Marathon de l'Engadine, Scuol

Euh...quelle excuse trouver? La semaine n'est pas finie

Non, sérieux, d'ici dimanche soir, ce sera fini et mis en ligne

Eh... Que veux-tu : il faut s'adapter à l'époque que nous vivons et employer les méthodes actuelles pour ne pas céder à la pression que l'on reçoit

Projet avorté en 2010, pour cause de blessures, faire le National Park Bike Marathon dans le Sud-Est de la Suisse était un projet depuis quelques années. Non pas pour les qualités purement VTTesque du tracé mais pour le site dans lequel cette course se passe.
Il y a donc 4 départs sur des distances s'échelonnant entre 47 et 130km pour des d+ s'étageant entre 870m et 4010m.
Inscrit sur le long parcours, je tente de faire de la retape sur VO2 assez vite pour savoir si d’autres seraient partants.
Arrivés avec wwwfabien (co-voiturage depuis Sion, merci à Guyrando pour la place de parking ) le Jeudi soir sur place afin de se ménager une journée tranquille sur place (1100 et quelques kilomètres pour moi quand même…), nous sommes rejoints le Vendredi soir par Piji74 dans le B&B de Ftan
Grosses frayeurs jusqu'au matin même au niveau météo. De la pluie en abondance et de gros orages. Réveil le samedi matin dans le brouillard. Durant le p’tit déjeuner, la pluie se met à tomber. Arrgghhh… Fabien a le moral dans les chaussettes. Moi, je sais que je veux prendre le départ et au moins monter la 1ère bosse pour voir comment ça tourne. Et finalement, un coup de chance incroyable : sur une fenêtre d'environ 12 heures calée pile poil sur les horaires de la course, la météo se calme et vire même par moments à beau. On est vernis !
Sur le parking où les Dacia sont en ordre de bataille, il tombe encore des gouttes…




A 7h00, glycémie d’avant départ : tout est au vert. Je programme la pompe à insuline à 20% de son débit nominal et avale une dernière chose. Donc, à 07h15, le départ est donné dans les rues de Scuol après la bénédiction du prêtre de la paroisse Feu.

Ligne de départ avec Fabien (qui me quittera rapidement ) :



Le début est d'environ 1,5km de route descendante avant le départ réel au passage sur le tapis de chronométrage au niveau du pont. Ça frotte sévère, le rythme est très élevé même à l'arrière où je suis. Je vois 2 chutes dans les rues de Scuol. Arrive le tapis et la montée. Je ne me laisse surtout pas entrainer par tous ceux qui me dépassent. On démarre sur 22km d'ascension douce sur route (ça frotte toujours pas mal, encore une chute sur faux plat descendant…) puis piste forestière et enfin du single pour arriver au 1er col de la journée après un peu plus de 1000m de d+. Je monte au cardio à SV1 (il y a 140km à tenir...) tant que l’on est sur la piste puis sur la partie single, passe plutôt à SV2. Quelques images prises en roulant (hormis celle du Lac de Livigno et celle en haut du col de Chaschauna), toutes celles que j’ai pris l’ont été en roulant sans s’arrêter. Il y a donc eu pas mal de déchet…

1ère montée :

Piz Murtera :

1ère montée (Bis) :


La descente sur les 200 premiers mètres de d- est tendue : l'odeur de freins en surchauffe est tenace au 1er ravito. Petite frayeur pour ma part : la première glycémie me montre aux limites de l'hypoglycémie (0,61g/l) : je mange comme un goret, la descente par la suite très roulante me permettra de laisser la glycémie remonter. Second tapis de chronométrage au bas de la descente.
La seconde ascension de la journée est plus dure car la pente oscille entre 10 et 13% en quasi permanence et se termine par un faux plat à ~4%.

Fin 2nde montée :


Le ravito au sommet est très venté et frais. Glycémie OK (1,70g/l). On entame alors une descente sur large chemin qui permet de prendre quelques clichés au vol.

Début descente vers l’Italie :

Environnement :





Après ce passage le circuit nous fait entrer dans le Val Mora où se trouvent 7-8 kilomètres de sentier qui sont un pur caviar VTT. Single à flanc, en dévers sur des moraines avec de solides petits coups de cul mais à tendance globalement descendante. Je n’ai pris aucune photo de la zone, trop concentré par le pilotage, le bonheur et le souci de ne pas bouchonner par un arrêt.
Donc, juste deux photos représentatives de la zone issues du site de photos Panoramio (Google)


(C) Panoramio


(C) Panoramio

La fin de cette partie arrive trop vite pour se transformer en piste au passage de la frontière Helvético-Italienne pour arriver en Italie sur un premier lac de barrage, le lac San Giacommo.



1ère montée Italienne se déroulant d’abord sur piste assez roulante puis devenant plus caillouteuse nous permet en passant par la Val Alpisella de nous diriger vers Livigno et la mi-course du point de vue kilométrage. Quelques photos de plus prises au vol sur le terrain très caillouteux :






La descente du Val Alpisella vers Livigno se fait sur piste cassante très pentue. Là encore, odeur de freins en surchauffe. Pas pour moi, avec la monte 180/180 Magura, j’ai une grosse marge qui me permet de filer sans tracas alors que quelques-uns ont des soucis sur ce point et s’arrêtent un temps pour laisser refroidir. Peu de temps avant l’arrivée au Lac une pause rapide pour bien cadrer la photo :



Arrive le long du lac où il faut fortement zigzaguer entre les poussettes, les tricycles de gamins, les piétons qui traversent sans aucune précaution. Curieux, aucune signalisation de course du coup, ces kilomètres le long du lac sont un peu « bordéliques » avec tous les promeneurs de ce samedi où il fait beau.

A l’arrivée à la laiterie de Livigno, nouvelle glycémie toujours OK (1,4g/l). La programmation de la pompe à insuline du matin étant terminée depuis environ petite heure, je refais une programmation temporaire de la pompe à 20% de son débit nominal pour les 3 prochaines heures. Je bois biens, refais le plein du camleback d’eau et mets un sachet de poudre DKT Hydra Endurance dans le bidon.
Petit tour de la pointe du lac via un pont, 3ième tapis de chronométrage et on démarre l'ascension du gros morceau de la journée, le col de Chaschauna à 2694m d’altitude. Les trois derniers kilomètres sont annoncés montables sur le vélo : hum, pour moi, en étant parti de moins loin que Scuol, sans doute. Mais là... Comme beaucoup d'autres, je passe quasiment tout à pied (j’ai dû rouler environ en tout et pour tout au maximum 500m sur les 3,3 kilomètres de raidar à monter). La pente est quand même bien élevée, >20%.

Montée raide :

Vue vers Livigno :


Grosse perte de temps pour moi sur ce passage : 1h10 d'ascension pour franchir les 700m de d+ mais je ne pouvais pas aller plus vite. Scotché. Je finis l’ascension au moral.

Le sommet est atteint (frontière entre les deux panneaux) :


Là, on rebascule sur la Suisse en direction de SChanf :


La descente a est sur haut très pentue avec des épingles sur sentier de montagne très serrées. Certains ont fait quelques tout droit. Je passe en assurant pour ne pas me planter (i.e. pas trop vite ) : ce n'est pas le moment car le plus dur physiquement parlant est passé.

Au bas de cette descente arrive la partie à priori la plus facile du circuit.

Vers SChanf :


Vers Zernez :


Il est vrai que cette partie est la plus facile mais arrivant à la fin, les nombreuses petites montées restent éprouvantes. Thomas Diestch rencontré la veille avec Fabien avait bien raison : il faut en garder pour cette partie car elle n’est pas à négliger.
De mon coté, je sens un net mieux sur le plan physique. Nouvelle glycémie à SChanf, toujours au vert (1,48g/l). A partir de là, je ne tournerais plus qu’au Coca/bananes. Je vois que je commence à reprendre des gars qui ont visiblement quelque peu oublié la gestion des ravitos. Ils m’avaient doublé avant Livigno et semblent secs mais ne s’arrêtent malgré tout pas. Ils feront partie de ceux qui ne passeront pas la ligne de Scuol avant le gong des 18h00.

Remontée après Lavin :


Euh, là, je vois que je n’ai pas pédalé assez vite, le rideau de pluie me talonne vers FTAN :

Vite, je passe le dernier tapis de choronométrage. Erreur d'aiguillage dans Ftan : les bénévoles sont rentrés dans une salle à l'abri et pas de signalisation à un carrefour : je file droit... Il fallait tourner à gauche... 600m de plus rajoutés aux 138km
Délivrance : le passage à l’arrivée à SCUOL :


Depuis le parking voiture où j’attends que Fabien redescende du B&B où il est déjà en train d’avaler des pâtes :


Bilan : 10h30mn23s et 5/10 (j'adore toujours la résolution de mesure du chronométrage pour une "perf" modeste ).
Bien content d'avoir tout bouclé. Je n'en étais pas certain dans la montée après Livigno pour être franc : gros coup de mou dans cette montée. Pas de souci particulier au niveau diabète. Si je devais revenir, il y a aurait pas mal de quoi gagner pour moi. En effet, faisant le circuit pour le première fois et ne le connaissant que de part des photos et vidéos, je l'ai fait en restant en dedans par rapport au diabète. Un peu comme à chaque fois que je fais un gros truc pour une première fois. Organisation excellente mais plus légère que pour le GR. Toutefois, un petit bémol sur certaines portions quand au fléchage dans la dernière partie (vers Zernez où quand on roule seul sans connaitre la région, il y a des carrefours forestier qui causent des hésitations... ) Heureusement que j'avais buché la carte du parcours à fond :sick:

Après, souci partagé par les 3 autres VO2 partant de Scuol : quand on n'est pas germanophone, c'est la galère. Même en Anglais, difficile d'avoir de l'info. Allemand, allemand ou allemand. Voire Romanche. Mais pas d'anglais dans les documents du Marathon. Sans même imaginer du Français :S Même la version Italienne du site du Marathon est bien incomplète comparativement à la version allemande. C'est surprenant cela et à ce point là car il y a quand même pas mal de nationalités anglophones participantes. Surtout que l'anglais reste une langue internationale à notre époque.

Le relevé du Polar :



La biclounette utilisée :




Voili, voilou...

Bravo Jean-François !

ça à l'air d'être un joli parcours !

A bientôt !

Guyrando écrit:

ça à l'air d'être un joli parcours !

Il l'est C’était l'une des principales raisons qui m'avaient motivé pour aller faire ce marathon au moins une fois. Et là, ce ne fut pas le pelin soleil mais bon, on a eu de la chance météo quand même.

papipop écrit:

Malgré le délai de livraison un peu long, le produit est excellent....

skippy écrit:

lebad écrit:

Pas un CR de looser, ça
Merci, c'était beau, et ton récit juste bien détaillé

Félicitations, fallait les faire ces 138 km. Surtout avec la météo au départ et le diabète. Tu peux être content de toi.
Alors, t'y retournes ou pas ?

Tout est dit. quel CR on y était !!! Ça donne envie.

Bonne récup Jean-François

Ivan

@lebad : Au niveau diabète, si la glycémie du matin est OK, je me connais maintenant assez pour savoir comment gérer au mieux une telle journée. Il reste une inconnue quand on fait pour une 1ère fois un gros morceau comme cela : c'est la nature exacte du terrain qui impacte sur la consommation énergétique et donc la glycémie. C'est la raison pour laquelle, lorsque c'est une première comme cette année, je le fais toujours en dedans tant que je ne suis pas certain de pouvoir relier l'arrivée. J'avais fait ainsi à mon 1er GR en 2003 ce qui m'avait permis de reconnaitre le parcours jusqu'à Eison en quelque sorte. Ici, c'est aussi pour cela que sur la fin, j'ai pu sans souci appuyer sur les pédales et finir sans aucun souci de fatigue physique (on voit que le relevé du Polar n'a pas une moyenne qui baisse de trop sur la fin). Si je devais y revenir, ce serait sans photos et plus le couteau entre les dents.

Pour ce qui est d'y retourner justement, à priori, non (on ne va pas fermer totalement la porte quand même, sait-on jamais...). Pour deux/trois raisons :
1. Cela fait très loin depuis Toulouse (>1100km au plus court)
2. Pour aussi beau que soit le cadre dans lequel se passe la course, je n'ai pas la sorte de relation particulière que j'ai avec le GR parce que ce dernier m'a servi d'objectif en terme de développement de mon activité physique vs diabète durant plusieurs années.
3. Si j'avais la capacité de récupérer vraiment du GR et ainsi de rentabiliser le déplacement, je tenterais la passe de deux : GR + NPBM. Mais bon...

C'est pour cela que l'an prochain, ce sera très probablement direction Verbier. D'ailleurs, il semblait l'autre jour avoir vu une sorte de frémissement pour le nombre de participants VO2 au GR...


@Skippy : Le cadre est vraiment très sympa. Au niveau VTT, le passage dans le Val Mora, c'est du caviar. Dommage qu'il soit si court mais bon. Quelques kilomètres de plus de ce type de tracé seraient super en remplacement de quelques passages gourdron...

Pour le repos, ça va. Comme je n'ai pas flirté avec une forte intensité tout du long, la récup est OK. Bon, encore quelques traces mais quasi rien. Ce jour, une sortie VTT Pyrénéenne de ~1400m d+ pour ~53km dans mes temps habituels.



A propos, si jamais vous voulez séjourner dans le coin, le B&B que j'avais choisi est une très bonne solution. J'avais eu un excellent contact avec la propriétaire il y a deux ans avant de me blesser. Contacts positifs qui se sont confirmés cette année. Le logement est parfait (13 couchages possibles au total, 5 chambres et 2 petits appartements de 4 couchages chacun avec petite cuisine, SdB... Pour un prix qui n'a rien à voir avec Verbier Bon, ça reste la Suisse quand même mais en global, rapport qualité/prix très bien. La propriétaire parle Allemand, Anglais et Français (However, she's more fluent in English than in French). Il s'agissait de ce B&B localisé à Ftan au dessus de Scuol.

Au niveau gestion sur des grosses courses comme cela, oui, je suis au point si le début de journée est OK. Sinon, je ne prends pas le départ (cf le Défi Absalon l'an passé, snif).

Mais avant de me lancer dans ce genre d'aventure, j'ai pris du temps à me connaitre et à me régler (5 ans de préparation avec en ligne de mire l'objectif du 1er GRC en 2003).

Tout à fait, météo juste parfaite : la bonne trouée dans un ciel assez chargé. Je m'en suis pris une bonne quand même sur la fin : je n'ai pas roulé assez vite

Pour l'an prochain, sauf imprévu de la vie (pas mal d'eau coulera sous les ponts d'ici la fin août), oui, ce sera retour au GR, à Verbier : les 10 ans de ma 1ère tentative au GR depuis Verbier(je ne suis jamais parti que de là d'ailleurs même si je ne suis pas toujours arrivé )