Probikeshop pourrait fermer...

Salut,

Probikeshop va déposer le bilan, d'après cet article en lecture partielle...

www.lejournaldesentreprises.com/auvergne-rhone-a...la-tourmente-2073220

Bien embêtant pour un site de confiance, avec lequel tout se passait toujours comme sur des roulettes pour mes commandes !

Incompréhensible...

Oui les commentaires pour commandes non livrées se succèdent sur les réseaux sociaux ces derniers jours.
Comme pour Forza, plusieurs commandes sur ce site et je ne peux rien leur reprocher, toujours bien passé même quand il y avait un problème de qualité.

J'ai compris que c'est le groupe Signa Sports United qui fait plouf... ça inclut donc Wiggle, Chain Reaction Cycles, Bikestar, Fahrrad et en France Probikeshop et Bikester...

Le marché du vélo se porte très mal...

Je pense en premier à tous ces gens qui sont en train de perdre leur job


EDIT : il y a qqes années, ils m'avaient pris en garanti un Wahoo core acheté chez eux - remboursé sans faute... j'ai avais acheté d'autres trucs après... toujours fiable...

J'ai un peu l'impression qu'il y a pas mal d'acteurs du marché du cycle (ou plutôt leurs investisseurs) qui se sont un peu trop emballé après la grosse hausse des ventes de la période post-covid en se disant que ça allait continuer à augmenter indéfiniment.

Comme vous, j'ai toujours été satisfait par ce site. C'est drôle : la dernière commande que je leur ai passée était pour remettre à neuf la transmission du vélo de ma soeur pendant mes vacances en Vendée...
Je lui avait remplacé son groupe 3x7v shimano par un shimano tourney tout neuf.
J'avais du retourner le dérailleur avant qui etait avec un tirage par le dessus...

Par contre, je ne comprends pas leur histoire de "crise" de l'industrie du cycle avec des stocks trop hauts.

On ne trouve plus de vélo correct à moins de 5000 €, les prix ont augmenté de 50% en qq années, il y a eu les pénuries de pièces après le covid (encore maintenant on voit des fabricants qui se reservent le droit de panacher des composants de transmission en cas de defaut de stock).

Et maintenant il paraît que les stocks sont hauts et que les ventes sont ridicules ?

On dirait que ça ressemble à l'explosion d'une bulle financière.

Ci joint l'article complet :

gillesF78 écrit:

Par contre, je ne comprends pas leur histoire de "crise" de l'industrie du cycle avec des stocks trop hauts.

On ne trouve plus de vélo correct à moins de 5000 €, les prix ont augmenté de 50% en qq années, il y a eu les pénuries de pièces après le covid (encore maintenant on voit des fabricants qui se reservent le droit de panacher des composants de transmission en cas de defaut de stock).

Et maintenant il paraît que les stocks sont hauts et que les ventes sont ridicules ?

On dirait que ça ressemble à l'explosion d'une bulle financière.

Je ne sais pas si c'est une "bulle" financière (i.e. un gavage de liquidités pour financer des activités sans réalité économique), j'ai plutôt l'impression que le secteur avait les reins solides après l'expansion des années 2010. Il me semble d'ailleurs qu'ils ont plutôt bien encaissé (jusqu'à maintenant) l'explosion des coûts des vélos neufs depuis le passage aux disques / groupes électriques / transmissions intégrées.

La problématique des stocks est "simple" : c'est assez facile de mettre en stock, tu achètes et ça ne te "coûte" rien en termes de résultats d'exploitation (tu passes un achat et une variation de stock, les 2 s'annulent dans ton compte de résultat). Il te suffit d'avoir la trésorerie pour le faire, et si tu as cumulé les résultats positifs pendant quelques années, logiquement tu as un peu de réserves et un banquier toujours bienveillant.
Par contre, le résultat net négatif de 2022, ça trahit un revers de fortune assez massif : perte de valeur du stock, ou incapacité à vendre les produits stockés avec une marge suffisante, ou baisse de leurs ventes en flux tendu... C'est l'inconvénient d'avoir consacré sa tréso à faire des stocks : dès que le vent souffle de travers, tu n'as plus aucune marge de manoeuvre et ton équilibre financier s'effondre. Si tu n'as pas un actionnaire solide pour réinjecter de l'argent frais, ben c'est fichu... quand bien même tu as un gros chiffre d'affaires et un secteur porteur. Mais dans ce cas-là, il serait étonnant qu'il n'y ait pas des candidats à la reprise. Normalement, ce genre de choc finit en concentration des acteurs du secteur, qui y voient l'occasion de constituer un oligopole et de remettre un peu d'ordre dans les marges commerciales.

Merci pour ce point de vue. Je ne sais pas comment probikeshop a été géré, mais quand je regarde le cours boursier des actions de Giant et Shimano, sur 5 ans, je trouve que cela ressemble à "un atterrissage en douceur" suite à une bulle qui a éclaté...

Attention à l'interprétation de l'évolution des cours de Bourse : en rythme de croisière, une hausse de la valeur de l'action n'apporte rien à l'entreprise. Les actionnaires s'échangent des titres, de plus en plus cher, mais ça ne contribue pas à financer l'entreprise. Simplement, une augmentation de cette valeur donne confiance aux investisseurs potentiels : le jour où Shimano décide de faire une levée de fonds (émission de nouvelles actions, emprunts), ça facilite les choses.

Je te rejoindrais sur la notion d'explosion de bulle si Shimano/Giant avaient sollicité les marchés pour financer leur expansion, et si après une opération de financement, la valeur de l'action s'était cassé la figure. Là, je ne sais pas si Shimano et Giant ont augmenté leurs capacités de production (au moment du 1er confinement, j'étais plutôt resté à une certaine frilosité de Shimano) en augmentant leurs actifs.
L'augmentation du cours de bourse, ça signifie avant tout, à mes yeux, que des spéculateurs ont considéré à un moment donné que Shimano/Giant étaient des entreprises probablement capables de verser des dividendes à leurs actionnaires dans les prochaines années, et que les mouches à pognon viendraient se coller dessus, prêtes à leur racheter assez cher leurs actions. La baisse qui a suivi veut dire que sur le long terme, les mouches à pognon ont plutôt été déçues de la politique de croissance mise en place. C'est pas forcément un mauvais signe pour Shimano ... (dont la valeur de l'action se stabilise quand même à +50% au-dessus du cours pré-2020...)

Pour shimano, je suis étonné que le rappel de pédaliers et la plainte collective qui l'a suivi n'ont eu aucun impact...

Je suis bien incapable de commenter/expliquer la baisse du marché du cycle, à part le portefeuille des clients qui n'est pas extensible à l'infini (cf le quasi doublage des prix sur les mêmes pièces d'usure genre cassette/chaînes... après mars 2019 : c'est factuel et ce que j'ai constaté sur mes cassettes/chaînes Ultegra identiques, et les pneus).

En revanche pour PBS : quand la maison-mère coule, c'est toujours très compliqué de se retourner, surtout quand le marché n'est pas florissant... alors oui ce n'est encore "que" un redressement, mais s'il n'y a pas de repreneur rapidement, les carottes sont cuites hélas.

Enfin je rejoins les commentaires plus haut : bien dommage pour une enseigne en ligne (+ un magasin en Haute-Loire il me semble ?) toujours sérieuse et professionnelle. En souhaitant une issue favorable, mais entre les commandes en suspens/non honorés et la faillite du propriétaire tout en haut... ce sera dans tous les cas compliqué de restaurer la confiance des clients. Qui iront voir ailleurs en attendant, sur un marché très concurrentiel.

Il y a un article sur matos vélo qui explique un peu comment la holding qui détient probikeshop s'est pris les pieds dans le tapis : www.matosvelo.fr/index.php?post/4548/ca-sent-le-...reaction-et-d-autres

De ce que je comprend les gérants de cette société ont été un peu trop gourmands pendant l'après covid et aveuglés par la croissance du marché (et des prix...)
Le rachat de certaines enseignes semble leur avoir coûté cher et comme disent les financiers maintenant que la marée baisse on voit qui se baignait sans maillot.

Ceci étant autant je regrette le probikeshop des années 2010 quand tout était géré dans la Loire, (commandes expédiées le jour même, service client réactif...) autant je trouvais qu'ils avaient perdu leur âme depuis qu'ils s'étaient tournés vers l'international.

Zeo écrit:

De ce que je comprend les gérants de cette société ont été un peu trop gourmands pendant l'après covid et aveuglés par la croissance du marché (et des prix...)
Le rachat de certaines enseignes semble leur avoir coûté cher et comme disent les financiers maintenant que la marée baisse on voit qui se baignait sans maillot.

C'est très bien théorisé et de longue date : Roll, R. (1986). The hubris hypothesis of corporate takeovers. Journal of business, 197-216. www.jstor.org/stable/2353017

EDIT : au-delà du cas des prises de contrôle, il faut comprendre l'aveuglement des dirigeants / excès de confiance en eux dans certaines circonstances

J'en ai discuté vendredi soir avec mon vélociste, à qui j'ai rendu visite avec un mai pour l'aider à choisir une nouvelle monture.
Nous avons discuté marché du vélo et lui nous a exposé ses problématiques actuelles, et le fait qu'il va devoir vendre certains vélos avec un fort rabais.
Voici ce qu'il m'a "expliqué".
Le marché du cycle a connu un gros boom pendant et post période faste du COVID.
Les fabricants, en difficulté pour produire du fait du manque de composants (groupes Shimano notamment), n'ont donc pas pu souvent honorer leurs commandes passées par les vélocistes sur les années 2021 et 2022. Ces quantités commandes ont été produites à l'orée 2023 et livrées dans certains cas, voire stockées dans d'autres alors que le marché se calme fortement.
Ainsi des marques comme Lapierre ou Trek ont des surstocks de 200 à 300000 vélos haut de gamme par exemple. Ce qui pourrait expliquer pourquoi Lapierre n'a pas renouvelé son partenariat technique avec la GFDJ, parce que leur avenir financier serait ainsi incertain.

Toujours est-il que pour Probikeshop et les sites apparentés détenus par la "maison-mère" (je n'aime pas trop cette expression, car une maison mère devrait être protectrice si on s'en tient à la sémantique), et tous les salariés impliqués, c'est vraiment désolant.
Comme vous, je n'ai jamais eu aucun souci avec ce site chaque fois que j'ai passé commande (j'avais d'ailleurs acheté mon premier vélo lorsque je m'y suis remis avant de découvrir mon vélociste).

Rapha annonce 12M£ de pertes road.cc/content/news/rapha-announces-loss-ps106-million-304903 ... Simple retour à la tendance de croissance pré-Covid selon eux, mais derrière ils disent avoir pris des mesures de restructuration... et plus tôt dans l'année ils avaient fait appel aux actionnaires pour être moins endettés sur les marchés financiers.

jfd_ écrit:

Les 142M€ sont à compléter par le fait que le résultat net était négatif de 3,2M€ (contre 153M€ de CA en 2021 pour un résultat net de +4,17M€).

positif de 4,17 et négatif de 3,2, ça fait positif de 0,97 sur 2 ans.

Sauf que les 4,17 de positif, ils ont été refillés en dividende aux actionnaires, et que les 3,2 de négatif, c'est les employés qui vont les prendre dans les dents...

En gros, les grosses croissances c'est bien... mais la rechute qui suit fait mal.
Mieux vaut une croissance faible et continue.

C'est le ruissellement !

J'appelle ça l’asséchement plutôt!

IceMole écrit:

J'en ai discuté vendredi soir avec mon vélociste, à qui j'ai rendu visite avec un mai pour l'aider à choisir une nouvelle monture.
Nous avons discuté marché du vélo et lui nous a exposé ses problématiques actuelles, et le fait qu'il va devoir vendre certains vélos avec un fort rabais.
Voici ce qu'il m'a "expliqué".
Le marché du cycle a connu un gros boom pendant et post période faste du COVID.
Les fabricants, en difficulté pour produire du fait du manque de composants (groupes Shimano notamment), n'ont donc pas pu souvent honorer leurs commandes passées par les vélocistes sur les années 2021 et 2022. Ces quantités commandes ont été produites à l'orée 2023 et livrées dans certains cas, voire stockées dans d'autres alors que le marché se calme fortement.
Ainsi des marques comme Lapierre ou Trek ont des surstocks de 200 à 300000 vélos haut de gamme par exemple. Ce qui pourrait expliquer pourquoi Lapierre n'a pas renouvelé son partenariat technique avec la GFDJ, parce que leur avenir financier serait ainsi incertain.

Toujours est-il que pour Probikeshop et les sites apparentés détenus par la "maison-mère" (je n'aime pas trop cette expression, car une maison mère devrait être protectrice si on s'en tient à la sémantique), et tous les salariés impliqués, c'est vraiment désolant.
Comme vous, je n'ai jamais eu aucun souci avec ce site chaque fois que j'ai passé commande (j'avais d'ailleurs acheté mon premier vélo lorsque je m'y suis remis avant de découvrir mon vélociste).

Le surstock m'étonne quand meme un peu. Le simple consommateur que je suis a galéré pendant 2 ans pour pouvoir se commander le Trek de ses rêves. Je suis seceptique quant au fait que l'on soit passé d'une pénurie totale à l'été 2022 à un surstockage un après.

Les "designers" et "commerciaux" sont à cours d'idées depuis un bout de temps.
Ils ne savent plus quoi inventer pour nous faire acheter de nouveaux produits.

Pour 2024, même si j'étais un acheteur compulsif qui cède à toutes les nouveautés, je ne saurais pas quoi acheter :

• pas d'annonce sur un nouveau concept de jantes, de rayons,
• pas de nouveau moyeu
• pas de nouveau pneu increvable / aéro / inusable / sans résistance au roulement
• pas de nouveaux freins
• pas de nouveau standard de boitier de pédalier
• pas de nouvelles transmissions
• pas de nouveau cadre avec une meilleure intégration de la câblerie
• pas de nouvelle selle imprimée en 3D par fabrication additive avec conception anatomique personnalisée
• pas de nouveau capteur de puissance
• pas de nouveau home-trainer virtuel / immersif
• pas de nouveau compteur
• pas de nouveau coach
• pas de nouvelles sacoches
• pas de nouvelles carrioles
• pas de nouvelles assistances électriques

Le vélo "actuel" est trop proche de sa valeur asymptotique

Je ne vois pas 36 solutions :
Revisiter les anciens concepts ?
Faire baisser les prix pour revenir à un rapport cohérent entre le coût d'achat d'un vélo et celui d'une moto ?