Sortie Club 2024 - Ventoux (Bédoin)

Calendrier favorable le permettant (viaduc de l’ascension), la sortie annuelle du club s’annonçait particulièrement intéressante. En effet, la journée sup (mercredi 8 mai) nous autorisait d’aller plus loin qu’à l’accoutumée. Ce fut donc Bédoin… le Ventoux.

Au menu, bien sûr, des montées… mais pas que. D’une part l’idée de voir autour, d’autre part de réaliser une montée pas comme les autres le troisième jour…

En précisant que nous fûmes 17 ; une partie plus « cyclos » (dont 2 féminines) et une partie majoritaire plus « sportifs »

Pas mal de stress dans les semaines avant le départ en raison d’une mauvaise météo. Les photos montrant les déneigeuses au Mont Serein (jusqu’à 2m de neige) ou encore des congères sur la face nord vont défiler sur le WhatsApp du groupe… Pourra-t-on seulement monter se demandait-on encore une semaine avant le départ ?

Veinards, nous aurons une météo quasi-idyllique…
Songeant que tous les jours pourront être mis à profit, je décide d’adopter un rythme modeste mais réaliste sur chaque journée de manière à pouvoir enchaîner la suivante. Je ne regrette pas du tout cette stratégie vut le (copieux) bilan final…

Jour 1 : Beaucoup de temps de voiture obligatoirement (journée noire)…




et une arrivée avec une météo correcte mais pas mal de vent. Du coup, même si tout le monde veut rouler, le groupe se scinde en deux : ceux qui veulent tenter une première ascension et ceux qui préféreront tourner les jambes en bas. Ayant déjà le Ventoux plusieurs fois à mon compteur, je privilégie la seconde option. D’ailleurs, sur ceux qui ont tenté l’ascension, la moitié bifurquera au Chalet Reynard vers Sault par prudence (ça brassait avec les jantes hautes)

Bilan : 35 Km, 550m D+
www.strava.com/activities/11361935280

Jour 2 : Le groupe s’élance sous le beau temps avec le plein d’envies. Nous partons vers Malaucène par le Col de la Madeleine. Je sais cette montée difficile (pas la Madeleine, hein !). Certes moins que par Bédoin mais tout de même… notamment le passage de plusieurs Km à 10%, juste en amont du Mont Serein. Pour autant, abordé donc avec prudence, tout se passe bien et la vue sur les Alpes (dès que l’altitude le permettra) sera superlative. La montée après le Mont Serein est fermé aux voitures. Si une première barrière offre un passage pour le vélo sur le côté, la seconde à mi-chemin impose de s’accroupir pour passer dessous, enfin une troisième et dernière est contournable à vélo juste avant le sommet. En voici donc une de faite. Le hasard fait bien les choses puisque les cyclos, partis plus tôt arrivent en même temps (montés par Bédoin). On se couvre vite. Des belles photos sous le panneau, des sourires, on repart. Descente vers Sault pas très rassurante vu le nombre de vélos qui montent / descendent, zigzaguent avec les voitures qui font de même. Le pire étant possiblement les motards qui ont décidé de slalomer au milieu en pétaradant (j’ai même vu un wheeling). Bref, quand l’envie de faire le malin prend le pas sur le bon sens… Ce sera plus calme après le Chalet Reynard. Il faut dire qu’un paquet de vélo grimpant le Ventoux sort du coffre à cet endroit…
Arrivée à Sault, on part pour revenir à Bédoin avec l’idée de ne pas prendre les Gorges de la Nesque prévues un autre jour. Nos as des itinéraires ont trouvé une route peu fréquentée qui offre de beaux paysages. C’est cool. On rentre bien heureux de cette première journée

Bilan : 105 Km, 2150m de D+
www.strava.com/activities/11369084220

Jour 3 : Voici venu le jour de la montée pas banale. En effet, départ pour 6 braves à 4h du mat, avec les lumières devant et derrière, pour une montée de nuit par Bédoin. Super ambiance, on rigole, on monte cool (encore une fois ce n’est que le début). La forêt (les connaisseurs comprendront) passe ainsi « crème ». L’objectif ? Voir le levé de soleil au sommet. On craint juste de le louper quand l’aube commence à illuminer tout le haut du géant de Provence. C’est qu’on ne voulait pas arriver trop tôt et poireauter dans le froid. Mais ouf ! Timing parfait. Moment inoubliable quand le soleil, progressivement, surgit de derrière le massif alpin. On redescend, cette fois-ci sereinement vu le peu de cyclo / voiture à ce moment. NB. Un seul cyclo (un autre fada) rencontré à la montée.

Partie 1 : 44,5 Km, 1580m de D
www.strava.com/activities/11374494113




On retourne déjeuner à l’hôtel les yeux encore noyés de plein de belles images… puis on repart. Cette fois le programme dit Gorges de la Nesque (prévue initialement le lendemain mais on apprend qu’elles seront fermées pour un Trail) puis Ventoux par Sault. A nouveau on en prend plein les yeux dans une excellente ambiance. Arrivé à Sault on refait les bidon et en avant pour le second Ventoux du jour. C’est le versant le plus facile - au moins jusqu’au Chalet Reynard. A nouveau le sommet, les photos, et des sourires de gens heureux de faire du vélo ensemble. Tout le monde redescend à Malaucène. Alors que le groupe se reforme en bas de la descente et marque une pause, je me prends d’une folie, tape sur l’épaule d’un copain qui a la jambe pour en gober plusieurs mais n’ose pas et lui dit : on remonte ? Un troisième se jette dans l’aventure. Ce n’était pas prévu alors on achète qqes barres dans une boutique (Castelli) à proximité, on boit un coca (on voulait du sucré gazeux pour soulager l’estomac), on refait les bidons et zou !
Je savais que j’allais souffrir, je voulais juste repousser le moment du craquage… qua j’aurais aimé au Mont Serein (14e Km)… ce fut plutôt au 10e… avec la fameuse portion évoquée avant. Ce fut (très) dur mais avec tant d’envie et le copain qui prenait la peine de m’attendre. Evidement, en haut, le plaisir fut inversement proportionnel : nous étions des CINGLES du Ventoux.
N.B. nous avions abandonné l'idée du contrôle / office du tourisme pour le titre officiel (surtout avec la montée de nuit)
A ce moment là de la journée d’ailleurs, beaucoup de personnes dans notre situation : des cinglés du jour… au bout du bout, mais heureux !
Improbable, notre arrivée a coïncidé avec celle d’un coursier Limousin qui nous rejoint parfois le dimanche matin dans nos sorties club hivernales
On redescend à l’hôtel, l’air un peu pâle et la mine cernée par cette journée improbable mais si belle

Partie 2 : 131,5 Km, 3420m de D+
www.strava.com/activities/11378042277



Le deuxième Ventoux (par Sault)


Le troisième (par Malaucène)




Bilan de la journée : 176 Km, 5000 de D+



N.B. ce jour-là, 4 cinglés dans le club. 2 ont enchaînés les 3 sans les Gorges de la Nesque et 2 (donc dont moi) on cumulé les Gorges

Jour 4 : Le menu se voulait plus cool. On avait déjà assez bouffé de D+. Le tour du géant était plutôt prévu. Passage à Vaison, les Baronnies… si la jambe est lourde au démarrage, rapidement la cadence me libère et je retrouve des couleurs. La bonne ambiance comme les paysages magnifiques sous une météo toujours parfaite (chaud mais jamais trop) participe du mouvement. Du coup, devinez… en arrivant à Sault, là où le retour à Bédoin par le col des Abeilles est plébiscité par l’ensemble, 3 se regardent dans le fond des lunettes irisés, un sourire en coin… Allez, un dernier Ventoux, ça ne se refuse pas ! Notre élan est communicatif pour 3 copains qui décident de nous suivre mais pour basculer au Chalet. Tout va bien jusqu’au Chalet, puis bien entendu c’est plus difficile. Notamment les derniers Km avec le passage de la Stèle de Tom S. et le Col des Tempêtes. Mais le moral est tel que rien ne pourrait nous arrêter. En haut c’est, à nouveau un grand - grand - bonheur. Peu de monde en cette fin d’apm. On souffle, mange un peu. Une dernière tof pour immortaliser.
Je lance la descente. Il y a peu de monde, on va pouvoir se faire plaisir sans faire m’importe quoi, d’autant plus qu’un véhicule me fera point de mire jusqu’au virage (St Estève). Mais voilà, on est coquin, on décide d’embrayer pour finir - toujours avec prudence. Un bon 55 de moyenne du sommet au panneau Bédoin, un petit 75 en pointe.

Bilan de la journée : 127 km, 2500 de D+
www.strava.com/activities/11385265710









Pour le matos : Colnago C59 + Campa EPS Record 11v + Shamal Ultra (les anciennes) chaussées de (pneus) GP5000 en 23mm

Bilan global des 4 jours (Strava dixit) : 445,61 Km, 10 221m de D+ dont 5 Ventoux (1 Bédoin, 2 Malaucène, 2 Sault)
Enfin, 4 jours... 95% avalés les 3 derniers

Le plus dur ? ... ... sans hésiter : la reprise de la vraie vie depuis ce lundi

Bravo encore !

Je suis étonné que tu sois parvenu à faire tout cela avec ton entrainement relativement modeste (je peux me tromper).

Peut-être que ton suivi de charge à long-terme et à court-terme pourrait confirmer que tu est exceptionnel.

Merci Gilles,

Délicat de répondre à "tu es exceptionnel"... je sais, je sais ............

Plus sérieusement : je me suis étonné moi même. Alors certes j'ai été assez sage dans ma pratique depuis le début d'année avec un respect correct (mais sans plus) des grands cycles (progressivité) mais je ne totalise pour 2024 que (cette semaine incluse) 3 160 Km. Mes plus grosses sorties ont fait 110 bornes. Comme d'hab quoi.

Je crois donc à un alignement de planète : pic de forme + météo parfaite + collectif. Ce dernier point étant crucial dans l'élan - "oser faire et aller plus loin"
EDIT : + mise en confiance avec le bon départemental (mon unique "course" de l'année) la semaine précédente où je fais finalement 9e (parcours qui me convenait)

Aha ! Tu n'utilise pas les TSS pour suivre ta charge

En 2024, j'ai 5000 km en longueur curviligne, et 130 000 m en D+, 202 heures de selle, et je ne suis pas certain que j'aurais pu faire comme toi.

Pour les TSS, j'avais amorcé le comptage à l'époque ou je coursicottais en UFO... j'ai vite arrêté car mon dosage vie perso - pro - vélo ne prêtait pas à des calculs exacts... j'ai plutôt privilégié des tendances (en fonction du possible + envie) sur les semaines / cycles


Question subsidiaire : j'ai la Limousine le 1 juin. Cette semaine je récup (moulinette HT notamment), la semaine de la cyclo j'affute... ok... mais la semaine entre les deux ? je fais quoi ? un petit rappel d'intensité(s) après toute cette endurance ?

EDIT : Gilles, te connaissant, au mental et à la vitesse où j'ai fini (on pourrait même dire où je me suis fini ) Malaucène lors de mon final de cinglé, t'aurais suivi : sûr

A ta place, je placerais une grosse sortie en "fartleck" chaque weekend, et une ou deux séances structurées d'intervalles la semaine intermédiaire (PMA).

Et pour l'affutage : 2 x 15 x 30/30

Merci. Je note - j'adapterai à ma sauce

gillesF78 écrit:

Aha ! Tu n'utilise pas les TSS pour suivre ta charge

En 2024, j'ai 5000 km en longueur curviligne, et 130 000 m en D+, 202 heures de selle, et je ne suis pas certain que j'aurais pu faire comme toi.

Bien sûr que si... tout est question de trouver la bonne allure et très bien se connaître pour ne pas exploser en vol. Typiquement ce que je ne sais pas trop faire à l'entraînement > 6h, quand il faut mettre le limiteur en zone 2 dans les ascensions pour ne pas exploser sur la fin :-P (du coup j'empile les séances < 6h, en grimpant à z3)
J'ai 4000 km de vélo entre le 1er janvier et le 1er mai, à lire pasqup01 j'ai l'impression qu'il y avait une solide base foncière en amont

En tout cas bravo, encore

Bravo pour toutes ces belles sorties, il en faut de la moëlle pour se lancer là-dedans !...

pasqup01 écrit:

Question subsidiaire : j'ai la Limousine le 1 juin.

Oh, pinaise !... je croyais que c'était la semaine suivante... va falloir que j'attaque le foncier sérieusement !...

Faut d'autant plus avoir de la moëlle que ce sont des A/R sur des faces différentes : vu que c'est "facile" de faire demi-tour et redescendre, c'est d'autant plus compliqué mentalement.
Au contraire d'une boucle de 200 bornes à cheval sur 2-3 vallées avec autant de cols HC... où une fois de l'autre côté y'a pas le choix pour rentrer

Je saisis ta remarque au vol pour faire cet aveu : au-delà du problème de calendrier qui de toutes façons m'a empêché d'envisager le déplacement, se fader le Ventoux en long, en large et en travers serait plutôt un repoussoir pour moi (ou toute autre montagne mythique, même si celle-ci a l'avantage des 3 côtés). Je n'aurais pas osé l'écrire sans cette "perche", de crainte de paraître un peu rabat-joie, alors qu'au contraire, je suis très admiratif de ceux qui sont capables de se le mettre dans la tronche (et dans les jambes ), même entourés de copains.

Idem pour moi, en plus le Ventoux n'est même pas une montagne qui me fait rêver donc ce n'est pas demain que j'envisage de devenir un "Cinglé".
Ce qui renforce mon admiration pour celles et ceux qui se collent ce genre défi

@Stam Pas de soucis à exprimer que ce genre de kif n’est pas le tien. La différence est une richesse. Heureusement que ça n’est pas uniforme là aussi
Perso, je construis sur le moment. On m’en aurait parlé il y a un mois, j’aurais dit comme vous. Mais voilà, dans l’instant, avec le groupe / les copains, la météo, l’envie et les jambes du jour, toussa toussa… la perspective change…
C’est bête aussi mais je crois que ce challenge du "cinglé" a fait écho à mon auto-estime bousculée de cinquantenaire - l’envie de me prouver par cette folie que je n’étais pas encore « pourri », de marquer la chose comme j’avais manqué la quarantaine avec la Marmotte. Dans ce cas, peut importe le défi - je dirais même, plus il est « inutile » (pour ne pas dire C..), plus il est bon à cela


De la moelle, moi ? mes femmes rigoleraient bien à vous lire. Je suis réputé être la petite chose fragile de la famille… celui qui tremble devant le dentiste et la prise de sang. Faut dire que j’ai la chance d’être entouré depuis toujours de femmes au très fort caractère…
Mais le monde a changé et j’assume parfaitement ma fragilité masculine !


@Rodolphe : dans le même sens, pour la Marmotte, j’avais pris soin de laisser la voiture (et réservé l’hôtel) à l’Alpe. Comme ça, pas de risque d’avoir l’idée de mettre la flèche au Bourg d’Oisans
Sinon : oui, obligatoirement un oeil pas loin du compteur pour rester autant que faire se peut dans la Z2 - maxi bas de Z3. Parce que, quand ça coince, c’est haut de Z1 au mieux
Plusieurs copains m’ont d’ailleurs demandé comment je gérais et après ils me charriaient en me disant que je faisais des montées à la « Sky » (période Froome / yeux rivés sur le compteur). Sauf qu'à ma vitesse, tu as largement le temps de contempler les paysages en plus du compteur. J'ai aussi bcq louché sur la potence


Pour info : j’ai regardé et j’avais 2 580 bornes au 1er mai. Ai-je particulièrement bossé l’endurance ? Mouais, un peu dans le sens où pour des raisons météo et qqes chasses aux tuiles, j’ai évité qqes sorties « courses dominicales » du club et ai mené 2 ou 3 sorties solo en ce sens de l’endurance, mais rien de siginificatif > 4h


Allez, qqes petites anecdotes :

- Parce que je ne sais plus le trouver près de chez moi, j’ai refait un peu du stock de gourdes Faugier présentes à Bédoin. Combien de lots ? Me suis-je demandé devant le rayon. Facile, j’ai fait 5 Ventoux donc je « mérite » 5 lots

- Au moment de tout mettre dans la voiture pour partir, j’ai fait tomber le bracelet EPS Campa (Campagnolo Magnetic power block strap). Bien sûr je ne m’en suis rendu compte qu’en descendant le vélo chez le copain à Limoges… Mince… je fouille le web, galère pour en retrouver, trop vieux, en stock nul part… le lundi, j’appelle l’hôtel, on se sait jamais… et l’accueil de me dire : « ah oui, le monsieur de l’entretien a trouvé sur le parking ce que vous décrivez : on vous l’envoi ». Et je l’ai donc trouvé dans ma boîte aux lettres hier, gracieusement envoyé

- Il a du matos qui vous suit… ces roues Shamal (datant de début 2000) étaient là lors de ma Marmotte, où encore ont sauvé mon Colnago Extreme en le retenant à l’équerre sur le porte vélo de Stam tandis que nous étions sur l’autoroute (sur une sortie club précédente). Elles ne sont plus du tout dans les standards actuels mais elles fonctionnement encore du tonnerre AMHA

C'est vrai que le final pelé est "à part". Un peu comme une casse déserte que tu ne trouves pas ailleurs...


Mais j'aime aussi Malaucène, c'est moins fréquenté (la portion Chalet-Reynard - sommet les jours de "foire" c'est pas top à cause de la circulation) d'autant plus que la route fermée éloignait une partie des touristes...et surtout la vue à partir du Mont Serein sur la chaîne alpine, les sommets enneigés, c'était "magnifaïke" - vraiment
N.B. côté Chalet, faut attendre le col des tempêtes pour en profiter


3 fois d'affilé Bédoin... c'est pas cinglé, c'est complètement barré oui !
J'imagine même pas la troisième fois où tu prends le virage (St Estève) et tu rentres dans la forêt

pasqup01 écrit:

- Il a du matos qui vous suit… ces roues Shamal (datant de début 2000) étaient là lors de ma Marmotte, où encore ont sauvé mon Colnago Extreme en le retenant à l’équerre sur le porte vélo de Stam tandis que nous étions sur l’autoroute (sur une sortie club précédente). Elles ne sont plus du tout dans les standards actuels mais elles fonctionnement encore du tonnerre AMHA

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