Altriman 2018

Le 24/10 je reprenais la course à pied après un an d’arrêt. 4 jours après, je plongeais dans la piscine du Wacken à Strasbourg!
Après quelques footings et longueurs, j’ai fait une énorme connerie (je crois que c’est le mot exact) : m’inscrire à l’Altriman !

Samedi, j'ai tenté d’enchainer 3,8km de natation, 197km de vélo avec une ribambelle de cols, puis un marathon bien vallonné. Dans un cadre somptueux : mes Pyrénées !

Depuis le 24/10, j’ai roulé, couru et un peu nagé pour me préparer au mieux en "optimisant" vie de famille, vie pro et surtout plaisir !
Sur le plateau du Champ duF, j’ai fait l’équivalent de 4 transju’. J’ai avalé 1280 longueurs de bassin olympique. J’ai gobé 60 repas déjeuner en moins de 10 minutes chrono après la course à pied du midi, j’ai couru l’équivalent d’un Strasbourg Biarritz. J’ai perdu une vingtaine de kilos de flotte dans la cave à écraser les pédales comme un âne sur le Home Trainer. J’ai roulé jusqu’en Jordanie, si je rajoute le vélo de tous les jours jusqu’en Amérique. J’ai mis le réveil une vingtaine de fois avant 6h30 le WE. Pour me préparer au 6000 mètres de dénivelé positif que propose l’Altriman, j’ai grimpé l’équivalent de presque 7 Everests ou plus de 50 fois l’Alpe d’Huez.

Dit comme cela c’est impressionnant et ça motive, maintenant, j'étais conscient qu’avec une préparation aussi minimaliste (7h40 par semaine sur les 36 semaines de prépa), il vallait que je reste très humble face au chantier qui m’attend ce samedi à 5H30 !

Sur les 6000 heures de ces 8 derniers mois, ces 275 heures ont tour à tour pimenté et adouci mon quotidien, l’effort a été un échappatoire, un refuge, un moment propice à la réflexion, à la contemplation. Que je le veuille ou non, il fait parti de mon équilibre, j’éprouve ce besoin de m’apaiser dans la violence asphyxiante d’une série d’intervalles, de partir au petit matin rouler dans les bois pour de longues heures.

Qu’est ce qui nous pousse à relever de tels défis ? Pourquoi partir à l’autre bout de la France (et là, c’est pas en vélo mais à l’énergie nucléaire) à la conquête de l’inutile, alors qu’il est urgent de repenser notre consommation énergétique… Pourquoi avons-nous besoin de pousser aussi fort pour se sentir vivant ?
Allez stop la "philo", place au sport:

Natation, gros brouillard, départ retard, parcours modifié et raccourci, donc 4 tours avec grosso modo 600m, sortie 100m puis bis, à mon avis y avait 2600 à nager, et pas 3000 comme on peut le lire, et encore moins les 3200 annoncés, par contre, peut être plus 2800/2900 avec la marche pendant les sorties à l’australienne. On part à 6h12 le temps que ça se décide. Je discute avec 4 basques en euskara, heureusement qu’ils étaient là (mon voisin du parc Ellande était venu avec 2 copains), on a attendu 45’ sur le ponton.
46’, super sensas, j’étais bien, j’ai pas forcé. 93ème
T1 : je prends mon temps, je me change complètement. Je perds encore une vingtaine de place (NB : le classement n’était pas la priorité, loin de là, mais il te donner ta dynamique de course quand même).

Velo, première boucle magnifique, très sauvage, au dessus de la mer de nuage, je double un peu, mais les montées étant pas trop appuyées, pas trop.
Après descente vers le pied du Pailhères, je me fais reprendre par quelques uns. Mais je fais ma course, prends comme d’hab aucun risque, et perd pas d’énergie.
Pailhères, bnonnes sensas, je me freine tout le long, je monte en 57’, je double je pense une bonne vingtaine de mecs. Toujours aussi magnifique ce col, énorme de plaisir.
Là haut je retrouve Lulu mon petit frère, je lui dis de partir, je me ravitaille vite fait, puis je descends, descente rapide où je m’applique.
Pradel, Lulu est au pied, il attend 2/3 minutes minutes puis me rejoint, et on monte ensemble à distance, on double je pense 5 gars, je lui dis que je monte tranquille, il reste encore 2/3… Col sauvage, au revêtement difficile qui le rend exigeant. Descente dangereuse, on descend prudemment dans un cadre bucolique très agréable…
Je me ravitaille, Lulu attend pour téléphoner aux parents, que je vois 5’ après, ils iront ravitailler Lulu, et je roule dans l’Aude vers Cailla.. Un peu long.. J’attaque le col de Dent, longue montée, je passe qq bonhommes, le fait de toujours (je me suis fait js doubler) en montée, moralement ça aide… Lulu me reprend au bout de qq km… On monte ensemble, le temps passe vite, l’environnement est sauvage, très nature top.
Descente technique vers Bessède. Gros ravito ou je m’enfile 2 sandwichs une boite de sardines etc… lulu me laisse là.
Je roule dans les gorges, plutôt seul, j’attaque la montée vers Roquefort S/ Sault, pers devant, pers derrière, plein cagnard, 14h, des km à 9/10%, j’y étais mentalement pas préparé, moment le plus dur de la partie vélo. Je sue énormément, ça me coule dans les yeux, ça pique… j’ai plus le parcours en tête et me demande si c’est pas la fameuse montée de Carcannières qui suit… Ouf, j’arrive à Roquefort, un bénévole me dit qu’à part Carcannières, y aura plus de truc d’aussi violent. Je me ravitaille puis je repars. Rassuré, ça roule bien vers le Garavel, et je reprends quelques gars. Descente vers Carcannières.
La fameuse, 3 bornes à 9.7%, c’est passé crème, il fait plus frais, je la gère, pers. Devant, pers. Derrière, je fais ma montée, j’éprouve du plaisir, rien à voir avec tout à l’heure (en terme de soleil aussi…). Je saute le ravito, file vers les Hares, puis le parc à vélo, je rattrape encore ¾ types.
Je pose le vélo (je suis en fait 53ème, 49 ème temps vélo, 9h50 pour apparemment le parcours vélo le plus costaud des 10 éditions de l’Altriman, je pensais faire moins de 9h30 mais je m’étais basé sur les temps des éditions précédentes.. je crois que j’ai pas trop de regret à avoir sur le vélo).
Je bouffe 2 sandwich une boîte d’anchois, je me déshabille pour me déguiser en coureur, et je repars.

La càp c’est 6km de plat, 6km de montée (avec 1.5km très sévère), 1km de descente, 1km de montée, 6km de descente, bis repetita.
Pas de montre, aux sensas, je dois courir à 11 sur le plat, puis le temps va passer ça va se dégrader, j’ai du mal à m’alimenter, ça passe plus, même l’eau au fil des km. Mais pas d’hypo… 1er tour en 2h27…
2ème tour, je marche beaucoup plus dans les faux plats montant, je vais moins vite sur le plat (sans doute à 10)… je me fais passer alors que jusque là, je maintenais, 3h03, je finis à la frontale sans me faire la peau, j’essaie de pas me laisser trop aller non plus.
102ème temps càp, 63ème au final, je pense que mon entraînement qualitatif mais faible en volume trouve ses limites sur ce marathon ! Cependant, je franchis heureux la ligne d’arrivée vers 22h30 ! J’avais prévu entre 15h et 18h (sachant que j’ai nagé 30 min en moins, mais sous estimer le parcours vélo).

J’ai beaucoup aimé le fait d’avoir fait ma course, et d’avoir pour objectif de finir, et d’y être arrivé.
Le parcours vélo.
Le coucher du soleil en càp, ciel orange magnifique, j’étais à Belvédère.
Et surtout les km avec Lulu, il est facile le jeune ! c’était bien cool de papoter ensemble, premiers cols montés ensemble, ça en appelle d’autres !
L’esprit très cool de beaucoup ! Plus ambiance trail de village que de triathlon !
Les 9 mois de préparation, le fait d’avoir un objectif, ça pimente le quotidien. Il y a une seule fois où je me suis forcé à rouler et j’ai senti la lassitude, sinon, top.

J’ai moins aimé,
La longueur de la càp, autant à vélo, j’aurai pu continuer et prendre du plaisir, autant en càp, à la fin j’en avais marre, et voulais finir. Après franchir la ligne d’arrivée compense cela, tu es content de l’avoir fait !
Les sensations en càp, moi qui aime bien courir « vite » bah là tu te traines avec des jambes lourdes.

jfd_ écrit:

Euh, si tu as traversé la France au nucléiare, chapeau faut en vouloir se payer 1000km en électrique vu les capacités actuelles de ce type de véhicule. (je ne rentre pas dans la discours CO², etc...).

Bien vu
Quant à l'épreuve en elle-même, chapeau... à l'image d'une MBRace en terme de distance (voire pire) il faut obligatoirement partir dans l'esprit "finisher" quand on décolle à l'aube et atterrit au crépuscule. Quelle que soit l'allure je reste adminiratif face à ces marathons de l'extrême (au bout de moitié moins sur un vélo de route je pète un câble, alors là...)

Oui France majoritairement traversé au nucléaire, pauvre en émission CO2 mais quasi tout aussi énergivore que l'avion, une partie TER bien plus modéré en énergie!
"Connerie', pour moi ça reste de la connerie, mais une belle connerie qui laisse de beaux souvenirs
Je risque de vouloir déconner un peu à nouveau en 2019

Bravo!

Les sardines et les anchois aux ravitos bon appétit!

A+
Cricri

Cricridamour écrit:

Bravo!

Les sardines et les anchois aux ravitos bon appétit!

A+
Cricri

Je me suis fait la même remarque : je galère déjà à digérer les sardines sans faire de sport alors sur une bavante pareille, je n'imagine même pas.
On n'est vraiment pas tous égaux niveau estomac.

teamdindon écrit:

Cricridamour écrit:

Bravo!

Les sardines et les anchois aux ravitos bon appétit!

A+
Cricri

Je me suis fait la même remarque : je galère déjà à digérer les sardines sans faire de sport alors sur une bavante pareille, je n'imagine même pas.
On n'est vraiment pas tous égaux niveau estomac.

Sur un ultra trail, j'ai vu une fois quelqu'un se prendre des tranches de jambon, les tartiner de Nutella, les rouler, en avaler trois et en mettre trois autres tel quel dans la poche du sac

A+
Cricri

Bravo, respect, félicitations. T'es un monstre!
Quand tu a parlé de ce "projet" à la fin de l'année dernière, c'était déjà respect mais là, chapeau!
Tu as vraiment super bien géré la prépa. C'est showtime de préparer un truc pareil avec le boulot et la famille. Je pense que sur la ligne de départ, tu devais être dans le paquet de ceux ayant le moins d'heure d'entrainement mais au final, tu l'as fait en finissant pas si mal que ça. Je pense qu'il devait y avoir pas mal d'épaves sur la ligne d'arrivée.
Quand tu parles de "déconner" en 2019...c'est te lancer sur une truc encore plus ouf, où c'est plutôt niveau bringue ?

A Swed, je parlais niveau triathlon, mais on verra ça fin 2018... J'ai pris beaucoup de plaisir sur le L d'Obernai en préparation, et là mon volume d'entraînement me permet d'avoir de belles sensations jusqu'à la fin... après la ligne d'arrivée n'a pas la même saveur=

Oui avec une moyenne de 7h40 semaine (plutôt 8/9h depuis le printemps avec des semaines à plus de 10h), je pense que je faisais parti des 10% les moins entraînés en volume... Après en faisant beaucoup d'intensités, quelques sorties longues, bah je pense avoir fait ce qu'il fallait...

A JFD, j"ai fini le périple à l'essence avec la famille en bagnole de Toulouse aux Angles ;)

Wahouuu magnifique CR, bravo à toi...
Pareil sur les sardines anchois

Chapeau bas...

Bravo!
C est une course magnifique. Je ne sais pas si le vélo était plus dur que les autres années mais le marathon avec l'ascension de la station à 2 reprises doit sérieusement corser l affaire par rapport aux editions plus ancienne ou l'on ne montait qu une fois tout en haut.
Bravo bonne recup!

Merci pour ce beau CR.
Bel exploit compte tenu du faible nombre d'heures d'entraînement.
Gros gros bravo