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Du concepteur d'itinéraire STRAVA
- Cricridamour
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Pour rebondir sur le sujet Strava
www.vo2cycling.fr/forum/general/105965-strava
et éviter un Hors Sujet.
Une fonction intéressante de Strava selon moi est le créateur d’itinéraires se basant sur une carte mondiale des activités. Très pratique quand on veut rouler dans une région que l’on ne connait pas. Avec toutefois quelques réserves, car on ne sait pas si la trace est sur route ou sentier vtt/gravel. C’est pourquoi habituellement je créé mon itinéraire avec une carte topo sous les yeux pour confirmer mon tracé. Mais ceci n’est pas possible partout, faute de matériel topographique précis à disposition. On peut aussi utiliser une photo satellite. Ou pas.
Ce qui me rappelle une anecdote qui m’a bien fait flipper.
En mai 2019, j’ai passé quelques jours au Cap en Afrique du Sud.
Le contexte ? La semaine précédente, j’avais participé à la Joberg2C, une course VTT de 900 km en 9 étapes dans des conditions de boue dantesques. Par un mécanicien du Cap, j’ai fait entièrement démonter et refaire à neuf le S-Works. Je viens de le récupérer et dois le tester avant ma prochaine course la semaine suivante, la 36One MTB Challenge, un ultra VTT de 364 km.
La veille, j’ai déposé à l’aéroport la sus illustrée Angéline (prénom d’emprunt, nom connu de la rédaction) avec qui j’ai participé à la Joberg et passé quelques jours ici au Cap. Le lendemain, j’irai chercher à ce même aéroport Béatrice (prénom d’emprunt aussi, nom également connu de la rédaction ) qui sera mon assistante de course sur la 36One.
Je me retrouve donc tout seul à 10’000 km de chez moi, dans une ville à la réputation sulfureuse où je ne connais personne et avec un vélo fraichement remonté de A à Z par un gars que je ne connais pas et que je n’ai pas testé (le vélo, pas le gars ).
Pour tester le bike justement, il faut que je roule. Ouvrons Strava et jetons un œil à la carte mondiale des activités. Mon intention est de tourner autour de Table Mountain depuis Waterkant avec retour via Hout Bay. Par où passer pour s’extraire de la ville ? Ah, un trait est bien rouge et bien épais, c’est donc par-là que je vais passer. Clic, clic et clic, ok 68 km, 1000 d+ , enregistrer, charger dans le Garmin. Et en selle !
Pour les premiers km, vu la fréquentation selon Strava, je m’imaginais une piste cyclable ou quelque chose d’agréable à rouler. Mais non : pour sortir du centre-ville, j’emprunte une 4 voies avec un gros trafic et des feux rouges tous les 200 mètres. Je m’interroge : ce n’est pas possible que les cyclistes locaux roulent sur ce genre d’itinéraires. En fait, j’ai eu le déclic plus tard, trop tard : ce tracé est en fait celui de la Cape Cycle Tour, la plus grande course cycliste du monde avec ses 35’000 participants. Et avec un peloton aussi gros, il faut de la place sur les premiers kilomètres. Et un peloton aussi gros, ça fait un gros trait sur la carte mondiale des activités de Strava.
Le quartier n’est pas folichon du tout. Là, c’est clair que j’ai quitté le ghetto des gens friqués de Waterfront pour arriver dans la vraie vie. La pollution est infernale, des gens désœuvrés errent sur les trottoirs, avec des détritus partout. Je dois m’arrêter à tous les feux rouges, avec des gars à côté qui me regardent de travers. Je suis le seul visage pâle et n’en mène pas large, même que selon moi ça craint. Mon cardio est 20 pulsations plus rapide que d’habitude.
Depuis quelques feux, un minibus Toyota Quantum s’arrête systématiquement à ma hauteur, ou plutôt un peu derrière, ce qui fait que je dois tourner la tête pour le surveiller. La portière coulissante est ouverte à moins de 2 mètres de moi avec des blacks à l’intérieur qui me fixent d’un air pas commode. J’ai le gros gros stress : j’appelle ça le stress au carré. Pour l’instant, le vélo fonctionne heureusement parfaitement. Je suis prêt à prendre la tangente au moindre mouvement hostile. Je suis 100% attentif à mon environnement… Le feu passe au vert, à bloc pour essayer de passer le suivant au vert aussi. Mais non, à chaque fois nouvel arrêt, puis arrivée du Toyota avec la portière ouverte…
Après presque une heure qui m’épuise mentalement et physiquement, la voie semble enfin se dégager devant. Mais j’ai l’impression que je vais me retrouver carrément sur une autoroute. J’ai un doute, je ne me rappelle plus si dans ce pays les panneaux autoroutiers sont bleus ou verts. Coup d’œil au Garmin : oui le tracé passe bien par-là, damned !
Là-bas au fond sur la droite, Il y a un quartier de maisons individuelles. Ça me parait bien plus sympathique. Pour y accéder, je coupe hors route, merci le VTT, et m’enfile sous un viaduc autoroutier. Et là dans la pénombre M#RDE je me retrouve au milieu de plusieurs dizaines de SDF, avec les caddies, les cartons et les immondices, oh put#####n ! Mon stress monte au cube. Je mets les watts pour m’extraire de là aussi vite que possible, en évitant d’écraser quelqu’un, vite vite vite avant que quiconque ne puisse réagir à ma présence incongrue. Purée, mais qu’est-ce que je fais là, moi le privilégié par mon lieu de naissance et avec mon matériel de luxe au milieu d’une misère aussi crasse, et cela pour une raison aussi futile que rouler à vélo ?
Aparté : je ne fais pas de politique, mais quand même : qu’est-ce qui a changé pour ces pauvres diables depuis la fin de l’apartheid il y a 25 ans ? Une nouvelle élite noire liée au parti au pouvoir s’en met plein les poches, l’ancienne élite blanche qui faisait tourner le pays émigre de plus en plus nombreuse vers d’autres cieux chaque année. Et dans le même temps le nombre de pauvres toujours aussi pauvres augmente par la natalité. Ceci dans un pays avec de si grandes richesses. Je mesure la chance de vivre dans une vraie démocratie avec un pouvoir non corrompu, un vrai filet social et un partage des richesses par l’impôt. Fin de l’aparté.
Me voilà enfin dans un quartier plus accueillant, de la verdure, des palmiers et des bougainvilliers en fleurs dont le parfum contraste avec la précédente puanteur de gasoil. Mon stress retombe un peu, j’ai les jambes tremblantes, et il faut que Garmin recalcule l’itinéraire. Alors cool, mon petit Cricri. Ouf, quel idiot je suis quand même, à me faire un cinéma pareil. Car finalement, il ne m’est rien arrivé dans ce coupe-gorge et avec ces gaillards dans le Toyota, et ici tout me parait plus calme, plus sûr…
Et soudain devant moi… un cadavre sanguinolent sur le macadam ! Et visiblement pas une victime d’un accident de la route ! 2 ou 3 cônes rouges sur la chaussée, une voiture de police. Purée, cette fois mon stress monte directement au carré du cube, car c’est arrivé il y a quelques minutes à peine. Les passants n’en font pas cas, il n’y a pas d’attroupement de badauds, c’est visiblement la routine par ici. La police n’a même pas recouvert le corps d’une couverture. La flaque de sang est impressionnante… Et ce n’est pas du cinéma, c’est la vie réelle mon petit Cricri, et la vraie mort, pas belle ! C’est mon deuxième cadavre en l’espace d’une semaine : à Durban, Angéline et moi avions eu droit au même spectacle devant notre hôtel.
GAZ pour m’éloigner au plus vite et retrouver des routes plus sympas. Où enfin je peux souffler un peu. Ces 20 premiers kilomètres m’ont plus épuisé qu’une course de plusieurs heures à bloc.
Ce fut une sortie très intéressante.
A part ça, cette fonction de Strava est très bien.
Et l’Afrique du Sud aussi.
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Cricri
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- Charly42
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Et oui apres la suprématie Blanche , Suprématie Blanche et black!!
à bloc!!!
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- stam
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Ca m'était arrivé, pas dans ces extrêmités-là quand même (et sans risquer d'y laisser un vélo à €€€€€), à Mexico, où j'étais parti courir tranquille, rues désertes, à 5h30 du matin, et rentré 1h plus tard beaucoup moins serein.
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- pasqup01
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Ca m'était arrivé, pas dans ces extrêmités-là quand même (et sans risquer d'y laisser un vélo à €€€€€), à Mexico, où j'étais parti courir tranquille, rues désertes, à 5h30 du matin, et rentré 1h plus tard beaucoup moins serein.
Hum, hum... entrainement en altitude + coach revendeurs de substances illicites.... je comprends mieux pourquoi tu marches du tonnerre ............
"poi Dio creò la bicicletta perché l'uomo ne facesse strumento di fatica e di esaltazione nell'arduo itinerario della vita", Madonna Del Ghisallo
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- Gawain
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- Lafoy
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Puis tout à coup un pont avec une entrée d autoroute et le gps qui m indiqué de prendre l autoroute !!!!
Dezoomage sur le gps ....non non on passe sous le pont .....et la le tiers monde , des gens couché par terre , un feu de bois , à non c est une voiture, on fait fissa, zut je passe trop près d un individu, je crois lui rouler sur les jambes ... mais il n a plus de jambes
Et comme par miracle 300 mètres plus loin un quartier résidentiel, puis l université, ouf tout va bien , il y a des blancs partout qui nous sourient, nous demande comment on va , great, welldone , puis les noirs nous offre un café , nous donne notre package dont le fameux tee-shirts avec les noms de tous les participants à cette course qui n auras pas lieu.
Oh its a shame, happy see you next year,
Voilà c est l Afrique un autre monde , comme toi je l adore mais quand quelqu’un en france me demande comment c est là-bas,
Je commence toujours ma réponse par : cette terre est une des plus belle du monde dommage que l apartheid ne soit pas finie et que la corruption =la politique,
A chaque voyage, je rentre très content d être né en france ....sauf peut-être si j étais née en cobombie-britanique
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- Cricridamour
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Tu as eu de la chance, car jamais de ma vie je n'ai vu autant d'accidents de la route mortels qu'en Afrique du Sud. C'est plutôt ça qui était à craindre là bas il y a une quinzaine d'années que les crimes violents.
Les routes sont toujours autant dangereuses, en tout cas à vélo selon moi. C’est tout simple, le cyclisme sur route, ce n’est tout simplement pas possible, il n’y a AUCUN respect pour le cycliste dans ce pays, que le conducteur ou le cycliste soit blanc ou noir, avec toutes les combinaisons possibles.
Illustrations : quelques jours après la sortie décrite plus haut, je grimpe le petit col au-dessus de Franschhoek, route à 2 pistes large et en bon état. Déjà il faut se méfier des bandes de babouins, ben oui, c’est l’Afrique patron . Mais il faut surtout se méfier des camionneurs. Ils ne font absolument aucun écart pour me dépasser. Juste avant une courbe un semi-remorque me rattrape, je serre au maximum sur le bord, les premiers essieux me frôlent à 30 cm, je me réfugie sur le bas-côté, la courbe se resserre et je vois avec horreur l’essieu arrière arriver droit sur moi : je saute en bas dans le talus pour ne pas me faire aplatir. Une vraie tentative de meurtre !
Dans la descente, je rattrape le camion, mais je préfère faire une pause photo pour ne pas le doubler et rester derrière. Puis 10 km plus loin dans la plaine, je le revois arrêté sur le bas-côté, le chauffeur (noir) en train de purger sa vessie. Bien sûr j’aurais pu lui exprimer ma façon de penser, lui mettre les poings dans la gueule ou au moins les points sur les i. Mais non, je fais ma lopette , je préfère m’abstenir et passer tout droit car sait-on jamais, par ici un coup de couteau, de machette ou de démonte-pneu est vite arrivé . Et quand plus tard je vois que le gars va me rattraper, je m’arrête et me réfugie à 5 mètres de la route pour qu’il puisse me doubler à fond la gomme dans un nuage noir de gasoil. (Non, ce n’est pas une scène du film Duel, c’est dans la vraie vie)
La semaine suivante, à la 36One, les 10 derniers km avant l’arrivée à Oudtshoorn empruntent la route principale. C’est une longue ligne droite où les gros pick-ups de 2,5 tonnes lancés à 120 km/h me frôlent à moins d’un mètre. Et je n’exagère pas, c’est vraiment à moins d’un mètre : le souffle est tellement important que je ne peux éviter un écart vers le centre de la chaussée. Et si à ce moment-là un deuxième véhicule suit le premier, c’est le carnage garanti . Donc malgré la fatigue d’une nuit blanche passée sur le vélo et 350 km dans les pattes, je préfère rouler ces km loin sur le bas-côté, et tant pis pour le temps perdu au chrono ou l'impatience de rejoindre l'arrivée.
Autre exemple : à la Munga, un ultra vtt de plus de 1000 km, sur une piste rapide un gros pick-up ne daigne pas ralentir d’un chouia au moment de croiser Alain Broglia, un participant français. Les pierres volent et le pauvre Alain se fait arroser copieusement. Bilan, entre autres bricoles, un genou ouvert. Je l’ai vu au km 94, il venait de se faire recoudre, il paraissait assez secoué mentalement et son état d'esprit n'était pas au top… Et à mon grand étonnement, malgré ça, Alain est arrivé au bout des 1078 km ! Enorme respect !
Ma conclusion : l’Afrique du Sud est un beau pays et le paradis du VTT , mais sur route ou piste rapide, on y risque clairement sa peau.
A+
Cricri
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- Circus
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Leur côté "tueurs de cyclistes" est dû à quoi d'après toi ? Sport qui n'existait pas avant et cyclistes perçus comme des intrus sur les routes ?
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- Cricridamour
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Merci pour ces "retex" !! très intéressants à lire
Leur côté "tueurs de cyclistes" est dû à quoi d'après toi ? Sport qui n'existait pas avant et cyclistes perçus comme des intrus sur les routes ?
Il y a un peu de tout ça je pense.
!!!! Attention, la suite n’est pas politiquement correcte !!!!
Je pense que la vraie raison est que la vie humaine n’a pas la même valeur là-bas. Surtout si le conducteur est noir et le cycliste blanc ou vice versa.
Mais en fait cela dépasse le cadre d’un « conflit » bagnole vs vélo : par rapport à chez nous, tout est très relatif là-bas. C’est vraiment un autre monde, une autre mentalité. Et le contexte sud-africain avec son histoire particulièrement mouvementée est vraiment spécial.
Illustration : à la Joberg, je suis tombé malade et dois renoncer à 3 étapes. C’est un mécanicien (blanc) qui m’a emmené dans sa camionnette vers les étapes suivantes. Ces quelques centaines de km en camionnette en compagnie d’un autochtone afrikaner furent très instructifs.
Le premier jour, à peine en route qu’un panorama grandiose s’ouvre devant nous depuis le sommet d’une colline, avec une plaine et une chaine de montagne en face, avec des couleurs magnifiques sublimées par la lumière rasante du matin. Et là le gars me demande ce que je pense de son pays. Aïe, prudence mon petit Cricri, fait attention à ce que tu dis, nous sommes en pleine période électorale, avec des affichettes partout et une tension chez les gens que j’ai bien ressenti. Alors je réponds au gars en lui montrant le paysage :
-Ton pays est magnifique!
-Yes indeed, qu’il me répond, but the problem, the big problem of this country is the black people.
-Oui mais moi cela fait trois ans que je viens plusieurs semaines chaque année. Et jamais je n’ai eu de problèmes, ni avec les blancs, ni avec les noirs.
-C’est parce que toi, en tant que touriste, tu n’as pas affaire à nos blacks. Ceux que les touristes côtoient dans les hôtels, restaurants, station-service, parcs etc viennent du Zimbabwe, du Botswana ou de Namibie. Car eux ont envie de bosser et on peut le faire un peu confiance. Pas comme les blacks de chez nous. Les nôtres sont des bons à rien et on ne peut pas leur faire confiance.
Et c’est vrai : par la suite j’ai demandé systématiquement aux gens d’où ils venaient : Zimbabwe dans la majorité, Namibie (étonnant de parler allemand avec un black qui a fait ses études dans cette langue chez lui), Quelques personnes du Botswana ou du Malawi. Mais quasi pas de Sud-Africains (sauf les blancs bien sûr).
Je rétorque
-Oui mais la confiance c’est partout la même chose. Il y a toujours un pourcentage de gens auxquels tu ne peux pas faire confiance, même chez nous en Suisse où nous avons 25% d’étrangers, sans que cela pose de trop gros problèmes.
-C’est parce chez toi le pourcentage de gens à problèmes est faible. En Afrique du Sud, les blacks étrangers sont des travailleurs. Par contre il y a 30% de nos blacks qui te feront une vacherie s’ils en ont l’occasion.
Le deuxième jour j’ai appris que le soir de la première étape de la Joberg, près de la ville de Frankfort, un commando armé avait attaqué une ferme dans les environs, torturé longtemps le fermier (blanc) et sa famille avant de les massacrer. Le tout sans rien voler. Cela arrive régulièrement depuis quelque temps, parait-il. Le but étant d’insuffler un sentiment de peur aux fermiers blancs de la région pour qu’ils quittent le pays. Personne ne sait qui sont ces bandits. Ils sont bien outillés et organisés pour neutraliser les systèmes d’alarmes et caméras de sécurité. Tout ceci selon mon guide/chauffeur/mécanicien afrikaaner.
Sur la route, nous doublons des poids lourds dont certains ont un texte écrit sur tous les côtés et dont le sens m’échappe. Explication de mon guide : cela veut dire que le chauffeur a reçu l’ordre de ne s’arrêter sous aucun prétexte, même en cas de contrôle de police. Si la police veut le contrôler, elle doit l’escorter jusqu’à un poste de police. Le but étant d’échapper aux pirates de la route et aux faux policiers qui assassinent les chauffeurs avant de voler le camion ou son contenu. Nous-même roulons en convoi avec d’autres camionnettes de mécaniciens.
C’est la dernière année en Afrique du Sud pour mon mécanicien. Selon lui, d’ici 10 ans la situation sera aussi mauvaise qu’au Zimbabwe. En 2020, il émigrera en Australie. Il a marre de voir son pays s’enfoncer dans le j’menfoutisme, la corruption et la criminalité.
Troisième jour, des travaux sur la route. Une pelle mécanique juste à côté de nous qui manœuvre, avec des cailloux qui roulent et rebondissent partout. C’est vraiment olé olé niveau sécurité. Un chantier géré de cette façon, en Suisse ça n’existe pas. Nous passons au pas, je me demande bien comment nous allons faire pour ne pas s’accrocher ou se prendre une pierre. Mon chauffeur (blanc) baisse la vitre et crie quelques mots en afrikaans (alors que nous sommes au Kwazulu Natal, pays zoulou) au conducteur (zoulou, donc noir) de la pelle mécanique. Quelques mots sur un ton pas aimable, hein… Le black a pourtant visiblement bien compris le message. Il ne bouge plus son engin et laisse passer notre convoi de trois camionnettes.
Je demande au gars ce qu’il a dit.
-I said, eh man, if you touch my truck, i’ll kill you!
Et il ouvre sa boite à gant pour me montrer son flingue.
Précisons que le truck en question est bien pourri, avec 500’000 km au compteur. Alors ici on tue un gars pour une bosse de plus sur une tôle.
Et inversement, si le conducteur du bulldozer écrabouille une bagnole, cela ne va pas être un trop gros souci pour lui, la bagnole et ses occupants potentiellement défunts n’avaient qu’à pas se trouver là.
Oui, la vie ne vaut pas grand-chose en Afrique du Sud.
fr.wikipedia.org/wiki/Criminalit%C3%A9_en_Afrique_du_Sud
Ceci dit, depuis 2017, j’ai passé 6 à 8 semaines par année là-bas… et il ne m’est jamais rien arrivé.
Désolé pour le hors sujet, on s’éloigne vraiment du sport là…
A+
Cricri
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la tu vas faire peur a beaucoup de potentiel cycliste tenté par ce pays
pour revenir un tout petit peu plus près du sujet l insécurité voiture vélo elle est présente dans énormément de pays, les pays ou l on respecte le cycliste sont plutôt une exception
l Asie du sud est malgré ces millions de vélo est très difficile a appréhender en vélo pour un européen ( au Népal; je me suis fait pousser plusieurs dans le bas coté par des vehicules, me faisant comprendre que la route c est pour les voitures)
essayer de rouler dans ce grand pays democratique qu es les USA!!!!!
et meme en europe en italie en ligurie le velo est le roi sur les petites routes c est tres differents en sicile......
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- lebad
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- Gawain
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Merci pour ces "retex" !! très intéressants à lire
Leur côté "tueurs de cyclistes" est dû à quoi d'après toi ? Sport qui n'existait pas avant et cyclistes perçus comme des intrus sur les routes ?
Selon moi ce ne sont pas spécifiquement des tueurs de cyclistes, mais des tueurs de tout ce qui se trouve sur la route. Ce que j'y ai vu c'est : des comportements de fous furieux, surtout sur le réseau secondaire et de pistes, une alcoolisation effrayante des conducteurs, une conception particulière de la sécurité (lorsque l'on transporte 30 ouvriers sur un camion plateau, lorsque celui-ci fait un tonneau c'est nécessairement un massacre), et en effet une considération toute relative pour la vie humaine accentuée par les tensions raciales (pas toujours celles que l'on croit d'ailleurs).
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- Cricridamour
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Ces épreuves sont organisées à la perfection dans les moindres détails, mais il reste quand même un esprit décontracté bien agréable, on ne se prend pas la tête, avec une orientation client aux antipodes de certaines courses de par chez nous bien connues. Résumé : c’est carré, mais reste cool quand même.
Sur ces courses, aucun souci de sécurité, pendant la journée sur le vélo ou le soir à l’étape. Aucun souci d’aucune sorte d’ailleurs, à part manger (excellent) boire, dormir et récupérer suffisamment d’un jour à l’autre. On pense, on parle et on agit vélo, vélo, vélo pendant toute la durée de la manifestation, tous les soucis de la vraie vie sont mis un temps à l’écart.
Et ces grands espaces ! Et ces paysages ! Et ces flow trails spécialement construits pour le VTT ! Et que dire des ponts flottants ?
Le tout grâce à des centaines des personnes de l’organisation, des gens souriants, aimables, gentils, toujours prêts à aider à résoudre le moindre petit souci. Vraiment, une course VTT par étapes en Afrique du Sud, c’est le MUST !
Le tout dans un pays à portée d’aile (une nuit dans l’avion), prix du billet d’avion de 600 à 700 €, pas de décalage horaire pour un dépaysement total.
Un p’tit film de la Joberg2C 2019
A+
Cricri
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- Lafoy
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Pour l aspect sécurité toi, gawain et moi ressentons et exprimons la même chose , ce qui est difficile c est l absence de repaire totale , ou es t on en sécurité et avec qui?
Je me suis fais racketter par des vrais policiers sur l autoroute, et franchement si j avais refusé de payer je ne sais pas quelle tournures aurais pris les événements
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