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Traversée des Pyrénées
- PhilG81
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Jour 0 – Quelque part dans la grande banlieue toulousaine
L’idée me trottait dans la tête depuis longtemps : Traverser les Pyrénées (par les cols) en solo et sans assistance autre que celle… de ma carte bleue (pour faire les courses au fur et à mesure, pour de bons repas le soir, pour des nuits dans un vrai lit). Les aléas de la vie font que le moment est venu de se lancer, même si la fenêtre météo n’est sans doute pas la meilleure et que partir fin septembre c’est jouer un peu avec le feu (ou plutôt le froid).La parcours prévu part de Bayonne pour arriver à Banyuls. Les étapes sont surtout dictées par les possibilités d’hébergements et par certains choix personnels en termes de cols à franchir. Pourquoi un parcours d’ouest vers l’est me direz-vous ? Les spécialistes de météo vont diront qu’en moyenne c’est le sens du vent. En pratique, il s’avère surtout que j’ai déjà grimpé les 2 sommets de mon périple, le Tourmalet et le Pailheres d’est en ouest et que c’est l’occasion de les grimper dans l’autre sens. Tout simplement. Accessoirement, je pense qu’il y a plus de chance d’avoir une météo humide côté Pays Basque qu’en pays Catalan. A supposer que j’ai le choix, autant essayer d’aller vers le beau temps que l’inverse. Enfin, c’est plus simple d’accéder en train à Bayonne (direct depuis Toulouse) qu’à Banyuls.Le défi du jour est d’optimiser au maximum le paquetage, et tout faire rentrer dans les sacoches. Côté alimentation, je ne m’encombre pas de produits « techniques », je ferais avec ce que je trouverai au passage dans les épiceries : A priori barres chocolatées, gourdes de compote ou de crème au chocolat, Coca-Cola pour les bidons (1/3 Coca, 2/3 eau). Au final, 5 kg de bagages (hors 2 bidons de 750 ml). Le vélo est prêt, équipé pour l’occasion d’une toute nouvelle cassette 11x34 histoire d’avoir 2 dents de plus pour les moments difficiles.
Petite contrariété de dernière minute, la SNCF m’annonce que mon train pour Bayonne n’arrivera pas jusque-là (j’apprendrai plus tard qu’il n’ira pas plus loin que Tarbes). Tout étant calé, en particulier les premières nuits d’hôtels, je me rabats en catastrophe sur une voiture de location qui me mènera jusqu’à Biarritz (Les bus ne veulent pas entendre parler de mon « bagage » hors dimensions…)
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- PhilG81
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C’est donc en voiture de location que j’arrive non pas à Bayonne comme prévu mais à l’aéroport de Biarritz. Plus je m’approche du Pays Basque, plus il pleut et fait du vent.
Alors que j’aurais pu tirer directement sur Saint-Jean-Pied-De-Port, je choisis de faire un détour pour passer par la Rhune et le col St Ignace, en souvenir de séjours passés dans le coin.
Je m’équipe de suite en version « pluie », et après un départ « fictif » depuis l’aéroport, le départ officiel intervient quelques km plus loin à la sortie de Biarritz. La descente vers Hendaye est pénible : grandes routes et beaucoup de circulation auxquelles s’ajoute un bon vent latéral, des bourrasques de pluie et une route détrempée. Autant dire que je suis rapidement le bain.
Bizarrerie, le cardio ne marche pas (pile HS ? il ne marchera pas de tout le voyage) et le Garmin 530 fait des siennes sur les données de pente et d’altitude. J’ai déjà connu ce problème sur mon vieux 500 en conditions fortement pluvieuses (Résolu en l’emballant dans du celophane). Pas vraiment surpris mais c’est « décourageant » de ramer en côte avec une info de pente affichée en descente !!!!
A partir d’Hendaye, je bifurque vers l’intérieur du Pays Basque. Si les routes sont plus agréables, la pluie redouble d’effort pour me rappeler pourquoi la région est si verte. Une fois de plus je verrai la Rhune sous le mauvais temps, où je franchis le col de Saint Ignace, le premier d’une longue série. Sarre, la frontière espagnole, Ainhoa, Espelette, Itxassou, que des souvenirs de vacances. Je loupe le col de Pinodieta (ou alors il n’est pas signalé) et fini par arriver, détrempé et transis de froid, à Saint-Jean-Pied-De-Port.
Si l’hôtel est vieillot et sans genre, la chambre est joliment décorée et j’hésite à poser mon barda dégoulinant et sale. Mauvaise surprise, pas de chauffage, ça va être plus que galère pour faire sécher les affaires. Heureusement un sèche-cheveu me permettra de récupérer en partie les chaussures, les gants et la veste. Il faudra de toute façon faire avec.
En faisant quelques courses pour le lendemain, mes sacrosaintes compotes et bouteille de coca, je repère l’ardoise d’un restaurant qui annonce des ris d’agneau. Je sais où je mangerai ce soir. Ils seront excellents, autant pour l’estomac que pour le moral.
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- PhilG81
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L’étape la plus longue avec le plus de dénivelé. J’ai mal dormi, la pluie qui tambourine sur les toits m’a angoissé une grande partie de la nuit sachant le programme de la journée. Était-ce vraiment une bonne idée de continuer ? Le petit déjeuner, royal, me remonte un peu le moral.
J’empile tout ce que je peux pour essayer d’être le plus au chaud possible, un vrai oignon, et c’est parti. La pluie aura la délicatesse d’attendre quelques km pour venir m’accompagner, mais une fois qu’elle commence à tomber, elle ne me lachera plus jusqu’à Pierrefitte. Avec les premiers cols un peu en altitude, cela va faire un beau mélange.
C’est donc parti pour quelques cols basques, aux noms tous plus imprononçable les uns que les autres, avec dans l’ordre le col de Burdincutcheta, sous la pluie, puis ceux de Heguichouria et Bagargiak, avec en plus de la pluie la brume. L’ensemble forme une belle vacherie à monter avec des passages bien raides (et un Garmin toujours autant aux fraises sous la pluie). Ces deux derniers encadrent une petite station de montage avec, oh pur bonheur, une salle hors-sac disposant d’un distributeur de boissons chaudes. Un petit chocolat ne sera pas de trop pour se donner le courage de continuer.
S’en suit une longue descente glaçante et une transition toute aussi longue le col de Marie-Blanque. Je fais juste une halte dans une boulangerie tenue a priori par des anglais pour un sandwich « aux œufs » et un thé… à la violette !!! Y’a qu’eux pour inventer des truc pareil mais ça fait du bien à l’estomac et ça réchauffe un peu.
Marie-Blanque s’avère une sacrée « mauvaise surprise ». Si je connaissais évidement le nom, je ne connaissais pas la montée… et toute la seconde partie est bien raide. La cassette 11x34 installée en remplacement de ma 11x32 habituelle s’avère déjà être un bon investissement. Le col du Porteigt est avalé dans la foulée, faut dire qu’il est quasiment dans la descente de Marie-Blanque.
Comme depuis le départ, la descente puis la remontée vers Laruns se font sous la pluie. Il est temps d’attaquer le plat de résistance. La montée vers le col l’Aubisque est assez régulière et moins casse pattes que les montées précédentes. Sous le beau temps les paysages doivent être superbes, mais là sous la pluie et dans la brume j’ai un peu de mal à les apprécier. Au terme d’un long effort et de beaucoup de patience, voici enfin le col. Pas le temps de m’éterniser, il fait trop froid, 4°C.
Quelques inquiétudes dans la transition vers le Soulor. Je me retrouve à franchir un tunnel sans vraiment d’éclairage devant (une petite lampe flash à led, plus pour me signaler que pour y voir vraiment) et je vois le moment où je vais devoir m’arrêter et m’éclairer au portable. Fort heureusement le tunnel est assez court pour ne pas avoir a en arriver là, et il n’y en aura pas d’autre. Enfin, le dernier col de la journée arrive. La mission est presque accomplie. Il ne reste plus qu’à se laisser descendre jusqu’à Argelès-Gazost et Pierrefitte où m’attend l’hôtel… après presque 9h30 de vélo, pauses comprises.
Accueil sympa à l’arrivée par le patron de l’hôtel ou j’arrive une fois de plus trempé et grelotant. Mais même punition que la veille, pas de chauffage dans la chambre. Là aussi, un sèche-cheveu me permettra de récupérer en partie les chaussures, les gants et la veste. Il ne faudrait pas que cela devienne une habitude.
Hors saison, arrivée tardive, plus grand-chose d’ouvert, il faudra attendre demain matin pour faire les courses. Idem côté restaurant, pas beaucoup de choix, je vais devoir me contenter d’une pizza pour ce soir, presque avalée sur le comptoir. Vu le programme du lendemain, avec le trio Tourmalet / Aspin / Peyresourde, j’aurais préféré quelque chose de plus copieux.
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- PhilG81
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Le parcours étant plus court, je vise un départ vers 9:30. Petit miracle ce matin au réveil, il ne pleut pas. Par contre la route reste détrempée. Le temps de quelques courses, compote en gourdes, coca, lait concentré, KitKat, d’avaler le petit déjeuner, d’enfiler une tenue toujours un peu humide et de finir de ranger mes affaires et c’est parti direction le Tourmalet.
Mes routeurs météo m’annoncent qu’il a neigé là-haut. Mais bon, les panneaux annoncent que le col est ouvert, ouf. La montée est plutôt régulière et se fait au train, toujours entre 150 et 170w, rarement au-dessus (et tout en 34x30, je ne passerai le 34x34 que sur les derniers 500m). Je croise les premières neiges à 5km du sommet, autour de 1800 m. Et si le ciel a été plutôt clément jusque-là, quelques flocons accompagnent le dernier km. Voilà le sommet. Le temps d’une photo vite fait et j’attaque la descente. J’y croise mes premier cyclistes… ainsi que dans la Mongie un lama un peu paniqué. La route est belle et ce ne serait le froid mordant, la descente serait agréable. J’arrive à Ste Marie de Campan complètement frigorifié. Aïe, la boulangerie ainsi que le bar épicerie sont fermés. Je me rabats sur le restaurant de l’hôtel, ouvert lui. Une garbure, excellente, ne sera pas de trop pour me réchauffer.
Me voilà reparti direction l’Aspin. Pour la première fois depuis 3 jours je roule sur une route plutôt sèche. Toujours la même règle, je monte très cool, accompagné par moment de quelques rayons de soleil. Pour une fois je croise quelques cyclistes au sommet. Descente là aussi assez facile, et un peu moins fraîche. A Arreau, je bifurque direction le Peyresourde. Les puristes diront que j’aurais pu rajouter le col d’Azet à la liste, mais faut savoir rester raisonnable (voir j’aurais pu choisir l’option Hourquette d’Ancizan – Azet). Le temps se couvre doucement. Pas vraiment gênant dans la montée, mais un peu de pluie m’accueille juste en dessous du col. Juste le temps d’une dernière photo et direction Luchon. Avec le temps couvert et le retour de l’humidité, le froid redevient mordant. Vivement d’arriver en bas.
Je passe la ligne d’arrivée en un peu plus de 7h, donc plus de 30 mn pour le repas de midi. Accueil sympa chez mon hôtesse du soir. La chambre dispose de radiateurs électriques, je vais pouvoir tout faire sécher. Après une douche pour moi, c’est au tour du vélo d’y passer, ayant réussi à mettre la main sur un tuyau d’arrosage.
Quelques courses pour le petit déjeuner et pour m’alimenter pendant le parcours demain et un détour chez le vélociste local pour acheter un peu d’huile pour la chaîne et une sous couche manche longue pour moi et la journée touche à sa fin. Repas autour d’un Bethmale fondu sur quelques pommes de terre et un peu de charcuterie, et il est temps de rentrer ce coucher.
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- PhilG81
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Au départ de Luchon, je prends la direction du sud pour aller chercher le col de Menté (au désespoir de certains qui me suggèrent d’y aller en passant par le col du Portillon). Il fait frais mais soleil, le moral remonte même si la journée va être longue. Les quelques kilomèteres jusqu’au pied du col permettent de débloquer un peu les jambes. Et tant mieux parce que l’attaque du col de Mente pique sacrément.
Les premières pentes du Menté me ramènent vite à la réalité, ça pique dans les jambes. Et les pourcentages ne lâcheront pas beaucoup les 9 à 10% jusqu’au sommet. Pas sympa pour attaquer la journée, sachant qu’il reste encore 3 cols à gravir ensuite. La descente est tout aussi raide, avec quelques beaux lacets. Même si je ne suis pas un grand fan de l’exercice, j’y prends pas mal de plaisir.
La monté vers le Portet d’Aspet, même si les sous-bois sont très beaux dans la lumière dorée du matin, est du même genre de cochonnerie que celle du Menté, voire pire. Comme souvent dans ce cas depuis mon départ, je compte un peu chaque kilomètre qui me sépare du sommet et surveille d’un œil le niveau de difficulté annoncé par le Garmin, espérant que la pression se relâche un peu. C’est peine perdue, en même temps je suis là un peu pour ça, et je suis d’autant plus content quand j’arrive au bout. Il est temps de quitter la Haute-Garonne et de se laisser glisser vers l’Ariège.
Petite pause sandwich à Castillon-en-Couserans. Avec la température qui monte, je peux enfin commencer à me découvrir et ne garder que mon maillot manche longue. Le coupe-vent ne sera là que pour les descentes qui restent fraiches.
Le col de la Core, avec une ou 2 autres, fait partie des rares montées de mon parcours que j’ai déjà pratiquées. Bon, dans le cas, c’était une fois seulement, et en 2017. Autant dire que je n’ai pas beaucoup de souvenir. La bonne nouvelle est que la montée est bien plus douce que les précédentes du jour, même si elle est aussi bien plus longue. Cela permet d’économiser un peu les jambes en prévision des encore 60 km restants. Traditionnelle pause photo au sommet, et c’est reparti.
A Seix, je redescends un peu dans la vallée avant de remonter vers Massat en suivant l’Arac. C’est un peu long et monotone, j’ai l’impression de ne jamais voir la fin de ces gorges un peu encaissées. A la réflexion, il y aurait eu une option plus directe, et sans doute plus ludique, en passant par le col de Saraillé, une autre fois peut-être. J’avais aussi envisagé un temps de remonter vers Aulus-les-Bains via le col de Latrape puis de passer par le col d’Agnes et le Port de Lers, mais là le menu aurait été bien trop copieux.
Me voici enfin au pied du col de Port. Celui-là je le connais par cœur, avec une montée douce et régulière, et de moins en moins raide à mesure que l’on approche du sommet. C’est presque un plaisir de le franchir en cette fin d’étape. Arrivé au sommet, ça sent bon la ligne d’arrivée, celle de Tarascon mais aussi un peu celle de Banyuls. Le plus dur est maintenant largement derrière. La descente, encore un peu fraiche, est tranquille, le dernier soubresaut juste avant Bedeihac fait toujours autant mal aux jambes mais ne me surprend plus, et voici enfin Tarascon.
Pas de stars du tour de France ce soir à Tarascon, j’avais croisé la dernière fois Marion Rousse et Yoann Offredo, mais quelques voitures de la Ronde de l'Isard (Course UCI Espoirs U23), dont les camionnettes des mécanos d’une équipe espagnole. Je leur aurais bien confié mon vélo pour une petite révision ! Fort de préconisations lues sur internet, j’anticipe qu’il sera difficile demain de trouver à manger sur le parcours. En plus de mes maintenant habituelles gourdes de crème au chocolat et de mon coca, j’ajoute donc un sandwich à la liste de courses.
La soirée se finira autour d’une pizza, pas trop de choix en cette période, avant de penser à demain et à la dernière grosse étape de montagne.
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- PhilG81
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Ce n’est pas encore la fin de mon périple, mais c’est la dernière grosse journée en montagne avec encore un passage à un peu plus de 2 000 m. Sauf que cette fois, il ne devrait pas y avoir de neige. Pas complètement une partie de plaisir, mais avec le soleil la journée promet d’être agréable.
Ne voulant pas affronter les grandes routes et autres 2 fois 2 voies entre Tarascon et Ax-les-Thermes, je fais le choix de la route des corniches. Bien que je l’ai pratiquée quelques fois, les premières pentes quelques kilomètres à peine après le départ me prennent un peu à froid et il me tarde d’atteindre la fameuse corniche. Après une transition d’une vingtaine de kilomètres « mal-plate », la montée vers les cols de Marmare et du Chioula se fait en douceur. Je me dis juste, en voyant la direction Prades indiquée au passage à Marmare, qu’il doit y avoir moyen de rejoindre ma destination sans m’infliger Pailhères. Mais je ne fléchis pas et enchaine comme prévu. Petite déception au Chioula, la station est sans surprise fermée mais surtout aucun point d’eau n’est accessible. Ce n’est pas critique, mais cela aurait été commode.
Descente vers Ax-les-Thermes, je bifurque vers Pailhères avant d’arriver en bas. Une pause bidon en traversant Ascou et c’est parti pour affronter le second et dernier 2 000 de mon parcours. Les jambes continuent de répondre, avec toutefois un peu moins de vigueur qu’il y a quelques jours, même dans les plus forts pourcentages des derniers kilomètres. C’est juste accompagné de quelques traces de neige sur le bord de la route que je passe le sommet. Je me dis que le plus dur est fait et que je commence à tenir le bon bout.
Je m’arrête à mi descente à Mijañes manger mon sandwich (acheté la veille, bien m’en a pris parce que je n’ai pas croisé un commerce ouvert depuis mon départ) et je poursuis la descente guidée par ma trace Garmin qui me fait prendre quelques chemins peut recommandables à vélo de route. Je n’ai pas été assez vigilant sur ce point quand j’ai construit mon parcours, il me faudra y penser à l’avenir.
A peine la descente finie, j’enchaine vers les cols de Moulis, ou je serais accueilli par un élevage de cochons, et de Garabeil. Les pourcentages sont très raisonnables, mais l’accumulation de ces derniers jours commence à faire son œuvre et je suis à peine plus fringuant que dans les forts pourcentages de Pailhères. Mais à la différence des premiers jours, la présence du soleil rend les choses bien moins pénibles.
La journée n’est pas encore complètement finie, il reste encore une réjouissance au programme avec le col de Jau. La montée est régulière, avec quand même des pourcentages autour de 8 à 9%. Pas de quoi entamer mon moral, mais il me faut prendre mon mal en patience avant d’atteindre le sommet. Double récompense en arrivant en haut, j’aperçois pour la première fois la mer, ma ligne d’arrivée, et la descente vers Prades est superbe, avec en plus une très jolie lumière de fin d’après-midi. Vraiment trop beau.
Dimanche et fin de saison, Prades n’est pas la ville la plus vivante du moment. Je finis quand même par dénicher une pizzeria où je pourrais, enfin, déguster un bien bon plat de pâtes. Depuis le temps que j’en rêvais !!!
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- PhilG81
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Le programme principal de mon périple touche à sa fin, j’attaque la dernière étape pyrénéenne de mon parcours. Et clairement pas la plus difficile. Avec en plus une météo superbe, tous les voyants sont au vert, c’est parti pour un dernier tour de piste. Cerise sur le gâteau, je démarre sur un faux-plat descendant d’une vingtaine de kilomètre, avant d’attaquer la principale difficulté du jour, le col de Fontcouverte.
Pas de mauvaise surprise pour une montée douce et régulière au milieu des oliviers, des pins parasols et des chênes lièges. C’est fou comme sur ces quelques centaines de kilomètre de traversée des Pyrénées les paysages et la végétation sont variés. D’enchaine comme ça est une belle occasion de s’en rendre compte.
A partir de là, c’est la descente en continu jusqu’à Argelès-sur-Mer et les bords de la Méditerranée. Mais plus on se rapproche de la mer, plus la densité de population et de véhicules augmente. Pas complètement agréable. Il faut un peu ruser pour essayer d’éviter les plus grands axes, en faisant attention de ne pas trop tomber dans les petits raccourcis proposés par Garmin, parfois à la praticabilité incertaine en vélo de route.
J’ai hésité un moment, mais en même temps j’en avais bien envie, et la forme étant encore un là je décide de faire un détour par Madeloc en dernière difficulté du parcours. Dans Collioure, je bifurque donc vers le col du Mollo. J’aurais dû me méfier, la trace me fait tourner bien plus tard que ce qu’indiquent les panneaux et là le piège sur referme. Je me retrouve sur une petite route qui serpente entre les vignes, mi bitume – mi ciment, striées par les rigoles pour évacuer l’eau de pluie, où seuls les tracteurs doivent passer… et encore. Je me retrouve face à un premier mur d’une centaine de mètres avec des pourcentages au-delà de 20%, j’y jette toute l’énergie qui me reste, ça passe. Je pense alors être sauvé quand un second mur se présente, encore plus raide. Cette fois pas de miracle, pas aidé par la grosse sacoche à l’arrière sous la selle, le vélo cabre une fois, deux fois, et à la troisième de choisi de plonger dans les oliviers plutôt que de me casser la figure sur la pente en béton. Je m’en sors bien en étant coincé dans un arbre. Je mets pied à terre pour parcourir les derniers mètres, avant de retrouver juste après une route plus saine. Je croise à ce moment-là un VTT qui lui attaque le passage en descente, et qui doit bien se marrer et se demander ce qu’un imbécile en vélo de route fait planté là.
La fin de la monté vers le col de Mollo puis les balcons de Madeloc en devient anecdotique. Le temps d’embrasser la vue sur les baies de Collioure et de Banyuls, c’est le moment d’attaquer la descente vers la ligne d’arrivée. Et c’est avec beaucoup de joie et une certaine fierté que je passe le panneau Banyuls. Punaise, je l’ai fait !!!
Encore quelques coups de pédales et me voici au bord de l’eau, avec, contrairement à Biarritz au départ, un temps qui me permet d’aller mettre les pieds dans l’eau avant d’aller m’en prendre à un hamburger accompagné d’une bonne sangria. Le Banyuls, ce sera pour un peu plus tard dans la soirée !!!
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- PhilG81
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Il est maintenant temps de penser au retour. Heureusement, la voiture est restée à Toulouse et non pas à Biarritz, ce sera plus court ! Bien qu’accumulant moins de dénivelé que ces derniers jours, le parcours jusqu’à Limoux reste accidenté et casse pattes. Et ça commence tout de suite. Pas vraiment le temps pour un petit réveil musculaire, on attaque d’entrée les montagnes russes entre Banyuls, Port-Vendres et Collioure.
Ensuite, c’est un peu le jeu de piste entre Argelès-sur-Mer et Pézilla-la-Rivière pour essayer de contourner la zone urbaine autour de Perpignan tout en évitant les grandes routes, et sans tomber dans les petits chemins de terre. Pour cela, il va me falloir adapter en temps réel le tracé Garmin qui s’est autorisé quelques raccourcis par forcement compatible d’un vélo de route. Il faudra que je sois plus vigilant la prochaine fois. Ça part bien, au petit jeu des sens uniques, je commence à me perdre dans Argelès-sur-Mer. Il en sera de même dans quelques autres traversées de village. Après quelques demi-tours, je finis par m’extraire de tout ce bazar pour enfin arriver dans des zones moins denses et avec moins de trafic routier.
Le parcours devient plus agréable, mais aussi plus vallonné. Le col de la Dona ouvre les hostilités, bien qu’en lui-même il ne soit pas vraiment hostile. Un coup d’œil en arrière pour voir une dernière fois la mer au loin, et c’est reparti. Après une petite pause à Estagel pour acheter mon sandwich du jour, je poursuis au travers des vignobles : Après le Banyuls et le Collioure ce matin, c’est maintenant le Maury. Puis direction plein nord et l’Aude.
Belle surprise m’attend avec la traversée des gorges de Galamus, qui marquent la frontière entre les Pyrénées Orientales et l’Aude. Le site est superbe. La route est étroite et escarpée, à vélo déjà il est délicat de croiser une voiture. Franchement, je suis bien content de rouler côté paroi et pas coté vide. Et même comme ça, je ne suis pas complètement à l’aise. Malgré la beauté du site, c’est avec un certain soulagement que je retrouve des routes plus larges.
Encore 2 cols, Bancarel puis Linas, point culminant de la journée, et c’est un toboggan plutôt doux et irrégulier qui me mène jusqu’à Limoux où j’arrive en milieu d’après-midi. La fin de journée sera l’occasion de flâner dans le centre-ville avant d’attaquer une soirée sur le thème blanquette de Limoux et cassoulet. Bon, on n’est pas exactement au pays du Cassoulet, mais ce n’est pas demain matin en passant à Castelnaudary que j’en prendrais un pour le petit déjeuner !
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- PhilG81
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Et voilà, mon périple touche à sa fin, c’est l’heure de la dernière étape. Presque une formalité en regard de ce que j’ai vécu ces derniers jours. En plus, le vent d’Autant va me pousser gentiment jusqu’à Toulouse, de quoi rentrer les mains en haut du guidon ou presque. J’ai quand même réussi à trouver un col pour agrémenter mon parcours, le col de Naurouze qui culmine à la fabuleuse altitude de 194 m !
Il y a un peu de circulation sur la route entre Limoux et Castelnaudary ce qui ne rend pas le trajet des plus agréable. Mais je compense une fois le col de Naurouze franchit en plongeant vers le bord du Canal du Midi. Il est encore assez tôt pour que la piste cyclable aménagée sur la berge ne soit pas encombrée de joggeurs ou autres promeneurs. Le vent dans le dos, j’avale les kilomètres, et tout juste si j’aperçois un paparazzi me flasher, planqué entre 2 platanes.
Une pensée pour les collègues qui bossent en passant à côté du bureau et voilà la ligne d’arrivée. Une dernière photo et un dernier message pour remercier mes nombreux followers, et c’est déjà le moment de clore cette aventure.
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- PhilG81
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A l’heure de bilan, quelques enseignements que je peux retirer de cette aventure :
- A refaire, je ne changerai pas grand-chose sur un plan général (organisation, parcours, point d’étape). Peut-être juste quelques ajustements à la marge du parcours.
- Je ne me suis pas trop trompé dans la préparation de mon paquetage, même si la météo n’a pas été vraiment avec moi au début. A refaire, je remplacerai une sous couche sans manche par une sous-couche manches longues (ajoutée en route d’ailleurs). Il faut vraiment maximiser une grande capacité de modulation. Ne pas oublier de quoi nettoyer / entretenir la chaine (ajouté en route aussi). Et être moins léger sur l’éclairage. Mais sinon il n’était pas nécessaire d’en prendre plus, et il aurait été difficile d’en prendre moins.
- Vigilance sur les tracés Garmin, pour s’assurer que les routes choisies sont bien « praticables » et éviter les raccourcis « foireux ».
- J’ai plutôt bien géré côté boisson et alimentation, sans jamais de manque de ce côté-là malgré certains points d’eau à sec ou quelques zones désertiques. Je n’ai pas eu besoin de taper dans ma réserve stratégique. Mais attention à l’effet « hors saison », « dimanche » et « entre midi-et-deux » qui fait que l’on peut facilement trouver porte close. L’anticipation est la règle.
- Fonctionner en mode « éco » et non pas « sport » était clairement la bonne stratégie pour aller au bout, encore plus pour une première expérience et en ayant pour ambitions de franchir de nombreuses difficultés que je ne connaissais pas. Dans ce sens aussi, passer d’une cassette 11x32 à 11x34 pour avoir un peu plus de marge ou de souplesse était un bon choix.
- Sur un peu plus d’une quarantaine de cols franchis, de catégories très diverses certes, je ne connaissais que 3 montées. Ça fait pas mal de découvertes, dont quelques belles vacheries. Mais c’était aussi l’intérêt de la chose.
- Pas grand fan des descentes, force est de reconnaitre que j’ai pris beaucoup de plaisir dans la majorité d’entres elles. Peut-être le fait d’avoir enlevé la pression d’un quelconque chrono et d’être un poil en dedans, sans chercher à forcer mes limites.
- Il ne faut pas hésiter à soigner son moral tout au long du parcours. Pour moi cela s’est traduit par de bon repas le soir quand cela a été possible, en privilégiant l’envie sur la diététique.
- Il y a toujours une petite part de chance dans ce genre d’aventure. Pour moi c’était une météo qui est allé en s’améliorant, zéro problème technique, et des petits pépins physiques mais qui ont été plus des gènes qu’handicapants (les heures de selle, même avec un bon cuissard…)
- Partager son aventure en temps réel avec une petite communauté de proches apporte un petit plus de motivation et quelques sourires. Ça compte aussi.
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- cyclo13
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un régal a te lire ça donne envie mais mes vielles jambes n'en sont plus capables
encore bravo 👍👍
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- Christoph3
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Belle aventure. 2-3 jours de flotte au départ ça a dû bien entamer le moral quand même.
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- kikinou16
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au vue de ton tracé tu as passé Pinodiet en sens inverse( Aïnoha-Espelette) au niveau du kms 50 de ta 1°étape
je crois connaitre le chemin après Argelès,c'est un raccourci mais dans ce sens c'est clair que ça a dû piquer, tu as dû arriver en bas de Molo, juste à côté du pont de la 4 voies
Je ne suis pas fan de la descente après le balcon de Madeloc avant de tourner à droite vers la fin du col qui descend vers Banyuls
En tous cas bravo! je suis admiratif
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- cycloflamand
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- Circus
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Un régal à te lire ! Super aventure et très beau compte-rendu pour nous, avec de belles photos. Et chapeau pour la rallonge en retour sur Toulouse ! Tu as un meilleur moral que moi car avec une chance sur deux d'avoir du vent d'Ouest dans la tronche, même sur le papier je ne coche pas l'idée !!
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- lebad
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- papipop
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Et merci pour le sympathique CR…👍
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- stam
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Depuis 2020 et notre claustration collective, j'ai dans un coin de la tête l'idée de mon Préz' de faire Luchon-Bayonne ; c'est juste une moitié, mais c'est parfait pour une (très grosse) journée. Par contre, faut pas se lancer là-dedans avec 1000 bornes au 1er juin.
Ta traversée est quand même très attirante, avec plein de cols moins connus que les traditionnels Aubisque-Tourmalet-Aspin-Peyresourde-Menté-Pailhères & co. La lecture de ton CR m'a ouvert les yeux sur la partie Est !
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