La marmotte Pyrénées

Alors ce weekend j'ai aussi tenté une belle cyclo, la marmotte Pyrénées. 160 bornes, 5600 de d+...
Alors j'avais déjà dormi que 5 h le vendredi soir, mais je m'étais dit que je récupérerai le lendemain. Au final, la nuit en tente sous les orages s'est soldée par uniquement 2 h de sommeil...
Je redescend le lendemain matin les 15 bornes qui me séparent du départ, et finalement je croise la tête de course avant. Du coup demi tour, sans passer par la ligne (bon il me manque 2 km, et pas les plus difficiles). Des la première montée du Tourmalet, je sens que c'est compliqué au niveau des jambes. La où je suis a l'aise d'habitude a plus de 200 Watts, c'est 170 aujourd'hui. Bon on va faire avec, de toute façon le physique ne sera pas le soucis aujourd'hui. Par contre je vois bien la température baisser sur le compteur, jusqu'à arriver à 0 au sommet. La je me rends compte que ça va être une sale journée. J'ai prit la pluie dans l'ascension, j'ai déjà froid aux mains et aux pieds (je suis en cuissard court, sous maillot, veste longue et veste gore tex que je garderai toute la journée. Pas de surchaussures et une paire de gants longs qui ne vont plus sécher de la journée). Un gobelet de soupe chaude la haut, et c'est partit pour la descente dont je sais qu'elle va être un calvaire. Et c'est bien le cas, en bas j'ai tellement froid que j'ai du mal a changer les vitesses, et il me faut bien 5 mn pour que les genoux se remettent a tourner correctement. Les deux cols suivants ( hourquette et aspin) se font bien, il pleut moins et les 7 degrés sont bien agréables 🤣. Je vois même une éclaircie (pendant 3 secondes) qui va précéder une énorme saucée qui elle va durer un peu plus longtemps.
Puis c'est reparti pour l'autre versant du Tourmalet. Parfait, dans les ascensions il fait chaud. Au sommet, pas mieux niveau température, et ma copine qui m y attend pour me ravitailler me dit qu'il y'a même eu des flocons a un moment. Bon je me dis que le dernier passage difficile m'attends, la descente. Commencée sous le sec, et finie sous des trombes d'eau. J'ai tellement froid qu'arrivé au pied de Luz Ardiden, j'ai du mal à parler. Les mains c'est compliqué, les pieds eux de toute façon je les ai perdu depuis la première descente du Tourmalet donc peu importe maintenant. Par contre je me dis que je pourrais pas faire une autre descente aujourd'hui, p'tit coup de fil a ma copine pour savoir si elle pourra passer me récupérer la haut. Pas de soucis pour elle donc c'est parti. J'en ai un peu ras la casquette de cette journée, donc je me dis que je vais me grimper ça le plus vite possible. Je prends la roue d'un mec qui m'a l'air de bien grimper, et on se fait ça tous les deux. Les 1000 m de d+ se font facilement, de toute façon je sais que le plus dur est fait. Je boucle au final le tout en un peu plus de 8 h, première fois que je me fait 5600 m en une journée.
Bilan, côté jambes c'était mauvais. J'ai bien senti ces dernières semaines que j'arrivais au bout physiquement, et même si mes deux dernières nuits avant la course ont été très mauvaises, j'aurais de toute façon été très loin du niveau espéré. Malgré tout, même si les watts ne sortaient pas, je n'ai vraiment connu aucun moment difficile en grimpant. Pour le coup finir la course s'est vraiment joué dans la tête, et je suis étonné d'avoir réussi, vu que la pluie et le froid sont vraiment les choses que je déteste le plus en vélo. On est en plus passés trois fois devant le camping ou la bonne douche chaude m'attendait, mais j'ai tenu.
Point positif, j'ai l'impression que la boisson maison (nectar banane, jus d'orange, matodextrine) et la crème de marron passent bien. Je resterais ça en course a pied sur la fin d'année, c'est là où le ventre souffre le plus.
Au final, a part la satisfaction de l'avoir terminée, pas grand chose a retirer. Juste content de commencer les vacances, et de partir voyager un peu en vélo la semaine pro. Après le vélo sera un peu mit entre parenthèses, et je serai content de partir sur un autre sport, comme dit précédemment il m'aurait fallu un bon break pour retrouver des jambes.
J'ai été un peu long, a l'image de cette Marmotte...

Et félicitations à ceux qui ont couru ou sont allés rouler ce weekend, finishers ou non, il fallait du courage juste pour s'aligner sur la ligne vu les conditions météo...

Bravo Thomkart, le terme "épique" n'est pas galvaudé ici
J'ai aussi connu une nuit horrible en 2009 (début septembre dans le Vercors, pour faire simple il avait gelé et j'avais eu froid non-stop) sous la tente juste avant une TransVercors VTT de 100 bornes / 7h... ce jour-là je me suis dit "plus jamais"

Quand j'ai vu les photos des mecs en cagoule + thermique dans les cols (y compris les premiers, dont je sais qu'ils supportent bien le froid/pluie), j'ai vite saisi l'ampleur du bordel... le genre de conditions où à part se changer 2/3x en cours de route (avec accompagnateur donc), on ne peut que subir et "survivre".

PS : d'après ce que j'ai compris tu as de la chance que le chronométrage/puce ne se faisait pas au temps réel... sans bipper au départ tu n'aurais pas été classé sur une Ardéchoise (par exemple)

jfd_ écrit:

1. Cauterets : 60,3mm
2. Luz Saint-Sauveur : 55,4mm
3. Saint-Lary : 55mm
4. La Mongie : 45,7mm
5. Tarbes-Ossun-Lourdes : 38,7mm
6. Lannemezan : 37mm

Rien qu'avec 1/10ème de ces prévisions, je reste au lit

pasqup01 écrit:

jfd_ écrit:

1. Cauterets : 60,3mm
2. Luz Saint-Sauveur : 55,4mm
3. Saint-Lary : 55mm
4. La Mongie : 45,7mm
5. Tarbes-Ossun-Lourdes : 38,7mm
6. Lannemezan : 37mm

Rien qu'avec 1/10ème de ces prévisions, je reste au lit

Surtout si on considère les seuils de détection des stations pyrénéennes. Par exemple, le 31 mai 2014 il n'avait officiellement pas plu en journée à Bagnères de Luchon - pour ceux à qui cette date dit quelque chose ...

stam écrit:

pasqup01 écrit:

jfd_ écrit:

1. Cauterets : 60,3mm
2. Luz Saint-Sauveur : 55,4mm
3. Saint-Lary : 55mm
4. La Mongie : 45,7mm
5. Tarbes-Ossun-Lourdes : 38,7mm
6. Lannemezan : 37mm

Rien qu'avec 1/10ème de ces prévisions, je reste au lit

Surtout si on considère les seuils de détection des stations pyrénéennes. Par exemple, le 31 mai 2014 il n'avait officiellement pas plu en journée à Bagnères de Luchon - pour ceux à qui cette date dit quelque chose ...

Môa je ne sors pas quand il pleut mais, quand je fais entorse à cette règle, je ne fais pas semblant
Par contre, si sur une montée sèche (Superbagnères) j'ai fais mon "guerrier" une fois, je ne vois pas faire toute une épreuve montagnarde dans de telles conditions

Pareil : il y a une énorme différence entre faire une montée sèche dans le froid et la pluie, chopper des affaires sèches au sommet puis redescendre comme on peut... et enchaîner plusieurs ascensions/descentes HC sans assistance pour se changer de temps en temps, pendant des heures.

D'autant plus quand il n'y a pas vraiment de plan B (= voiture balai proche) si jamais ça part vraiment en sucette, qu'on se trouve dans la vallée d'à-côté, etc. Un truc tout bête, mais rien qu'une crevaison à réparer avec les mains trempées/engourdies dans ces conditions... bon courage pour s'en sortir

albator83 écrit:

D'autant plus quand il n'y a pas vraiment de plan B (= voiture balai proche) si jamais ça part vraiment en sucette, qu'on se trouve dans la vallée d'à-côté, etc. Un truc tout bête, mais rien qu'une crevaison à réparer avec les mains trempées/engourdies dans ces conditions... bon courage pour s'en sortir

D'autant plus que, la crevaison, elle est plus probable dans ces conditions (coulées sur la route etc.)

Étonnamment, mes routes n'étaient pas trop mal. La balayeuse était passée dans le Tourmalet, il y avait juste de la boue sur une cinquantaine de m vers saint Marie. La Hourquette et l'aspin étaient moins propres avec pas mal de pierres sur la chaussée.
Par contre je confirme, la nuit du samedi fut impressionnante. De la pluie quasi non stop, obligé de faire des tranchées pour éviter que la tente prenne l'eau (d'ailleurs la chienne a du faire la nuit avec nous dedans). Des éclairs par centaines, on y voyait comme en plein jour. Et le bruit du tonnerre impressionnant de force, a se boucher les oreilles 🤣.

Thomkart écrit:

Étonnamment, mes routes n'étaient pas trop mal. La balayeuse était passée dans le Tourmalet, il y avait juste de la boue sur une cinquantaine de m vers saint Marie. La Hourquette et l'aspin étaient moins propres avec pas mal de pierres sur la chaussée.
Par contre je confirme, la nuit du samedi fut impressionnante. De la pluie quasi non stop, obligé de faire des tranchées pour éviter que la tente prenne l'eau (d'ailleurs la chienne a du faire la nuit avec nous dedans). Des éclairs par centaines, on y voyait comme en plein jour. Et le bruit du tonnerre impressionnant de force, a se boucher les oreilles 🤣.

Evidemment, après tout cela, l'envie t'est venue de prendre le départ

Je me suis dit que la journée pourrait pas être pire que la nuit. Grosse erreur 🤣

Et quand je pense que ta copine t'a suivi et sauvé dans cette galère.
Je faisais le 1 / 1000 à Mme Pasqup01, je finissais en pâture à Gypaète

Mon conseil : garde la bien

N.B. je ris devant mon écran en imaginant la tête de ma moitié lorsque, après une telle nuit, je lui aurais dit : "bon ben, j'enfile le cuissard et j'y vais"

pasqup01 écrit:

Et quand je pense que ta copine t'a suivi et sauvé dans cette galère.
Je faisais le 1 / 1000 à Mme Pasqup01, je finissais en pâture à Gypaète

Mon conseil : garde la bien

N.B. je ris devant mon écran en imaginant la tête de ma moitié lorsque, après une telle nuit, je lui aurais dit : "bon ben, j'enfile le cuissard et j'y vais"

Pareil pour moi !

Le soutien de sa copine pourrait expliquer où notre héro a trouvé toute sa bravoure !

pasqup01 écrit:

"bon ben, j'enfile le cuissard et j'y vais"

Et il y en a 327 qui se sont dit ça, dont 202 ont fini. L'espèce humaine est étonnante.

stam écrit:

pasqup01 écrit:

"bon ben, j'enfile le cuissard et j'y vais"

Et il y en a 327 qui se sont dit ça, dont 202 ont fini. L'espèce humaine est étonnante.

Naïvement, je me disais, ce sont des gars qui ont dormi au chaud et sec à l'hôtel, qui sont venus à plusieurs (club) et qui ont en plus un copain du groupe qui a décidé de jeter l'éponge mais qui est prêt à faire l'assistance (fringues secs, dépannage, rapatriement au besoin). Mais là... Respect à l'ami Thomkart

Encore une fois, de mon côté, j'aurais eu bien plus peur de la réaction de Mme que de la météo

gillesF78 écrit:

Le soutien de sa copine pourrait expliquer où notre héro a trouvé toute sa bravoure !

Moi c'est tout le contraire : la peur de l'appeler pour me "sauver" dans la pampa pyrénéenne m'aurait sacrément aidé à finir l'épreuve en fait

pasqup01 écrit:

Et quand je pense que ta copine t'a suivi et sauvé dans cette galère.
Je faisais le 1 / 1000 à Mme Pasqup01, je finissais en pâture à Gypaète

Je n'aurais même pas évoqué l'idée ...

pasqup01 écrit:

Par contre, si sur une montée sèche (Superbagnères) j'ai fais mon "guerrier" une fois, je ne vois pas faire toute une épreuve montagnarde dans de telles conditions

J'adore l'idée d'une montée "sèche" sous des trombes d'eau

Surtout qu'on avait monté le Port de Balès avant, je vois pas bien ce qu'elle avait de sec, cette montée, même au figuré...