Denise Zimmermann, une femme qui en a !

Oh là là ! Je ne m’en suis pas encore remis !

Le week-end dernier, ou plutôt de jeudi à dimanche, j’ai fait office de ravitailleur /soigneur/cuisinier/soutient moral/organisateur de la logistique d’une participante sur un « petit » parcours au Swiss Irontrail, dans les Grisons.

Plusieurs distances étaient donc proposées. La course reine étant le T 201 : comme son nom l’indique, 201 km et 11480 m d+/d-

Environ 14 cols et de longs passages à plus de 2000 m, avec plusieurs de ces cols à plus de 2500 et 2700 m.

Et quelles conditions météo : du soleil, la pleine lune et les étoiles, mais aussi du brouillard, des averses, du vent, de la neige dès 2300m, avec une température durant les nuits jusqu’à -4° ! Et à peine 12° à 14° les journées en plaine. (photo tiré du site internet)



Sur cette distance de 201 km, il y avait 180 inscrits.
65 heures pour les derniers finishers classés, ce qui signifie 3 nuits dehors !

On pourrait dire : ben, en voilà une course qui n’est pas pour les lopettes, mais pour les Hommes, les Vrais, ceux qui en ont !
Et bien non ! Car le vainqueur au scratch toutes catégories, en 38 heures et quelques, est… une femme : Madame Denise Zimmermann. (photo idem)




Et il y a encore des machos qui parlent de sexe faible ?

Une femme dans le top 5 sur un ultra, et même sur le podium, ça c’est déjà vu. Mais une première place, à ma connaissance, c’est inédit.

Je veux bien que chez les femmes, la concurrence, avec uniquement 17 inscrites, ne soit pas au même niveau que chez les hommes. Et donc que Denise gagne chez les dames est logique.
Je veux bien aussi que Messieurs Jornet et consorts n’étaient pas là. Mais quand même : je n’ai pas l’impression d’avoir vu des manches en tête de la course. Et Denise Zimmermann les a quand même tous laissés derrière !

Non seulement Denise possède :
la condition physique,
un mental en acier trempé chromé dur,
un estomac qui digère tout en toutes circonstances,
une grande intelligence dans la gestion de l’effort lors d’un ultra,
une lucidité jamais prise en défaut malgré la fatigue extrême,

mais en plus de tout ça, elle fait montre de capacités de récupération hors normes :
ici un aperçu de son palmarès 2014, à chaque fois vainqueur de sa catégorie. Ça laisse rêveur. Ou alors peut susciter bien des interrogations.

07.03 Ultra trail Sierras des Bandolero 148 km
12.04 Madeira Ultra trail 115 km
17.05 Self-Transcendence : en 24 h, elle court 210km !
13.06 Les 100 km de Bienne sur route

En juillet, c’est carrément de la folie :
12.07 Trail Verbier St Bernard 111 km
20.07 Eiger Ultra Trail 101 km
26.07 Swiss Alpine Marathon 79 km

Et donc le 15.08 le Swiss Irontrail 201 km

Et au programme, elle a encore le Tor des Géants, 330 km et 24000 m d+, le 7-14 septembre

Jusqu’où ira Denise Zimmermann ?

Sur les épreuves d'ultra longues distances, il n'est pas rare de voir des femmes aux avant-postes.
Je crois même que le record de la traversée de la vallée de la mort aux USA est détenu par une femme, ou l'a été un bout de temps.