étape du tour 2014

Mon étape du tour 2014

Pour mémoire, il s’agissait pour moi de ma première course ‘officielle’. Jusque là j’ai toujours roulé tout seul dans mes coteaux tarnais. C’était aussi un sorte de défit, lancé par mon frère, pour voir de quoi nous étions encore capable la quarantaine passée…

Départ donc de Pau en bon ordre, mon frère dans le sas 9, moi quelques minutes plus tard dans le sas 10. Ambiance bon enfant, pas de bousculade, je craignais un peu les premiers mètres en forte descente avec des terre-pleins au milieu. Mais non, tout le monde passe sans problème . Premiers kilomètres tranquilles, la température est très clémente, ça part plutôt bien. Premier coup de froid quand dans quasiment le premier virage de la première descente, j’aperçois une ambulance avec déjà un cycliste dans le décor . Même scène malheureusement quelques kilomètres plus tard dans la descente de la côte de Bénéjacq . Je n’imaginais pas voir ça si tôt dans la course. Premier ravitaillement à Nay, les bénévoles sont très sympas, les stands plutôt bien achalandés (mais point de pizza ou des quiches comme annoncé sur le site ASO ) et je découvre des cyclistes plutôt mal élevés : bousculades pour atteindre les stands (surtout ne pas descendre du vélo, ça doit faire gagner du temps j’imagine!!!), et l’endroit commence à ressembler à une vraie décharge . Je repars toujours en veillant à surveiller mon rythme cardiaque, il ne s’agit pas de mettre dans le rouge en voulant suivre des groupes trop rapides ou reprendre mon frère trop vite. Kilomètre 50, je rattrape enfin mon frère, on roulera ensemble maintenant . Nouvelle côte, la côte de Loucrup, et nouvel accident dans la descente. Les kilomètres s’enchainent tranquillement jusqu’à Bagnères-de-Bigorre avec toujours la même cohue, et le même dépotoir, autour des ravitaillements (Et toujours pas de quiches ni de pizza… ).
Nous voici donc prêt à attaquer le Tourmalet. Sauf que pour pimenter la chose, la pluie a décidé de se mettre de la partie. N’ayant avec moi qu’un léger coupe vent sans manche que je préfère essayer de le garder sec pour la descente, je vais donc me mouiller (j'aurais dû écouter Albator83 ). La montée se fait au train, je me colle sur le rythme de mon frère, et c’est parti. On croise quelques vélo qui redescendent, je me dis qu’il ne doit vraiment pas faire beau là-haut. On aimerait que les tunnels pare-avalanche soient plus long pour rester encore un peu à l’abri… On fait une pause au ravitaillement de la Mongie, juste le temps de me glacer les os, et on attaque les derniers kilomètres. Le col est finalement passé au bout de 2 heures d’efforts sous la pluie et dans la brume. Mais le plus dur, la descente, reste à venir. A peine le temps d’enfiler mon coupe vent et une paire de sous-gants et que je tremble de froid de haut en bas . J’attaque la descente en grelottant, mon frère prend les devants, on se retrouvera en bas si tout va bien. Les mains crispées sur les freins pour ne pas prendre de risque, j’égraine les kilomètres qui n’avancent pas en espérant qu’il fera meilleur plus bas. Arrivée à Barèges, l’organisation avait ouvert en catastrophe la salle de fête où parait-il on peut trouver du café chaud. C’est la cohue, je ne vois pas mon frère, je décide de repartir. En traversant Barèges, je constate que les bars sont pleins de cyclistes, sans doute à la recherche de boissons chaudes. Arrivée au ravitaillement de Esquièze-Sère, le ciel a commencé à se dégager (il ne peut plus). Aucune trace de mon frère, le ravitaillement est presque désert (ravitaillement liquide seulement, et tout le monde s’est arrêté à Barèges)… et les toilettes sont libres (le froid et mes boyaux, ça n’a jamais fait bon ménage ). Ces quelques minutes me font du bien, je me sens mieux : J’ai vaincu le Tourmalet (et le froid), mais vraiment sans plaisir. Je repars direction Argeles-Gazost et l’Hautacam. La température remonte un peu, il ne pleut plus et la route s’assèche, la vie est belle. Dernier ravitaillement au pied de l’Hautacam, j’ai la chance de trouver un bout de fromage et un bout de quiche (c’est les seuls que j’aurai vu ) et j’attaque la montée, seul cette fois. Je monte à mon rythme, même s’il n’est pas toujours simple de gérer les croisements avec ceux qui descendent et les dépassements de ceux qui montent à pied. Il ne pleut plus, c’est raide mais je me sens bien. Le panneau du dernier km du col fini par arriver , suivi 500m plus loin de panneau indiquant l’arrivée dans un km . J’ai l’impression de ne pas avoir avancé !!! Enfin la ligne d’arrivée, surprise, il est déjà 17h. Je pensais qu’il était plus tôt, je n’ai pas vu le temps passer. Je suis content, et plutôt bien physiquement. Seul motif d’inquiétude, mon frère que j’espérais devant n’est pas là. Il arrivera une heure plus tard. On c’est loupé à la salle de fête de Barèges.

En conclusion, 8h30 pour boucler le parcours, 8h sur le vélo (5858éme, 5172 au classement grimpeur, je monte mieux que je roule !), et plutôt en forme (même pas mal aux fesses, super le cuissard VO² 2014 ). Aucun plaisir dans le Tourmalet, l’Hautacam a été bien plus agréable (météo), et surtout la satisfaction d’avoir réussi (et d’avoir échappé aux foudres de JFD_ )… et que mon programme d’entrainement était le bon (Je partais de 30 km par semaine il y à 9 mois…). Au final une belle aventure quand même. Du coup, je réfléchis à de nouveaux objectifs pour l’année prochaine, et à investir dans un nouveau vélo .

Sur un plan plus général, un grand merci à tous les bénévoles et à tous les spectateurs (les encouragements sur le bord de la route, ça fait vraiment chaud au cœur ).

Par contre carton jaune (au moins) à l’organisation, les derniers ont la double peine : C’est souvent les plus fatigués, et il n’y a plus grand-chose quand ils arrivent, même si personnellement je n’ai manqué de rien (voir le désarroi des bénévoles en haut de l’Hautacam). Le service SMS n’a pas fonctionné non plus.

Et carton rouge aux cyclistes quand je vois l’état des routes et des zones de ravitaillement après notre passage. C’est quand même pas compliqué d’aller jusqu’à une poubelle et de garder ses déchets avec soi.

PhilG81 écrit:

Et carton rouge aux cyclistes quand je vois l’état des routes et des zones de ravitaillement après notre passage. C’est quand même pas compliqué d’aller jusqu’à une poubelle et de garder ses déchets avec soi.

honteux oui : www.facebook.com/photo.php?fbid=1015272889737431...64316&type=1&theater

Super ! Bravo !

Et tu t'es mangé une pizza au retour, au moins ?

L’amoncellement d'ordures, c'est toujours le lot de ce genre d'épreuves de masse (A7 en bagnole en juillet/aout, marathon en càp, Marmotte, Etape du Tour, Roc d'Azur, quoique sur ce dernier, les VTTistes semblent un peu mieux éduqués... sauf au niveau de la zone de départ).
Bref, plus il y a de monde et plus il y a de gros cons dégueulasses (proportion généralement constante). Je ne sais pas comment ils raisonnent (ils doivent se dire que le tarif d'entrée les autorise à jeter leurs saloperies un peu partout et que de toute façon les organisateurs ramassent).

Vu qu'il y a des gros sous en jeu, ça passe, mais essayez d’organiser une course associative à 100~150 participants et d'avoir le malheur qu'il y ait 1 ou 2 emballages qui trainent sur la parcours après l'épreuve : c'est le refus d'autorisation assuré pour l'année suivante.

ecoffeys écrit:

PhilG81 écrit:

Et carton rouge aux cyclistes quand je vois l’état des routes et des zones de ravitaillement après notre passage. C’est quand même pas compliqué d’aller jusqu’à une poubelle et de garder ses déchets avec soi.

honteux oui : www.facebook.com/photo.php?fbid=1015272889737431...64316&type=1&theater

Je n'arrive pas a y croire ! C'est pas un photo montage ? Un tel manque de respect

Il faut dire que les pro ne donnent pas l'exemple sur ce point là en jetant à longueur de journée leurs emballages n'importe ou.

Après c'est une question de nombre mais aussi de mentalité. A la Pantani j'avais été choqué par le nombre d'italiens qui jetaient leurs papiers sur la route...

Voilà mon CR :

J'arrive dans mon sas a 06h30. Le sas est déjà quasi plein. Du coup je fais la technique "Rémi" qui consiste à faire comme si je rejoignais quelqu'un devant. Je m'arrête en milieu de sas. Ça suffira.
Le départ des premiers est donné à 07h et nous, nous partirons à 07h08. Autant dire qu'il sera impossible de les rejoindre.
Le départ et donné et je cherche tout de suite à faire un groupe. C'est ce qui arrivera au bout de 10 kms. Les 70 kms ne sont qu'une série de toboggan sans réel plat. Le groupe s'entend bien et je ne fais aucun effort superflu. J'arrive même à monter les bosses a 270w Max. Parfait.
Une fois arriver au pied du tourmalet la pluie commence à tomber mais très légèrement. La le groupe explosé dans les quelques kms en faux plat montant et je vais ne faire que doubler à 240-250w. Encore une fois parfait. Arrivée vers 2000m d'altitude la puissance chute mais c'est normal je ne m'affole pas. J'arrive au sommet quand même bien entamé. Je n'ai pas pu manger dans le col à cause de la pluie. Je vais en profiter dans la descente ! Ou pas ...
Au sommet je m'arrête 2 minutes pour faire le plein des bidons, mettre le k-way et les manchettes. Je m'élance ensuite dans la descente et la ... C'est le drame .
Un orage de grêle s'abat sur nous. La visibilité est nulle. Je ne vois pas le cycliste devant moi. Cela va durer 4-5 kms où je le vais pas dépasser les 20-25 km/h ... Seul point positif le freinage sur mes roues carbones est meilleur sous la pluie que sur mes mavic, c'est déjà ça.
Une fois que nous passons sous les nuages j'essaye de relancer dans les lignes droites pour me réchauffer. Je suis clairement en hypothermie. Les muscles sont gelés, les crampes apparaissent. Je n'arrive même plus à tourner les jambes. Quand j'y parviens, j'ai l'impression que quelqu'un a déplacé la position de mes cales. Une horreur.
J'apprendrai après l'arrivée que les premiers du 1er sas ou eu juste 2 kms de pluie dans la descente. Autant dire que tu perds déjà 10 minutes rien que sur une descente ...
En bas de la descente on arrive quand même à rejoindre un petit groupe et on va rouler jusqu'au pied d'hautacam ou il fait beau. Je vais seulement pouvoir mettre la main a la poche pour me ravitailler. Et je ne sais pas pourquoi, je découvrirais après la course qu'il me restait encore 1 gâteau + 1 patte de fruit à manger alors que je pensais avoir tout consommé. La descente a vraiment tout chamboulé.
Au pied d'hautacam il y a un monde de folie. Je ne m'arrête pas au ravito puisque j'ai prévu 2 bidons que ma compagne doit me passer. 1 de coca et 1 d'eau. Sauf qu'avec le monde et les bouchons je passe avant qu'elle arrive sur place ... Du coup je vais faire les 6 premiers kms d'hautacam bidon a la bouche prêt a le jeter au cas ou .. Il y a tellement de monde que j'ai peur de la rater ...
Les premiers kms d'hautacam sont relativement facile, 6-7%. Le top pour moi. Les watts sont revenus et j'enchaîne bien. Je me remet a doubler du monde et un spectateur me compte 430eme. Sachant que devant ils sont partis avec 8 minutes d'avance j'ai bon espoir.
Oui mais des que les pourcentages vont augmenter 12-13% je vais vraiment avoir bcp de mal. Et ça va durer les 6 derniers kms. Dommage ,.. Je me fais beaucoup doubler, je slalome pour pas tomber ... Bref la cata.
Heureusement je passe enfin la ligne ......... Sous l'orage !!!!! Je me réfugie sous la tente de l'organisation. Ils servent du the chaud, pizza, quiche. J'en profite pour me faire la cerise mais la descente sera un nouveau calvaire. J'arrive en bas une fois gelé, transi de froid. Lucie, ma tante et ma cousine hallucinent car il fait toujours beau en bas ...
Au final, je termine 515eme sur je ne sais pas combien de finisher mais on était pas loin de 14000 partant. C'est un peu mieux que les autres années ou j'avais fait 550/5000 environ mais je suis quand même un peu déçu.
Je pense que suis pas loin de pouvoir vraiment bien finir, mais il me manque encore de l'endurance critique.

Des initiatives comme la patrouille Eco-Cyclo vont en ce sens... malheureusement c'est encore trop isolé (une dizaine de "patrouilleurs" pour plusieurs centaines voire milliers de cyclos), et surtout trop peu suivi d'actions radicales des organisateurs :-(

Italiens, Belges, Français, Hollandais... il y a des cons et de porcs partout, cyclistes ou pas (l'exemple de teamdindon est criant de vérité). Et il n'y a pas que les jeunes qui sont influencés par le comportement déplorable de certains pros : les adultes aussi restent en général perméables à ce qu'ils voient à la TV

Bravo les finishers! Quand les descentes deviennent plus pénibles que les montées sur un parcours comme ça il faut avoir un mental d'acier pour ne pas se demander ce qu'on fait là!

Merci pour vos CR
Le vélo c'est du plaisir, mais aussi de la souffrance, alors quand en plus la météo s'en mêle sur une épreuve aussi dure....

Salut à tous,

J'étais dans le 1er SAS et j'ai terminé dans le TOP50.
Au Tourmalet j'étais déjà dans les 50, et je peux vous dire qu'on a pris la flotte comme tout le monde, en continue du sommet jusque la fin des gorges de Luz.
J'étais également quasi en hypothermie dans la descente, les dents qui claquent, très crispé à 25-30 sur les freins.

Un bon Tourmalet en 1h04 et Hautacam en 1h
Mais bravo à tous les finisher, la descente était horrible, je vais m'en rappeler toute ma vie, comme beaucoup

Joraid écrit:

Salut à tous,

J'étais dans le 1er SAS et j'ai terminé dans le TOP50.
Au Tourmalet j'étais déjà dans les 50, et je peux vous dire qu'on a pris la flotte comme tout le monde, en continue du sommet jusque la fin des gorges de Luz.
J'étais également quasi en hypothermie dans la descente, les dents qui claquent, très crispé à 25-30 sur les freins.

Un bon Tourmalet en 1h04 et Hautacam en 1h
Mais bravo à tous les finisher, la descente était horrible, je vais m'en rappeler toute ma vie, comme beaucoup

Bravo jolie perf.

Je sais pas la même météo mais Pouly y prend 45' par Niballi

Bon Niballi il a juste 2 étapes de montagnes les jours précédents !

Ivan

C'est certainement dans les vallées/descentes "roulantes" que l'effet peloton doit le plus aider...
L'ensemble de l'EdT seraient hors-délais aujourd'hui en tout cas (comme chaque année ou presque).