement que d’autre. Un maçon ou un facteur qui doit supporter tous les aléas du climat, ceux qui bossent dans les fonderies, ou ceux qui goudronnent les routes, ceux –là souffrent aussi dans le cadre de leur travail, et cela pendant des années, pas seulement pendant le temps d’un entrainement, d’une étape ou d’une course.
Et tout ça avec souvent la crainte des licenciements et autres restructurations, avec une pression constante quant aux délais à tenir, etc... Et faut supporter tout cela pendant 8 ou 9 heures par jour, et 48 semaines par année.
Et il y a aussi la souffrance provoquée par les maladies du travail, cf par exemple le scandale de l’amiante.

Et là, pas facile d’appuyer sur un bouton rouge pour tout faire cesser immédiatement, de dire « j’arrète ». Car il y a la famille à charge, les factures à payer, devoir mettre le pain sur la table.

Alors quand un sportif professionnel dit qu’il souffre dans le cadre de son métier, j’ai envie de lui dire bienvenue au club. Et lui dire aussi que son métier, c’est faire du sport et que faire du sport implique de la souffrance. C’est l’essence même de son job. Son métier, c’est souffrir. Et que c’est son libre choix d’exercer ce métier.
En fait les sportifs professionnels n’ont aucune expérience de la vraie vie et d’un vrai métier, car ils vivent depuis leurs débuts dans un monde parallèle et n’ont pour leur immense majorité jamais exercé un vrai métier à plein temps pendant des années.

Alors c’est clair qu’un équipier dans le grupetto peut souffrir pour tenir les délais, s’il est dans un jour sans ou qu’il est blessé. Mais dans le grupetto, il y a aussi celui qui en fait le minimum, uniquement pour s’économiser, car le patron lui a dit que l’équipe a besoin de lui le lendemain pour faire le train, porter les bidons ou gagner le sprint.

J’avais lu quelque part l’interview d’un ancien cycliste professionnel reconverti dans la vente ou les assurances, je ne sais plus. Il disait que jamais il n’aurait pensé que ce serait aussi dur de travailler dans la vrai vie. Un ex-hockeyeur pro a tenu le même genre de propos dans une autre entretient.


Ceci dit, je ne nie pas la souffrance chez les pros, mais il faut recadrer.

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il y a 10 ans 9 mois #105532 par Zeo
Réponse de Zeo sur le sujet De la souffrance physique et mentale...
Enfin quand je vois les conditions de certaines courses, genre Milan San Remo 2013, je me dis que je suis bien 8h par jour derrière mon ecran.

Dans mon boulot la seule difficulté est de garder la motivation pour ne pas tomber dans l'ennui. Rien à voir avec la souffrance physique de faire 7h de selle sous la pluie et la neige.

Bon allez je retourne bosser bien au chaud. ;)

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il y a 10 ans 9 mois #105533 par stam

Mes plus grosses souffrances en sport, c'est sur le vélo, et c'est toujours lié à l'épuisement des réserves.


Comment faites-vous pour supporter la douleur ?

J’ai lu quelque part un article sur un ultra-trailer américain fameux, Scott Jurek, qui a écrit (citation de mémoire) : La souffrance, ce n’est rien, ça fait seulement mal !

[...]
1 : Tout d’abord, la douleur dans le sport est volontaire.
2 : De plus, la douleur s’arrête en principe après l’arrivée, ou du moins est nettement diminuée.
3 : Et si vraiment pendant l’effort, la souffrance devient insupportable, il y a toujours la possibilité d’abandonner. Dans un coin de la tête, il donc existe ce gros bouton rouge « d’arrêt d’urgence ». Et le fait d’être conscient de cette possibilité, de l’existence de ce bouton rouge, d’avoir à tout moment toujours le libre choix de dire STOP ou de continuer, et bien tout cela aide à supporter beaucoup.


J'aime bien ta citation, c'est exactement ça : il y a un moment où la douleur est hors de nous et où seuls comptent le but à atteindre et les gestes pour y arriver.

1 : la douleur est volontaire ? Non je ne crois pas, c'est ignorer la douleur qui est volontaire.
2 : la douleur s'arrête après l'arrivée ? Non c'est l'inverse, elle ressurgit à ce moment-là. La douleur pendant l'effort n'est pas insurmontable, le malaise qui suit l'effort est terrible.
3 : arrêt d'urgence, jamais, j'ai trop conscience que l'abandon rendra la souffrance post-effort encore plus insupportable.

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il y a 10 ans 9 mois #105536 par Cricridamour
B)

Mes plus grosses souffrances en sport, c'est sur le vélo, et c'est toujours lié à l'épuisement des réserves.


Comment faites-vous pour supporter la douleur ?

J’ai lu quelque part un article sur un ultra-trailer américain fameux, Scott Jurek, qui a écrit (citation de mémoire) : La souffrance, ce n’est rien, ça fait seulement mal !

[...]
1 : Tout d’abord, la douleur dans le sport est volontaire.
2 : De plus, la douleur s’arrête en principe après l’arrivée, ou du moins est nettement diminuée.
3 : Et si vraiment pendant l’effort, la souffrance devient insupportable, il y a toujours la possibilité d’abandonner. Dans un coin de la tête, il donc existe ce gros bouton rouge « d’arrêt d’urgence ». Et le fait d’être conscient de cette possibilité, de l’existence de ce bouton rouge, d’avoir à tout moment toujours le libre choix de dire STOP ou de continuer, et bien tout cela aide à supporter beaucoup.


J'aime bien ta citation, c'est exactement ça : il y a un moment où la douleur est hors de nous et où seuls comptent le but à atteindre et les gestes pour y arriver.

1 : la douleur est volontaire ? Non je ne crois pas, c'est ignorer la douleur qui est volontaire.
2 : la douleur s'arrête après l'arrivée ? Non c'est l'inverse, elle ressurgit à ce moment-là. La douleur pendant l'effort n'est pas insurmontable, le malaise qui suit l'effort est terrible.
3 : arrêt d'urgence, jamais, j'ai trop conscience que l'abandon rendra la souffrance post-effort encore plus insupportable.


1 Faut pas confondre s’infliger une douleur et ignorer la douleur.
Par exemple, avoir une sclérose en plaque, ce n’est pas volontaire. Et ça fait mal physiquement, de part la maladie et son traitement, et ça fait mal mentalement surtout, car on connait d’avance comment ça va se terminer, et on se demande forcément à un moment « pourquoi moi ? »
Faire du sport, c’est 100% volontaire, surtout pour un amateur, qui n’a pas de sponsors et donc de compte à rendre à quiconque. Faire du sport de manière intensive, des courses ou des fractionnés implique forcément de souffrir. A moins bien sûr de taper dans la boite à pharmacie. Donc la douleur dans le sport est 100% volontairement infligée. Et ignorer cette douleur (ou pas) est aussi volontaire, comme tu le dis. Mais au départ, la douleur est volontaire en elle-même.

2 :Combien de fois pendant une course je me suis dit « Plus jamais », malgré les endorphines et l’adrénaline. Mais une fois la ligne d’arrivée franchie, ou le lendemain, je n’ai eu qu’une hâte : recommencer. Et si parfois je me suis senti mal après l’arrivée, des nausées en fait, cela reste des exceptions. Et n’est pas comparable à la douleur ressentie pendant la course. En règle générale, je n’ai jamais de malaise après l’effort, au contraire, je suis vidé physiquement, mais regonflé à bloc et content.

3 :Donc entre deux souffrances, tu choisis la moins douloureuse. Abandon,=délivrance ou source de malaise ? ça se discute, et ça dépend des personnes . Pour ma part, (comme toi ?) je n’abandonne jamais, sauf sur casse mécanique ou blessure, car j’aurais trop de regrets plus tard. Et ces regrets sont aussi une source de souffrance mentale (de mal être, en fait), et qui va durer beaucoup plus longtemps que celle que j’aurais eue si j’avais terminé. Mais la douleur physique intense, elle, s’arrête tout de suite dans les secondes qui suivent l’arrivée ou un appui sur le bouton STOP (=abandon). Et chez moi, la douleur physique est plus facilement supportable que la souffrance mentale.

Comme je comprends la citation de Scott Jurek : la douleur est là, je la sens, mais je fais avec.
Ce n’est qu’une information, comme le dit T 800 :P , du même genre que : il fait jour, il fait chaud, il y a des nuages dans le ciel ou des cailloux sur la chemin, etc… Mais la douleur est toujours en moi. Mais j’essaie de l’ignorer ou de la minimiser. Tout en essayant de rester dans la mesure du possible lucide, en gardant à l’esprit quelles pourrait être les conséquences à plus long terme si la douleur provient d’une blessure.

Ceci dit en toute amitié, je ne veux pas contredire pour contredire, on échange des points de vues, hein.
;-)

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il y a 10 ans 9 mois #105547 par stam

Ceci dit en toute amitié, je ne veux pas contredire pour contredire, on échange des points de vues, hein.
;-)

C'est bien comme ça que je le prends ! Il n'y a pas une façon de faire du sport, ni une seule perception de l'effort et de la douleur.

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