Plus vite, plus haut, plus dopés

EMission ce soir sur Arte

SYNOPSIS

Plus vite, plus haut, plus dopés Le problème du dopage touche toutes les disciplines sportives, de l’athlétisme à la boxe en passant par le cyclisme, le football… Le réalisateur s’est rendu dans huit pays pour enquêter sur ce fléau, interrogeant spécialistes et sportifs dopés, suspendus, repentis, ou « propres ». Il dévoile ainsi par exemple que d’importants enjeux économiques peuvent pousser des Etats ou des fédérations à fermer les yeux, voire à favoriser cette forme de triche.

Replay !

www.arte.tv/guide/fr/057876-000-A/plus-vite-plus-haut-plus-dopes

J'ai regardé (les 2/3 finaux), j'ai trouvé ça pas mal fait. Au-delà du titre inutilement accrocheur, beaucoup de documentation, pas trop de sensationnalisme et la mise en évidence des contradictions des fédérations et associations professionnelles.

J'ai bien aimé, ça change des reportages habituels sur le dopage qui ont un gros parti pris.
Le reportage est moins tourné sur les athlètes, mais beaucoup plus sur les fédérations, les instances, les laboratoires anti-dopages ... J'ai appris pas mal de nouvelle chose.

Bref un reportage à voir en replay pour ceux qui ne l'ont pas vu.

Moi c'est la conclusion qui m'a plu le plus :

"Dans 50 ans, si ça se trouve, ce sera juste la pratique normale, pas du dopage"
Bref, le dopage, c'est une notion relative....

lebad écrit:

Moi c'est la conclusion qui m'a plu le plus :

"Dans 50 ans, si ça se trouve, ce sera juste la pratique normale, pas du dopage"
Bref, le dopage, c'est une notion relative....

Et aussi l'intervention de C. Bassons, tout en sagesse.

lebad écrit:

Moi c'est la conclusion qui m'a plu le plus :

"Dans 50 ans, si ça se trouve, ce sera juste la pratique normale, pas du dopage"
Bref, le dopage, c'est une notion relative....

Je pense que dans le cadre du sport professionnel nous n'avons pas vraiment à attendre 50 ans. (J'inclus dans ce monde les JO où tous les concurrents ne sont pas professionnels mais tous les meilleurs savent qu'il peuvent accéder à la reconnaissance médiatique et donc à des billets de banque en cas de succès)

Tous les fans de sports américains ont plus ou moins intégré ( plus ou moins consciemment) que dans les ligues majeures NHL, NFL, MLB et NBA le dopage est généralisé et que c'est "nécéssaire pour tenir le coup" et que "ce n'est pas ça qui fait de ces athlètes d'exception des champions." Il y a eu des dizaines de révélations fracassantes ces dernières années dans les sports US mais ils peinent déjà à instaurer le moindre contrôle-pour-la-forme. Le sport pro fait partie de l'industrie du divertissement, c'est un show, il faut que ce soit le meilleur show possible, ce qui se passe en cuisine, eh bien ça reste en cuisine.

C'est aussi l'attitude qui prévaut dans le monde du football européen, sport à part, populaire partout, brassant des sommes énormes -300 clubs professionnels de football en Europe ont un budget supérieurs à lcelui de la Sky. En plus, dans certains pays, le football est une institution, vénérée génération après génération, totalement imbriqué au contexte socio-culturel local... Angleterre, Espagne, Italie, pas touche à mon club, pas touche à mes héros. La Juventus de Turin n'a jamais été inquiétée après l'affaire de l'armoire à pharmacie et on n'a jamais demandé des comptes à Didier Deschamps à propos de son hématocrite à 51%...
Quand Le Monde a évoqué la présence de footballeurs dans la liste de clients du docteur Fuentes en Espagne et que certains noms de clubs sont sortis, les journalistes ont subi des pressions incroyables et des groupes ultras des dits clubs leur ont même envoyé des menaces de morts... Autant dire que les fédés et ligues procédant aux rares contrôles "pour la forme" n'attendent certainement pas des labos qu'ils tuent une poule aux oeufs d'or qui est également l'un des derniers facteurs de cohésion sociale dans nos sociétsé... Quoiqu'il arrive, je parie qu'il n'y aura JAMAIS de grand scandale de dopage dans le foot et ma foi, cela s'apparente à la légalisation de, disons, certaines pratiques.

A côté du foot pro, le vélo pro, lui, n'est vraiment pas au centre de la société: aucune enquète du Monde ne provoquera jamais de menaces de mort de la part du fan club Sylvain Chavanel... Alors le vélo, en première ligne depuis des lustres au niveau dope, tente -désespérément- de changer son image et c'est finalement assez récent. Dans les années 90, fixer la limite du taux d'hématocrite à 50 n'était rien d'autre pour l'UCI qu'une légalisation "contrôlée" de l'EPO. Mais aujourd'hui dans le vélo qu'on nous vend "plus propre" qu'il a 20 ans (ce qui n'est finalement pas difficile), certains coureurs, certaines équipes semblent clairement "ciblés" au nom du "on dit rien mais il faut que ça reste dans les limites du raisonnable, les gars"... Qui peut croire que les choses ont vraiment évolué entre produits pas encore décelables, certificats médicaux et micro-doses, sans compter les soupçons de protection au nom d'intérêts économiques... Mais les fans regardent quand même parce que "c'est un grand spectacle et ce n'est pas ça qui fait de ces athlètes d'exception des champions".

Le vélo est finalement un sport pro comme les autres, partie intégrante de l'industrie du divertissement.

C'est tout à fait ça... notons que la mortalité après 40 ans des footballeurs US est relativement effrayante :-(