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The Munga
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Ma préparation a été sérieuse. Je suis intiment convaincu d’avoir la distance dans les jambes. A aucun moment je n’ai envisagé la possibilité de ne pas arriver au bout. Confiance au top ! Mais voilà, la grippe m’est tombée dessus à 3 semaines du départ. Je me sens diminué physiquement et par conséquent pas au mieux au niveau mental.
Bloemfontein, dans le sas de départ sur le coup de midi, il fait 44 degrés, ouch ! Après une heure de course, je suis déjà cuit. Littéralement. Mon but sera dorénavant uniquement d’avancer jusqu’au ravitaillement suivant en fournissant le moins d’effort possible.
Ah oui, petit détail que j’ai oublié de mentionner : les distances sont très importantes, par exemple le premier ravitaillement est au km 60 et le deuxième au km 171. L‘organisateur revendique que The Munga est la course la plus dure du monde, et il fait tout pour que cette appellation soit justifiée.
Dans les premières heures, avec cette chaleur infernale et surtout la sécheresse extrême de l’air, beaucoup de concurrents se sentent mal au point de devoir abandonner, dont le vainqueur sortant, le spécialiste néerlandais Ramses Bekkenk. Une course en Europe aurait déjà été annulée, mais pas ici : on veut que la course soit dure, aux concurrents de gérer et de prendre leurs responsabilités. Quant à moi, je suis très proche de ma limite avant le premier ravitaillement. Et sur les 111 km suivant, j’y suis, à ma limite : de nombreuses pauses s’imposent, sinon je tombe à la renverse. La boisson dans mes gourdes est imbuvable tellement elle est chaude. La bouche est sèche, pâteuse, la gorge est en papier de verre, il m’est très difficile de manger. De toute façon, la chaleur me coupe la sensation de faim. Le nez est très sec, bouché par des croutes de sang séché.
Deuxième ravito, km 171, vers minuit, j’ai mis 8 heures pour 111 km. Je suis sur les rotules, à deux doigts d’abandonner. Je mange et bois beaucoup, dors une heure à même le sol. Au réveil, j’ai… froid, il fait 13 degrés YES, enfilons la veste ! Fausse joie, à peine 30 minutes plus tard, la température est remontée de 10 degrés : incroyable, alors que c’est au milieu de la nuit !
On enchaine les pistes roulantes (tôle ondulée, trous de toutes les tailles) et les longues portions plus techniques, les jeep tracks : sable mou et portails à bétail à ouvrir et refermer toute les dix minutes.
Première base de vie (Race Village), km 220 au petit matin. Je mange mon repas du soir (lasagnes) suivi par le petit déjeuner (bacon and eggs). Je me confectionne quelques sandwiches pour le tronçon suivant (80 km).
La relative fraicheur ne dure pas. À 10 heures le matin, il fait déjà 44 degrés. La sensation de bouche sèche est insupportable. Insupportable aussi, mes souliers car mes pieds ont enflés. Je dois retirer les semelles intérieures et les chaussettes pour gagner de la place. Pas triste non plus, les frottements à la selle, alors qu’habituellement ne n’ai jamais de soucis de ce côté-là.
Ravito 3, km 304, 11 heures du matin, 45 degrés et le vent de face s’est levé. Je suis anéanti, j’ai dépensé toutes mes forces physiques et mentales pour arriver jusqu’ici dans cette ferme. Et là mauvaise surprise, il n’y a pas grand-chose à manger, du Coca à boire et un bidon d’eau sur une table en plein soleil. La température de l’eau doit être de 50 degrés…
Comme la majorité, je juge préférable de ne pas rouler l’après-midi, car je ne supporterais pas un deuxième après-midi encore plus chaud que le premier. Je décide d’attendre le soir et des températures plus clémentes. Certains ont quand même roulé, et ont survécu à des températures de 52 degrés : inconcevable selon mon point de vue d’Européen. Mais ici les gens sont d’une autre trempe, incroyable mais vrai !
Je me remets en selle vers 17h, il fait 39. Il me faut plus de 3 heures pour couvrir les 47 km suivants, alors que c’est très roulant.
Je demande encore comment je suis arrivé au ravito 4, tellement je suis lent, sans forces. Un matelas, je m’endors illico. Au réveil, une heure plus tard, plus personne. Coca, sandwiches et en selle pour les 52 km suivants.
Je n’y vois strictement aucun autre concurrent. Dans le faisceau de la lampe, j’aperçois régulièrement des lapins, des lièvres… et des scorpions : à chaque pause (et elles sont nombreuses tellement je suis cuit) il faut commencer par inspecter les environs sous peine de surprise très désagréable. La nuit est noire, le ciel est couvert et il souffle un vent de face qui achève de me dessécher : il fait 32 degrés.
Deuxième base de vie, km 404 à 0h45. J’ai mis 17 heures pour 180 km. Je suis fatigué à un point que je n’avais jamais expérimenté. Un repas, une douche, un lit pour 4 heures de sommeil.
Au petit matin, petit déjeuner et analyse de la situation. Je suis épuisé, en état de déshydratation. La météo annonce encore plus chaud, avec un vent de face encore plus soutenu. Le tronçon suivant est réputé très difficile, avec une moyenne horaire de 10 km/h sur 50 km, le tout en plein cagnard. Je décide de ne pas jouer avec ma santé, je ne veux pas faire un malaise tout seul au milieu de rien. Aussi je prends la seule décision raisonnable : j’abandonne.
Ma Munga aura donc duré 36 heures pour 404 km. C’est la première fois que j’abandonne une course, hors blessure ou casse mécanique.
The Munga est de très loin la course la plus difficile à laquelle j’ai participé. Mais The Munga est-elle vraiment une course ? Ou un voyage à travers l’Afrique du Sud et une exploration au plus profond de ses forces physiques et mentales?
J’ai beaucoup appris, à tous point de vue. Peut-être que je reviendrai. Mais avec une acclimatation sérieuse à la chaleur extrême.
L'ultra à vélo, une discipline qui me plait.
A+
Cricri
PS : Plus de détails sur mon blog
Mon blog: christophequibouge.wordpress.com/
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- cycloflamand
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- gillesF78
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- stam
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Il faut non seulement s'habituer à la chaleur, mais je suppose aussi adopter et valider en amont une stratégie nutritionnelle hyper-spécifique (minéraux). Quand tu parles de boisson à 50°C, on en a tous l'expérience : c'est un café trop chaud. Et du coup on n'en boit pas 3L.
Pour ta santé et ta longévité, je te suggèrerais bien 2-3 défis moins dangereux, et tout autant "anecdotogènes"... pour nous !
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- Circus
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- albator83
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Difficile également de soutenir la comparaison avec des autochtones qui vivent dans cet environnement depuis des années, voire leur naissance... à un moment donné on ne peut pas lutter contre l'évolution.
Sans même parler des scorpions, de l'assistance minimaliste (du moins, ce que j'en lis à travers les lignes plus haut)... genre tu te blesses ou te fait piquer par une sale bête, tu as le temps d'y passer 10x avant de croiser âme qui vive ?
Bof, je ne suis pas aventurier pour deux ronds mais vraiment pas mon truc ce genre de défi... même par procuration.
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- pasqup01
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Mais je veux aussi et surtout retenir le courage de cricridamour. Celui qu'on ne confondra pas avec la folie d'avoir continué coûte que coûte, ni la témérité de mettre en péril sa santé (directement et ou à terme). Non, je parle du courage d'avoir abandonné. Celui qui laisse malgré tout une amertume dans la bouche, des possibles regrets malgré la raison. Bref, d'avoir cette force mentale de prendre la bonne décision (surtout pour une première fois) malgré sa difficulté.
Alors, moi, cricri, pour avoir eu ce courage et celui de nous le raconter, je donne un point de Karma
"poi Dio creò la bicicletta perché l'uomo ne facesse strumento di fatica e di esaltazione nell'arduo itinerario della vita", Madonna Del Ghisallo
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- stam
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Mais on sait trop à quel point nous sommes capables de franchir les limites, et on y tient, à notre Cricri... (tiens, le correcteur automatique m'a proposé Crucifié pour Cricri... Étymologiquement c'est pas faux, mais contextuellement déplacé...)
@Cricri : sincèrement, après cette première expérience, tu arrives à concevoir un moyen de te préparer pour maîtriser le niveau de risque?
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- kikinou16
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@Cricri : Je reste pour ma part admiratif de se lancer de tels défis Le problème de cette édition qui se déroule usuellement début Décembre (soit l'équivalent de début Juin chez nous), a clairement été les conditions météo inhabituelles. Même pour la zone désertique où elle se déroule... Pas de chance quoi. Et ces conditions de température très fortes ont fait que la donne a changé du tout au tout pour toi, ne serait-ce que par rapport à l'édition 2018.
Après au vu du récit de ton histoire, en ayant lu tous les $ sur ton blog, je pense que perso, je me serais arrêté avant vu les petits soucis de santé que tu avais depuis quelques jours et qui ont corsé les choses et ton ressenti.
Mais sans aucun doute, à être sur place, j'aurais pris le départ quand même
Néanmoins, il me semble que si tu as heureusement gardé la conscience des choses, tu as malgré tout passé la limite de la mise en danger. Qui vu les conditions aurait pu tourner au drame à peu de choses près. Mettre une semaine à te remettre de la déshydratation prouve que tu n'en étais pas au début.
Après, à titre perso, je ne crois pas que je serais prêt à tenter une telle aventure avec une organisation de ce niveau (peut-on parler d'organisation?) compte tenu des dangers (naturels) présents dans cette zone géographique.
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- teamdindon
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Ce genre d'aventure (je n'ai pas envie d'utiliser le terme "course") ne me parait pas plus farfelue qu'une expédition d'alpinisme sur un sommet à 6000 m (mince, eux ils utilisent le terme "course" ) : préparation, conditions hostiles à la vie, acclimatation, difficulté exponentielle en fonction des conditions météo, prise de décision pour renoncer, ...
Ce n'est pas forcément quelque chose qui m'attire, mais je suis admiratif de ceux qui se lancent dans ce genre de défi
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- Circus
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Je n'ai pas (encore) lu les articles sur le blog de Cricri mais uniquement son post ci-dessus.
Ce genre d'aventure (je n'ai pas envie d'utiliser le terme "course") ne me parait pas plus farfelue qu'une expédition d'alpinisme sur un sommet à 6000 m (mince, eux ils utilisent le terme "course" ) : préparation, conditions hostiles à la vie, acclimatation, difficulté exponentielle en fonction des conditions météo, prise de décision pour renoncer, ...
Ce n'est pas forcément quelque chose qui m'attire, mais je suis admiratif de ceux qui se lancent dans ce genre de défi
J'y vois quand même de grosses différences avec l'alpinisme, en particulier dans tout ce qui relève de l'organisation.
En alpi, tu es maître de ta course, tu choisis ou non de t'exposer, tu peux cerner à peu de chose près les impondérables et calculer ton pourcentage de survie. Ici, dans le récit de Cricri, j'avoue être très dubitatif devant la volonté des organisateurs de rendre la course délibérément dangereuse.
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- albator83
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- jfd_
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Du reste, cette année, il y a 1/3 de moins d'arrivants que l'an dernier et le 1er a mis 6h de plus. Les résultats sont instructifs à lire car il n'y a quasiment que des Africains du Sud comme finishers.
Edit : @circus : je ne vois pas la différence que tu trouves entre l'exemple de défi que pointe TeamD et cette course. Dans les deux cas, il faut gérer et autant que faire se peut prendre garde à soi sans se sur-exposer. Le tout en présence d'impondérables indépendants de notre volonté. Pour moi, cette comparaison est vraiment bonne.
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- kikinou16
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- Charly42
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Ce truc ouf!!! (vu d'un européen!! mdr)
un GRAND Bravo CriCri.. faut dejà se lancer dans l'aventure ...
J'ai encore les sensations de fin juin pendant la gros coup de chaud en france , aux mts d'Ardeche: +de 40° à 15h!! et on a rouler que 22km (bon avec du D+)... la soif, la chaleur...
à bloc!!!
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- Cricridamour
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Je vois que mon sujet The Munga provoque pas mal de réactions. Merci à tous pour votre point de vue.
Remarque préliminaire : j’ai hésité à le poster sur VO2, car depuis quelques temps on y parle quasi plus de VTT, presque plus de récits de course, jamais d’ultra, presque tout tourne autour de CP 20/CP5 et temps de soutien aux différentes intensités. Hé les gars, après tout cet entraiment spécifique, le vélo on en fait quoi ? (Charly, reviens !)
Selon moi, certaines remarques sont tout-à-fait pertinentes, d’autres moins. Je me suis peut-être mal exprimé.
Quelques précisions :
L’eau, les ravitaillements et les distances: des paramètres que tous les participants connaissent à l’avance, donc à eux de prendre leurs dispositions et ensuite chacun gère comme il veut.
Pour ma part, j’avais assez de nourriture embarquée (sandwiches, barres, cacahouètes, gels etc.) et 4,5 litres de capacité d’emport de liquide. Je souligne qu’à aucun moment je ne me suis retrouvé sans eau ni nourriture. Non, The Munga n’est pas un exercice de survie sans eau. Sur les 90 premiers km, j’ai bu 9 litres... et ensuite j’ai arrêté de calculer, mais ça a certainement continué dans cet ordre de grandeur. Oui, The Munga est un exercice de résistance à la sensation de soif. Malgré l’eau en quantité, cette sensation de soif est omniprésente.
Cette année il a fait tellement chaud que quoi qu’on fasse, la déshydratation était inévitable. Il faut juste juger jusqu’à quel point elle reste « acceptable » : pour moi, c’est aussi longtemps qu’on arrive à avoir des pensées cohérentes.
Pour les minéraux : des électrolytes sont à disposition partout et j’en avais avec moi.
Tout se joue dans les premières heures, et même déjà dans le sas de départ, avec la capacité (ou pas) de ne pas surchauffer d’entrée de jeu et arriver à assimiler du liquide et des calories. Pour cela il existe des trucs et astuces qu’appliquent les coureurs expérimentés. Et comme personne n’est avare en bons conseils, j’ai beaucoup appris. Et il y a l’adaptation physique à la chaleur, qui passe par des modifications hormonales et sanguines qui ne s’acquièrent qu’avec suffisamment de temps. Chez moi, pour diverses raisons ce temps m’a manqué. Ça passe ou ça casse pendant le premier après-midi : Ramses Bekkenk le vainqueur 2018 casse en 2019, le vainqueur 2017 Marco Martins casse en 2018 et fait podium en 2019. (A noter que les deux sont européens). J’ai cassé d’entrée, mais j’ai poursuivi pour emmagasiner de l’expérience (et rentabiliser un peu toutes mes heures d’entrainement, l’investissement financier, le déplacement)
Le problème de la chaleur : elle coupe l’appétit et chauffe le contenu des gourdes. La purge gastrique avec un liquide sucré trop chaud ne se fait pas bien, voire plus du tout, tout reste dans l’estomac et ne parvient pas dans le sang. Donc le contenu de mes gourdes est de l’eau pure chaude, pour garder du transit et de l’hydratation. Dans le Camelbak, l’eau reste plus longtemps à une température correcte, à condition bien sûr de purger le tuyau en soufflant son contenu en retour dans la poche à eau. Donc perte d’appétit, pas de boissons d’effort et eau pure font que la dette calorique ne fait qu’augmenter et par là précipite le déclin des forces. Une diététique low carb des mois en amont est selon moi indispensable.
La sécurité : suite mon abandon, je suis resté deux jours dans l’aire d’arrivée et j’ai vu comment est géré le suivi. Chaque participant est équipé d’un tracker GPS. Sur l’écran d’Alex le directeur de course toutes les positions s’affichent en temps réel. Il peut y avoir 500 km d’écart entre le premier et le dernier…Si un coureur s’écarte de la trace sur une mauvaise piste, Alex le voit facilement et rapidement. En cas d’arrêt du coureur, son nom change de couleur sur l’écran. Si ce n’est pas à un poste de contrôle, Alex clique sur le nom et s’affiche alors depuis combien de temps le coureur est à l’arrêt. Selon son jugement et son expérience (et elle est grande), Alex décide de prendre des nouvelles par téléphone auprès du concurrent. S’il n’y a pas de réseau, quelqu’un du service sanitaire va se rendre sur place, pour remettre celui qui s’est perdu sur la bonne piste ou pour porter assistance le cas échéant.
Ce qui m’amène à évoquer le service sanitaire : il est assuré par une entreprise spécialisée, ici en l’occurrence ER24 (E pour Emergency, R pour Rescue et 24 pour euh…). Ce type d’entreprise est présent sur toutes les courses auxquelles j’ai participé en Afrique du Sud, en trail running ou VTT. Ces gens ne font que ça toute l’année et selon mon expérience sont très expérimentés dans leur domaine. Et équipés en conséquence : 4x4, quads, motos ou même vélo suivant les courses. A la Munga, il y a un 4x4 médicalisé qui fait des allers-retours entre chaque ravitaillement. Et à chaque ravitaillement, le service sanitaire est présent. Il reste le fait qu’à cause des distances et du terrain, les secours ne peuvent pas intervenir dans la minute. Mais est-ce vraiment différent dans un marathon VTT dans les Alpes ?
Donc non, l’infrastructure de la Munga n’est pas nulle. Elle est bien plus importante qu’à la French Divide par exemple. Oui l’organisation est back to the roots. Mais une certaine sécurité est bien présente. Une anecdote : il y a quelques temps, j’ai traversé en 4x4 le Tankwa Karoo. Pendant 6 heures, sur 200 km, je n’ai vu aucune âme qui vive, rien, le désert vide… sauf 2 filles et un gars à vélo ! Il n’y a pas de réseau téléphonique, pas d’eau potable, personne ne passe par là pendant plusieurs jours, etc. Alors y aller à vélo en solo est inconcevable pour moi… The Munga est une occasion unique pour traverser à vélo ces contrées désertiques fabuleusement belles avec un minimum de sécurité.
La responsabilité individuelle : ici ce n’est pas un concept abstrait. Sécurité : qui est responsable de SA sécurité ? Si on pense que c’est l’organisateur ou une autre tierce personne, c’est qu’on a pas la bonne mentalité et qu’ici on n’est pas à sa place. L’analogie avec une « course » d’alpinisme est tout-à-fait pertinente : c’est moi, et moi seul qui juge des conditions climatiques et moi seul qui décide de poursuivre ou pas à chaque instant. Ce n’est pas à l’organisateur de la Munga de le faire pour moi :lui il propose, moi je dispose.
Si un participant éprouve le sentiment de ne plus être en sécurité, c’est qu’il ne s’est pas assez bien préparé en amont, donc SA faute, SON erreur à LUI et à LUI d’en tirer les conséquences. Ce qui fut mon cas. Et j’ai mis la flèche.
En fait, la philosophie de l’épreuve selon moi est un mixte entre bikepacking comme le French Divide et ultra « standard » du genre Paris-Brest-Paris avec ravitaillements, suivis, classement.
A noter en passant qu’Alex connait le nom de tout le monde : j’ai été très étonné qu’il m’appelle par mon nom quand je suis arrivé vers lui avec ma voiture de location.
The Munga : une pure folie… avec le recul, je ne crois pas. Les finishers sont majoritaires toutes les années par rapports aux abandons, et des gens reviennent chaque fois. Je suis convaincu qu’avec une préparation adéquate, une gestion de course adaptée aux circonstances du moment, The Munga reste un défi qui est physiquement réalisable pour quelqu’un comme moi. Un sacré défi certes… Ensuite, sur les immenses lignes droites tout seul au milieu de rien, tout se joue dans la tête, au mental… Ma tête est encore là-bas…
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Cricri
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- Cricridamour
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Pourquoi fais-je du sport?
Pourquoi du sport à vélo ?
Pourquoi sortir de ma zone de confort ?
Pourquoi souffrir à vélo ?
Pourquoi du VTT ?
Pour quelle raison est-ce que je participe à des compétitions ?
Des montées sèches, des boucles de 2 heures, des cyclosportives de masse, des marathons vtt, des championnats régionaux XC, des courses par étapes ?
Pourquoi vouloir au fil des ans expérimenter toutes les disciplines dans tous les formats ?
Mister Mallory, pourquoi voulez-vous grimper l’Everest ?
Pourquoi la vie passe-t-elle si vite ?
Pourquoi s’inscrire à cette expérience folle qu’est la Munga ?
Parce que !
Comme le dit le gars dans le film ci-dessous (@2 :05), il y a une raison, mais laquelle ?
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- Lafoy
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Merci de ton analyse pointu de la la course et de son environnement et d avoir su arrêter au bon moment la prise de risque
Merci de ma voir permis de te suivre sur ton tracker et de t encourager en temps réel a 12000 kms ?
Bravo d avoir tenté cette aventure
Encore bravo de ta lucidité (réel et apparente)
Dommage cette grippe qui arrive au plus mauvais moment et gâche ton acclimatation
Dommage cette vague de surchauffe sur la course au plus mauvais moment
Maintenant je le sais tu vas la retenter ?
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