abandons en cascade chez des Elites ?

Positionner au début de la course en haut la 2e bosse de l'épreuve individuelle de la coupe du monde de Courchevel , je me permets juste d'exprimer un état d'âme car force est de constater un nombre hallucinant d'abandons sur cette course ....
je m'interroge ... comment à ce niveau de pratique peut-on bâcher aussi vite et rendre les armes sans vraiment combattre ?

Ok pour certains l'abandon étaient totalement justifiés (Je pense à celui de Maude 2e au moment de son abandon qui perd son ski ou celui de Kilian Jornet plié en deux par une gastro) Mais lorsque je vois certains skieurs avec la combinaison nationale de leur pays sur le dos (dont je ne dirais pas le nom pour ne pas fâcher leur staff ) s'arrêter en haut de la 2e bosse et plier le dossard sans avoir un seul rictus de douleur sur le visage ni aucune casse de matériel mais juste au motif que l'on n'est pas dans le bon timing .... tout cela reste à mon sens affligeant et relève d'un manque de respect de sa sélection, de son dossard , de ses adversaires et de l'organisation !!
Imaginer un cycliste Pro sur Paris-Roubaix jour de pluie bâcher parce que c'est la 2e chute en moins de 20 km ou la 2e crévaison ....
Pas sûr que le nombre de gars arrivant sur le vélodrome de Roubaix dépasserait alors une petite poignée !!!!!!!!!!

J'admire à l'opposé l'attitude de Mathéo , loin de son niveau ( bon en 6e place quand même ...) , chaussure bloquée ( pfff chez scarpa on doit vraiment s’interroger !!) et perdant une peau en bas de l'avant dernière bosse mais s'arrachant pour garder son rang et garder la tête haute.... ou beaucoup plus loin Céline Gros (multiples médaillées mondiales en VTT de descente ) handicapée par des doigts totalement engourdies , demandant à un spectateur un bout de barre et poursuivant sa course malgré la douleur en ne se souciant pas si la place sera au final honorable ou pas....
Je me dis que certains devraient quand même comprendre que prétendre intégrer l'Elite de son sport c'est aussi admettre qu'il faudra avoir une âme de guerrier donc savoir souffrir et serrer les dents

Un mental qui ne se gagne pas avec des compléments alimentaires ....aussi performants soient-ils ....

Gawain écrit:

Marrant que tu parles de Céline Gros, je suis assez admiratif de la voir se mettre à des disciplines nouvelles pour elle et qui ne sont pas sa pratique forte (Trail et Skialp) et ou elle termine loin mais en se battant alors qu'elle a en effet un gros palmarès qui aurait pu lui faire dire "c'est bon, maintenant je reste sur le canapé chez moi".
Un bel état d'esprit.

Bon je vais relativer , en trail Céline n'est pas si loin .....
3e féminine au trail de la Mascareigne à la diagonale des fous
... et 2e sur le petit parcours du trail des Aiguilles rouges .....

on peut faire pire comme résultat


Une amitié très forte qui dépasse la relation "conventionnnelle" entraineur /athlète s'est lié avec Céline : son caractère , son humilité , sa détermination pour apprendre , comprendre , donner du sens à ce qu'elle fait est assez remarquable !

Peu de personne savent ce que doit endurer Céline pour résister au froid , jamais elle n'ira exposer ses difficultés pour se donner des excuses qui seraient complètement justifiées !

A un autre niveau que dire de la prestation de Nadal, aujourd'hui , bloqué du dos sachant pertinemment que l'affaire était plié il est allé au bout !
Eh oui être un très grand champion c'est avoir aussi ce mental ....même s'il faut perdre et rendre les armes !!!

Dans le genre t'as les VTTistes, les vrais, et les routiers... Avec Charly (on est des lache-rien, si on prend le départ c'est pas pour s'arrêter sans raison) on hallucine toujours de voir le manque de persévérance des routiers ou des certains concurrents pas très convaincus, j'imagine, des raisons de leur présence au départ.

Bref, je ne peux qu'abonder dans le sens de vos messages !

Il est clair qu'il faut comparer haut niveau et un gars comme moi qui faitt cela pour le plaisir (avec une âme de compétiteur certes) Moi je n'ai pas vraiment bâché sauf MB RACE . Mais si j'ai pas la forme sur une course je finis mode ballade

Allez pour vous montrer que Céline sait se mettre au carton, tout en restant novice sur les épreuves d'endurance,
avec sa courbe de Fc sur le trail des aiguilles rouges ....
On ne lâche rien je vous dit

lebad écrit:

Dans le genre t'as les VTTistes, les vrais, et les routiers... Avec Charly (on est des lache-rien, si on prend le départ c'est pas pour s'arrêter sans raison) on hallucine toujours de voir le manque de persévérance des routiers ou des certains concurrents pas très convaincus, j'imagine, des raisons de leur présence au départ.

Bref, je ne peux qu'abonder dans le sens de vos messages !

110% voir des jeunes, arrêter au bout de 1 tour "c'est trop dur!" (oui oui vu et entendu!)
Moi je pars c'est pour tout donné même si c'est un jour sans, si les conditions sont pas là... on est là donc on donne, pour nous, pour l'orga ...

Alors des pros qui abandonnent...

Idem en règle générale... ne serait-ce que pour rentabiliser l'engagement, le déplacement, le déblocage de la veille (au lieu de faire 4h ).
Et puis au contraire des courses en circuit c'est difficile d'abandonner en cyclo, car y'a pas grand monde pour te ramasser à 30 bornes de la ligne (expérience vécue à la Bisou 2010, sur casse roue )... alors on prend sur soi et finit comme on peut, même si le moral part en sucette (Scott 2009 transi de froid sous la pluie la dernière heure, Marmotte 2010 en pleine fournaise à faire des zigzags dans l'Alpe-d'Huez) : avec une idée fixe à laquelle on se raccroche pour aller au bout.
En cela je vois ce sujet comme le complément à celui sur les limites de la souffrance qu'on est capable d'endurer :-)

PS : rare exception... Annecy 2012 où j'avais tellement peur de tomber sous la flotte (avec ma broche dans le coude) que j'ai bifurqué après la descente du Semnoz, alors que j'avais fait le plus délicat ^^

Charly42 écrit:

110% voir des jeunes, arrêter au bout de 1 tour "c'est trop dur!" (oui oui vu et entendu!)

Je me fait exactement le même genre de réflexion quand je vois les abandons en coupe Rhône-Alpes VTT chez les cadets et juniors.
Il y a aussi, je pense, une question de maturité qui nous permet de prendre du recul par rapport à ça : même si on est dans un mauvais jour ou que la mécanique se met à faire des siennes, on peut plus facilement relativiser et se dire que de toute façon, la journée était prévue pour du vélo et qu'on s'est levé tôt pour faire le déplacement, donc qu'au pire, ça peut faire un bon entrainement.

Chez les élites, j'ai notamment maudit Julien Absalon lors de son abandon aux JO de Londres, mais depuis, j'ai entre autres visionné la conférence de Gérard Brocks (vidéo posté sur le forum vo2 il y a quelques jours) où il insistait sérieusement sur l'aspect mental et sur le fait que les gars sont "programmés" pour la première place et pas la deuxième ou troisième. Dès lors, je peux comprendre qu'ils abandonnent lorsqu’ils ne sont pas en position de gagner.

teamdindon écrit:

Charly42 écrit:

110% voir des jeunes, arrêter au bout de 1 tour "c'est trop dur!" (oui oui vu et entendu!)

.... sur le fait que les gars sont "programmés" pour la première place et pas la deuxième ou troisième. ......

Sacré ego les mecs non? justement , un jeune vois çà il se dis quoi? => si le pro il lâche alors pourquoi pas moi? non?

Charly42 écrit:

teamdindon écrit:

Charly42 écrit:

110% voir des jeunes, arrêter au bout de 1 tour "c'est trop dur!" (oui oui vu et entendu!)

.... sur le fait que les gars sont "programmés" pour la première place et pas la deuxième ou troisième. ......

Sacré ego les mecs non? justement , un jeune vois çà il se dis quoi? => si le pro il lâche alors pourquoi pas moi? non?

Si je peux me permettre de donner mon avis à 2 cents :

D'une part pas de jugement rapide, l'exemple d'Absalon est bon, il gère une saison pro, et la fatigue sur une épreuve où il a perdu d'avance ne pourra que le desservir lors de la prochaine compet (comme un tennisman qui préfère parfois perdre un set pour récupérer et espérer gagner le suivant)

D'autre part l'erreur n'est-il pas à vouloir se comparer aux pros ? les "jeunes" (ou nous) on ne fait pas des compet avec le même objectif. Le dépassement de soi etc. Pas la pression d'un classement général de l'année avec les sponsors au c..l. Bref, pas sûr qu'à leur place je raisonne comme je le fais aujourd'hui et le "sacrifice" de me faire la peau sur une épreuve où je me sens rapidement à la ramasse serait une option très discutable dans un univers professionnel - je vois au contraire rapidement les spécialistes critiquer mon attitude suicidaire

Après, ce n'est qu'un raisonnement général et non du cas par cas. Simplement, si plein de personnes font une chose, c'est surement qu'elle n'est pas si illogique (principe démocratique)

Je vais aussi donner mon avis de gars qui n'y connaît rien et qui ne s'intéresse pas à la compét' ...

Si une course se place de manière réfléchie dans le programme d'entraînement et dans la progression d'un jeune, je pense qu'il ne doit pas être difficile de lui expliquer qu'il faut aller au bout et tout donner (ou du moins donner tout ce qu'il a ce jour-là).
Inversement, s'il abandonne c'est peut-être un signe de ras-le-bol, de trop-plein, ça signifie peut-être tout simplement qu'il n'adhère pas à ce qu'on lui fait faire.
Ca me rappelle cette anecdote de Christophe Bassons, où il racontait cette journée où il avait bâché sur une course importante en junior, et où son entraîneur lui avait tiré une gueule de six pieds de long pendant toute la route du retour.
Bref, si ces jeunes abandonnent si facilement, pour moi ça traduit un problème de fond. Ce n'est pas à leur tête de s'adapter au système, c'est au système de faire en sorte qu'ils soient bien dans leur tête.

Charly42 écrit:

teamdindon écrit:

Charly42 écrit:

110% voir des jeunes, arrêter au bout de 1 tour "c'est trop dur!" (oui oui vu et entendu!)

.... sur le fait que les gars sont "programmés" pour la première place et pas la deuxième ou troisième. ......

Sacré ego les mecs non? justement , un jeune vois çà il se dis quoi? => si le pro il lâche alors pourquoi pas moi? non?

A ce niveau-là (élite mondiale) où les capacités physiques sont très proches, c'est souvent l'égo qui peut faire la différence. Le mec qui est persuadé qu'il est moins fort que son adversaire, il y a peu de chances pour qu'il arrive à le battre.

Maintenant, si un jeune abandonne en calquant son comportement sur celui d'un pro, c'est le rôle de l'éducateur sportif du club ou des parents de lui expliquer pourquoi le pro agit comme ça et pourquoi il ne faut pas agir par simple mimétisme. Bref, de l'éducation au sens général.

lebad écrit:

Dans le genre t'as les VTTistes, les vrais, et les routiers... Avec Charly (on est des lache-rien, si on prend le départ c'est pas pour s'arrêter sans raison) on hallucine toujours de voir le manque de persévérance des routiers ou des certains concurrents pas très convaincus, j'imagine, des raisons de leur présence au départ.

Bref, je ne peux qu'abonder dans le sens de vos messages !

Quand je m'inscrit à une compétition et que je paie la finance, ce n'est pas à la légère, je sais pourquoi je viens et que je vais peut-être en baver. Et si pendant l'épreuve, je me rend bien compte que ça va pas, je fais comme Skippy, je termine tranquille.

Mais je pense que le manque de persévérence de motivation ou d'engagement de certains se retrouve également dans la vie de tous les jours. Il y a certains jeunes dans mon entourage professionnel, ben mon pauvre ami...

pasqup01 écrit:

Charly42 écrit:

teamdindon écrit:

Charly42 écrit:

110% voir des jeunes, arrêter au bout de 1 tour "c'est trop dur!" (oui oui vu et entendu!)

.... sur le fait que les gars sont "programmés" pour la première place et pas la deuxième ou troisième. ......

Sacré ego les mecs non? justement , un jeune vois çà il se dis quoi? => si le pro il lâche alors pourquoi pas moi? non?

Si je peux me permettre de donner mon avis à 2 cents :

D'une part pas de jugement rapide, l'exemple d'Absalon est bon, il gère une saison pro, et la fatigue sur une épreuve où il a perdu d'avance ne pourra que le desservir lors de la prochaine compet (comme un tennisman qui préfère parfois perdre un set pour récupérer et espérer gagner le suivant)

D'autre part l'erreur n'est-il pas à vouloir se comparer aux pros ? les "jeunes" (ou nous) on ne fait pas des compet avec le même objectif. Le dépassement de soi etc. Pas la pression d'un classement général de l'année avec les sponsors au c..l. Bref, pas sûr qu'à leur place je raisonne comme je le fais aujourd'hui et le "sacrifice" de me faire la peau sur une épreuve où je me sens rapidement à la ramasse serait une option très discutable dans un univers professionnel - je vois au contraire rapidement les spécialistes critiquer mon attitude suicidaire

Après, ce n'est qu'un raisonnement général et non du cas par cas. Simplement, si plein de personnes font une chose, c'est surement qu'elle n'est pas si illogique (principe démocratique)

C'est vrai, tu as raison. Le monde pro est différent, et certains comportements peuvent étonner voire choquer des sportifs amateurs. C'est pourquoi j'ai quand même du mal avec le comportement de Nadal dimanche. C'est une grosse hypothèque sur la suite de sa saison? Ou alors, c'est du cinéma?

Cricridamour écrit:

C'est pourquoi j'ai quand même du mal avec le comportement de Nadal dimanche. C'est une grosse hypothèque sur la suite de sa saison? Ou alors, c'est du cinéma?

Dans son cas, une bonne infiltration et l'affaire est réglée.

teamdindon écrit:

Cricridamour écrit:

C'est pourquoi j'ai quand même du mal avec le comportement de Nadal dimanche. C'est une grosse hypothèque sur la suite de sa saison? Ou alors, c'est du cinéma?

Dans son cas, une bonne infiltration et l'affaire est réglée.

Quoi? Il y aurait des sportifs espagnols adeptes des piquouzes??