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- Monseigneur38
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- Christoph3
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- Circus
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En attendant (désolé, j'ai encore un peu de boulot en cette fin d'année... pas complètement finie...), la vidéo de "Nico à vélo", que les Grenoblois doivent bien connaître j'imagine :
Elle sera utile à regarder car elle offre quelques éclairages en contrepoint à la manière dont ma cyclo s'est déroulée.
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- gillesF78
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- Monseigneur38
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Qui est le youtoubeur "nico a vélo" dansla vraie vie ?
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Son strava est "Nico à vélo"
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- Circus
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Bon, j’essaie de vous finir mon CR de ces 3 jours au Ventoux, avec le dimanche la cyclo.
Je vous avoue qu'avec les aventures de la veille, j'ai beaucoup psychoté. Généralement, comme disait notre grand président, Jacques Chirac : "Les emmerdes, ça voile en escadrille...". Donc je me demandais bien quel souci de plus risquait de marriver et à de nombreuses reprises on s'est posé la question de savoir jusqu'où la malédiction du chat noir qu'on avait croisé avec David la veille dans le village de Condorcet allait bien pouvoir nous poursuivre... Je redoutais en particulier la chute, car tant qu'a avoir une emmerde, autant avoir la pire...
Le matin, départ dès potron minet, pour rester dans le bon champ lexical..., à 6h. Il faut déjà très agréable et les 17 bornes jusqu'à Vaison se déroulent sans encombre.
Cette année, pour éviter le grand n'importe quoi des années précédentes pour la mise en ligne, les organisateurs ont prévu des sas, en fonction de la vitesse moyenne estimée par chaque concurrent. Avec David, on n'a pas triché et on a mentionné à l'inscription notre temps de l'année dernière. Il se retrouve dans le sas 3 et moi dans le 4, sur 6 au total. Déjà, sur le papier, c'est faussé car lui a fini dans les 25% et moi dans les 33. Logiquement, on devrait être dans les sas 2 et 3, sachant que le 1er est pour les invités et les dossards « prios ». Mais on découvre que la situation est encore pire en fait : autour de moi, il n'y a presque que des gens en surpoids ou particulièrement âgés et les conversations que je capte me font halluciner sur le niveau de préparation de mes voisins... En posant 3/4 fois la question, on me répond ou que le temps donné pour la mise en sas est une extrapolation des vitesses moyennes faites le dimanche, ou alors tout simplement une estimation "dégonflée" afin d'être dans un meilleur sas... On doit être seulement un cinquième prêt à partir pour tenter une perf' (à notre niveau) et non avec l'objectif de juste finir. Comme en plus tous les parcours sont mélangés, l'impression est encore renforcée par la présence des concurrents du medio fondo et du piccolo fondo... D’ailleurs plusieurs concurrents disent qu’ils verront en chemin s’ils restent sur le grand parcours ou s’ils basculent sur le médio, l’organisation offrant cette possibilité (dans les deux sens d’ailleurs, on en reparlera).
Entendons nous bien, tous ces gens ont bien le droit de faire la cyclo et parmi eux certains sont plus forts que moi, mais à titre perso je vais me retrouver noyer dans un magma de concurrents qui partent en roulottant, à plus de 10' de la tête et toute ma stratégie établie, notamment le fait de profiter d'un groupe sur les 30 premiers km, devient complètement caduque...
C'est exactement ce qu'il se passe quand on est libérés à 7h30 et qu'on franchit la ligne de chronométrage 8' plus tard. Tout le monde prend son temps et avance bien tranquillement. Je ne peux absolument pas remonter et les 10 premier km sont faits à 29 de moy... Il me faut attendre cette distance pour voir un peu mon peloton s'éclaircir et me permettre de doubler. Déjà mentalement pas très serein, je suis un peu en panique car je ne sais pas du tout comment appréhender la situation de course. Deux choix s'offrent à moi : ou alors je roule à fond pour remonter un max et essayer de choper un groupe devant qui appuie réellement -mais je risque de griller des précieuses cartouches-, ou alors j'accepte de rester à mon niveau mais je vais perdre un temps précieux sur les plats tout en risquant de ne pas avoir de bonnes roues pour me tirer dans les montées. D'autres que moi sont visiblement dans la même situation et face au même dilemme puisque en continu des cyclos remontent à fond tout seuls ou en tout petit groupe... Je tranche en me disant que de toute manière il y a le Ventoux à la fin et que derrière moi il y a obligatoirement bien plus fort que moi. Je change complètement mon fusil d'épaule en décidant de gérer la course au cardio, en me fixant comme max sur le plat 150 puls et 165 dans les montées.
De fait, je me retrouve à gérer ma course entre les deux choix évoqués : sur le plat, je suis majoritairement des gars qui remontent mais sans faire les jumps de groupes en groupes comme ils le font. La première partie du tracé est en faux-plats montants et on a très souvent des coups de cul qui me permettent de rentrer toujours sur le groupe de devant avec la gestion au cardio et surtout le fait que devant moi, y a personne qui est à sa place !! La vidéo de Freinzen, qui est un 4è caté ufolep, montre très bien la vaste escroquerie de ce système de sas.
Dans le premier col « de Fontaube, 4,5 km à 5%), en restant en gestion, pour en très rare fois en cyclo je passe mon temps à doubler des concurrents en continu, comme le montrent très bien les vidéos mises en lien. Dans la descente suivante, sans forcer, je dépose tout le monde également et je rejoins un gros groupe avec lequel je fais la transition vers la longue montée suivante, l’enchaînement col de Mancuègne/col de l’homme mort qui propose un total de 13 km à 5%.
Dès le départ, j’essaie de me trouver un cyclo ou un groupe qui roule juste un cran au-dessus du rythme « tempo » que j’aurais adopté seul, tout en gardant comme limite max la barre des 170 puls. C’est en définitive un couple de Tarbes, constitué d’un gars qui est open 2 et de sa copine anglaise, qui m’offre exactement ce que je cherchais. Avec eux et deux autres gars qui se greffent à nous (un autre de Pau et un qui n'a pas ouvert la bouche une seule fois pour discuter…), on remonte un nombre incalculable de cyclos. C’est une vision saisissante de voir des kilomètres de coureurs en continu, la route le permettant, tous avec le même maillot… Nous nous faisons bien doubler de temps à autre, mais je reste quand même interloqué par la quantité de personnes qui n’étaient visiblement pas a leur place au départ… La montée est quand même très monotone, surtout qu’après un échange sur nos régions d’origine, ça ne discute plus : comme les autres années, je suis étonné de l’ambiance pas très conviviale qui règne sur cette cyclo… Même entre sudistes, c’est morose…
A la bascule, le gars en open 2 accélère très franchement et met tout le monde en file indienne (le sommet du deuxième col offre un petit plateau de quelques kilomètres), mais il coupe dès le début de la descente pour ne pas perdre sa féminine. Je me détache sans le vouloir, simplement en tournant les jambes à 150w pour ne pas laisser les toxines s'installer. Ce n’est qu’en bas de la descente que le groupe me reprend et on file tous vers le premier ravito, au km 72.
Vu la chaleur, j’étais parti avec 3 bidons, les deux de 950 mml de l’organisation, plus un de 750 en poche arrière avec des électrolytes. Je me suis forcé à consommer depuis le départ les deux du cadre et au ravito celui du dos. Je recharge les 3 et le temps de pouvoir accéder au conteneur qui sert de fontaine, de remettre poudre et pastilles dans les différents bidons, puis de pisser , j’ai laissé filer 8’…
Je repars un peu tout seul derrière un groupe et il me faut chasser pour le récupérer. Devant, c’est une section de 40 bornes globalement descendantes jusqu’au bas des gorges de la Nesque, avec juste les deux km faiblement remontants après Monieux. Alors que je sais pertinemment que c’est une erreur, je décide de me faire plaisir en tirant le groupe sur ce segment où on peut rouler plus vite. Sur la bonne vingtaine que nous sommes, nous ne sommes que 4 à tourner et on prend un grand plaisir à engueuler les autres qui ratonnent… Un certain Rodolphe (les prénoms sont sur les dossards) en prend pour son grade : comme il cherche à toujours être en seconde position, à chaque fois qu’un de nous 4 le passe, il a droit à une remarque aigre-douce… Visiblement, il comprend le hollandais car notre comparse de l’autre plat pays finit par réussir à lui faire prendre ses relais ! Au passage, je remarque qu’il y a une forme de sélection naturelle qui joue puisque les 4 qui tournent ont clairement un physique peu propice au petit pont d’autoroute qui conclut la cyclo… on en rigole avec un certain Mathieu qui profite du moment comme moi : « c’est le seul endroit du parcours où je me sens à ma place ! » me dit-il. On discute quand on se croise et ça fait plaisir de trouver quelqu’un visiblement content d’échanger quelques mots. Juste avant Sault on rentre sur un autre groupe d’une vingtaine qu’on chassait depuis un moment et qu’on entrevoyait au gré des virages ou des portions dégagées. A la sortie, la séparation entre le Gran et le Mediofondo (il emprunte la montée par Sault), qui n’est pas du tout signalée, manque d’occasionner une chute collective… Heureusement, j’étais en queue de peloton en train de me ravitailler… Un bon nombre de dossard noirs basculent sur le moyen parcours, mais quelques dossards rouges du Medio font l’inverse.
Arrivé à Monieux, je regrette immédiatement mes efforts de ces 20 derniers km… Évidemment, tous les Rodolphe de mon groupe se mettent à appuyer, ou plutôt à monter à un rapport poids/puissance qui n’est pas le mien, dans ces 2 km à 4% et il me faut oublier ma limite au cardio pour rester avec mon groupe. Un coup d’œil sur le plat avant la côte m’a confirmé qu’aucun groupe ne nous suivait de près et je tiens à profiter des avantages d’être un bon nombre dans le faux-plat en descente de 18 km des gorges. J’arrive donc en haut un peu à l’arrache et encore une fois, je me retrouve devant rapidement. Il y a toutefois deux/trois meilleurs descendeurs que moi et je dois m’employer pour les suivre…. Par ailleurs, on prend un bon vent de face à cause de la brise thermique (comme les deux autres années, sauf qu’alors on prenait les gorges dans l’autre sens) et sur les portions plates, on est obligé de tourner des relais. Je retrouve le Mathieu de tout à l’heure, plus deux golgoths, un Néerlandais et un d’outre-Rhin, derrière lesquels je ne fais pas du tout le malin, encore moins quand il me faut leur prendre le relai… Cette fois-ci je peste vraiment contre les Rodolphe : les gars montent 2 km à fond mais dès qu’il s’agit de mettre la main à la pâte sur le plat, y en a pas un pour aider… Si on était une dizaine contre seulement 4 à tourner, ça changerait considérablement la donne ! Ça me gonfle particulièrement car je sens que je lâche de grosses cartouches. Pour la première fois de la cyclo je suis dans le dur, et derrière, c’est le Ventoux... D’ailleurs, après Ville-sur-Auzon, dans la portion de 3,5 km en montée qui nous amène sur la route de Bedoin, je décide de lâcher mon groupe. J’en profiter pour m’alimenter, impératif que j’ai un peu négligé dans les gorges et de vider mes bouteilles en prévision du ravito qui se trouve juste après Ste-Colombe. Je sens en plus que je commence à accuser le coup avec la chaleur. Il fait 34°c et on n’a pas beaucoup d’ombre… Côté stat’, juste avant de m’arrêter, je regarde la vitesse moyenne : 30,2.
Au ravito, c’est encore un peu le bordel pour accéder au conteneur... Je sens que je ne suis pas très lucide, je suis gêné par le contre-coup corporel de mon arrêt qui me déclenche des torrents de transpiration sur les avant-bras et sous le casque. Je me mélange les pinceaux avec les bidons et les remplissages que je dois faire : je renverse la moitié de ma recharge isotonique et je mets les pastilles d’électrolytes dans le mauvais bidon et avant de partir, il me faut me rincer pour enlever la pâte gluante que j’ai sur les mains et les poignets… Au total, je laisse à nouveau 6’ se perdre…
Bon, il reste maintenant le Ventoux… Et pas le Ventoux d’un one-shot, comme vendredi, mais celui des fins de cyclo et -aujourd’hui- celui d’une fin de cyclo à 34°c à l’ombre… Dès que je repars, je perds tout espoir de pouvoir tenter d’y faire un temps en visant 210 ou 220w. Comme d’hab’, je ne peux pas faire autre chose que hisser ma carcasse, à 190w, soit 7 ou 8 km/h selon qu’on est à 10 ou 11%... De fait, je me retrouve dans mon monde : j’avance, certes, mais pas un cycliste n’avance plus lentement que moi… autrement dit, c’est bien simple, tout le monde me double… Je sais que ça va être ainsi un très long moment… Après, avec le Ventoux, il a quand même un avantage, c’est qu’il te recentre… Tu roules en ne pensant qu’à toi et en te focalisant sur les 4m² qui sont devant ta roue… Autre avantage, c’est tellement long -ou plutôt je suis tellement lent…- que l’arrivée étant renvoyée à une éternité, tu en perds tout empressement, toute hâte à voir la fin prochaine du calvaire de l’instant présent… C’est « mode automatique », « pédale, bois et mange », « fais 50m en danseuse et 50m assis », … Quand je lève la tête, comme chaque année, je suis saisi par le silence qu’il règne par instant dans cette forêt et par l’image un peu irréelle du chapelet ininterrompu de cyclistes ; « par instant » disais-je ,car en effet, moins sympa cette année, le nombre de voitures et de motos qui sont présentent est bien plus élevé. Peut-être que la demi-heure due aux 15 km de plus du parcours en est l’explication ? En attendant je monte et le flux continu dans lequel j’avançais moins vite finit par se stabiliser autour de moi. Je commence à voir pas mal de cadavres sur les bords… Y en a un d’ailleurs qui fait de drôles de bruits, mais je ne m’y attarde pas trop dessus. 300 ou 400m plus loin, j’en comprends la cause : un autre gars fait les mêmes bruits, il s’agit tout simplement de vomissements… J’en doublerai encore un autre dans cette situation avant de sortir de la forêt. Sous toutes les zones d’ombre, c’est un ou deux gars arrêtés, parfois plus… Je n’arrive même pas à me dire que c’est toujours ça de pris pour le classement tant je suis auto-centré sur les moyens de me détourner de ma propre peine (de ma propre souffrance ?). Allez jeter un coup d’œil aux vidéos qui rendent bien compte de l'ambiance.
J’utilise un des deux bidons de 950 pour m’arroser régulièrement la nuque pour tenter de résister à la chaleur. Après l’unique lacet de la montée, je reprends le gars et la fille de Tarbes. Je sens que pour elle ça va être un long chemin de croix… Sur tout le tiers avant le chalet, je « fais la course » avec un autre cyclo. En fait, l’expression n’est vraiment pas appropriée : on monte au même rythme, mais lui le fais par bonds successifs où il me devance de 10 ou 20m, puis je le rattrape, et dès que je suis à sa hauteur, il force pour me mettre à nouveau à distance… Mon cerveau perçoit le manège, mais il me laisse sans réaction. Ce n’est qu’après la cyclo, en repensant à son déroulement, que je m’apercevrai qu’à un moment il a fini par disparaître… Les deux km sous le chalet tournent à l’enfer... Il y a encore moins d’ombre, et comme ils font suite à déjà 8 bornes à 10%, ils agissent comme une sorte de sanction finale… Depuis quelques temps j’avais les jambes dures. Ce dernier passage m’achève, les départs de crampes s’installent durablement et l’alternance des changements de position n’a plus que pour objectif de m’éviter de poser pied à terre… J’arrive à basculer aux chalets sans devoir le faire, mais c’est tout, tout juste, et je sais que je ne vais pas échapper à un autre arrêt au ravito des « Ermitants » (replat à gauche, 200m après le chalet). Je refais un bidon d’électrolytes que je consomme en entier sur place et je repars avec deux bidons d’eau, ce qui est un de trop… Ce sont 4’30 de plus d’envolées… Le dernier tiers est un peu moins un calvaire. Je retrouve quelques forces, les départs de crampes ont disparu, mais impossible de faire autre chose que de l’I2 jusqu’au sommet. Le flot des cyclistes est à nouveau très dense, les 3 parcours s’étant rejoints, ce qui rend vain de vouloir savoir si on remonte ou si on recule dans le classement. Faut finir maintenant, c’est tout… Un gars qui m’a rattrapé passe les 3 derniers km avec moi et a la gentillesse et l’altruisme de m’aider par la parole… Je ne me sens pas au bord de l’épuisement complet quand même, mais je me dis que son attitude découle peut-être de ma tronche qui doit être bien en travers… Il me quitte juste après le col des Tempêtes et sans surprise les derniers 500m sont une bonne illustration de l’éternité, « qui est longue, surtout vers la fin »… Comme chaque année, quand je passe la ligne, je checke avec le speaker et j’oublie de couper mon compteur… J’arrive à descendre du vélo sans crampe et je fends la foule des finishers pour aller me reposer sur le muret au début de la descente. Je mange, j’appelle David, qui a fini une demi-heure avant, et je prends un peu de temps pour me ressaisir avant de me lancer dans la descente que je préfère aborder en étant un peu plus maître de mes sensations… On se retrouve au ravito du Mt Serein, où on assite à deux malaises. On regarde les classements et on découvre tous les deux qu’on prend 150 places dans la gueule. J’ai pourtant 1,1 kmh de plus à ma moyenne… Lui aussi a eu les mêmes impressions que moi au départ avec cette histoire de sas. Il me dit qu’on a conjuré le mistigri et je lui réponds « Mefiats, y a encore la fin de la descente à faire, puis le retour à Nyons ». Eh bien, j’avais raison de me méfier : à la fin d’un des km à 12%, je prends une grosse rafale de côté, alors que je doublais un groupe, qui me provoque un énorme guidonnage… Par chance, la ligne droite est assez longue à cet endroit, en jouant sur les coups de frein, le relâchement corporel et en calculant la décélération par rapport à la distance qu’il me reste avant de m’encastrer dans un véhicule qui monte ou de passer par-dessus le parapet du virage vers lequel je fonce, j’arrive à me ralentir suffisamment pour ensuite parvenir à le stopper. Ça se joue à la demi-seconde : sur le dernier lâcher de frein, je m’enquille dans la courbe… Je n’ai même pas eu le temps d’avoir peur, mais ça me décide définitivement à me faire monter une paire de roues jantes basses pour la montagne. La péripétie ne m’ayant pas suffisamment refroidi, je ne peux m’empêcher de faire la course avec deux autres gars sur la fin. C’est le plus jeune d’entre nous qui gagne en doublant par la gauche la file de voitures qui nous ralentit, dans un virage en aveugle à droite à l’entrée de la forêt de Malaucène… Avec l’autre on a donc une excuse pour terminer plus calmement… J’attends David 10 bonnes minutes au centre-ville, puis on se colle au cul d’un golgoth français cette fois-ci (« Thibault ») qui nous ramène à 45 km/h à Vaison. On en rigole avec David car notre Thibaud à nous, il y a deux ans, nous avait fait le même coup… Je me demande où certains arrivent encore à trouver les moyens de faire ça après le Ventoux… A Vaison, on mange en terrasse (j’ai perdu mon ticket à un ravito et David n’avait pas pris le repas de l’orga) et après une bonne pause, on repart à Nyons. Cette dernière tranche du voyage de la journée se fait à l’allure « épaves », dans une carte postale, cigales, oliviers et ciel d’Azur… On coupe le compteur à 19h et 201 km. Une belle journée de vélo…
Côté stats :
- Col de Fontaube : 14,57 à 238w et 162 puls.
- Enchaînement cols de Macuègne/Homme mort : 48’ à 224w et 160 puls.
- Montée Monieux : 4’30 à 236w et 171 puls.
- Ventoux depuis le 2h06 à 181w et 161 puls.
Je perds 18’ sur les arrêts ravito au total. Pour le classement, une fois celui-ci corrigé, je finis 897è sur 2250 à 22,18 km/h. 177è/512 (45/54 ans) dans ma caté. 2164 classés. Je suis 1044è sur la montée du Ventoux, que l'organisation me donne en 1h55'08 et je gagne... 1 place durant la montée de celle-ci dans le classement général !
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- Circus
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- laurent.a
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- Zeo
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Les sas où les gens trichent pour grappiller des places, la masse de cyclos dont certains roulent n'importe comment, les ratons qui pullulent, le montées finales qui tournent au calvaire...
Les cyclos ne me manquent pas!
Ceci étant belle aventure !
Ça me rappelle de bons souvenirs de ma participation en 2016, à l'époque il y avait moins de monde je pense et j'avais la caisse!
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- gillesF78
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T'as bu comme un trou !
4 litres il me semble !
Il faut entraîner l'estomac pour boire comme ça...
Bravo pour ce beau défi relevé !
Ps : St Jean en royans, c'est un coin magnifique, mais ce n'est plus du tout Grenoble...
Région Grenobloise, GillesF78
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- cyclo13
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j'ai plus envie de souffrir a ce point la
je me contente de le grimper avec les copains du club
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- Circus
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Vindju !
T'as bu comme un trou !
4 litres il me semble !
Il faut entraîner l'estomac pour boire comme ça...
Bravo pour ce beau défi relevé !
Ps : St Jean en royans, c'est un coin magnifique, mais ce n'est plus du tout Grenoble...
C'est juste l'autre côté du Vercors ! Et vous êtes tout le temps dans le Vercors !! Et il fait toutes les cyclos du coin !!! Plus sérieusement, je comprends que vous puissiez ne pas le connaître, si vous n’êtes pas des adeptes de chaînes cyclo sur YT.
J'ai bu plus que ça !! J'ai bu un total de 7l environ. 2 bidons sur les 70 premier km, 1l complet au ravito, 2 litres jusqu'au prochain ravito, à nouveau 1l à ce dernier, plus 1l dans la montée. Pour la fin, je suis moins sûr car j'ai perdu le compte, n'étant plus lucide comme je l'ai raconté. Mais je suis à peu près certain de la quantité. Même si les bidons ne font pas 1l, ça doit être proche des 5,5/6l...
Je n'ai eu pour une fois aucun trouble gastrique, ni dégoût alimentaire avec les gels, signe que les entraînement sur la question ont été efficaces. Seuls les deux derniers gels ont été difficiles à avaler. Il faut encore que je perfectionne l'alternance salé/sucré et celle des formes solides/liquides. Je vais voir avec Julie, notre nutritionniste.
Pour l'hydratation, sur toutes les vidéos et les discussions que j'ai eues avec d'autres cyclos, j'ai vraiment bu beaucoup plus que tout le monde. Je ne l'ai pourtant fait que parce que j'avais soif, en obéissant à la contrainte de la chaleur, pas en me forçant. Je suis toujours dans l'incompréhension pour les autres : comment ont-ils fait pour ne pas boire autant que moi dans ces conditions ??
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- Circus
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Le seul "regret", c'est peut-être les deux jours précédents un peu chargés, mais c'était incomparable côté plaisir.
Pour le tarif, maintenant l'Ariégeoise, c'est 75€ sans le repas... L'Octogonale, 40€, mais on n'est pas dans la même région, ça n'attire pas la même population (rapport offre/demande).
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- Circus
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J'avoue que je suis intéressé sur un retour de votre part sur la gestion globale, ce que j'ai fait de bien ou de mal.
Pour ma part, je pense que :
- le départ bordélique et différent m'a finalement servi pour la gestion globale.
- j'aurais dû monter les deux premiers cols un peu plus vite. Je me suis laissé endormir par le rythme un peu en-dessous des cyclos avec qui j'étais et surtout par le fait qu'on passait son temps à doubler. 240w ça devait passer.. David a fait un peu la même analyse, en regardant ces stats, il n'est jamais dans les 250w qu'il visait.
- Il faut absolument que je trouve un moyen de ne pas perdre 18' aux ravitos !!
Reste ensuite la question du Ventoux... En 3 éditions, je n'ai jamais réussi à le monter en gestion, à chaque fois c'était en situation d'épuisement. Cette année j'avais quand même pas mal de dénivelé, mais ce n'était pas suffisant... Vous voyez ça comment, vous ?
Pièces jointes :
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- gillesF78
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Et pour cela, il faudrait que tu augmentes ton temps d'entraînement hebdomadaire.
Région Grenobloise, GillesF78
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Je pense que l'ambiance de course dépend vraiment du groupe où l'on se retrouve. Bon, ça fait très longtemps que je n'ai plus fait de cyclo (la dernière était en... 2003). J'en faisais régulièrement en mode "journaliste-pigiste" (j'avais vendu l'idée à plusieurs magazines de l'époque (Top Vélo, Cyclo-Passion, Le Cycle) de faire des CR "vu de l'intérieur"). Donc j'étais invité par l'organisation dans le sas prioritaire et me retrouvait avec d'autres anciens coursiers qui, comme moi faisaient plus de 20 cyclo/an (tous les we printemps/été). Du coup on se connaissait tous et personne ne ratonnait (effet réputation). La course se jouait à la pédale (même si à partir du début des années 2000 des équipes structurées commençaient à apparaître -à l'image de ce qui se faisait en Italie- avec ravito perso et stratégie d'équipe). Si on n'était plus en mesure de jouer la gagne, on faisait un petit grupetto et on finissait sur un rythme plus modéré qui permettait de papoter un peu. Une ambiance à l'opposée de celle que tu décris... Mais peut-être que même dans le sas prio, c'est devenu anonyme et silencieux aujourd'hui?
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- albator83
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Une mentalité très différente de celle que tu as connue (j'ai commencé les cyclos en 2008-2009).
@ Circus : ton début de CR me rappelle un peu le début des Trois Ballons 2015, quand j'ai crevé au bout de 15km pour me retrouver à remonter plusieurs centaines de cyclos sur les petites routes des 1000 Etangs... clairement les gars étaient là en mode rando, pour boucler les 220 bornes dans les délais + profiter des ravitos. Tout à leur honneur

De toute manière y'a pas à tortiller : dès qu'il y a des histoires de sas sans réels critères sportifs ni rigueur, avec des milliers d'engagés et un départ sans grosse difficulté sur routes pas larges... c'est le bordel. Et plus l'épreuve est importante, plus c'est la foire à la saucisse.
Je ne suis pas fait du même bois que beaucoup de cyclistes et sportifs face à la chaleur... mais sur une épreuve de cette distance/durée je m'en sortais sans stress avec deux bidons de 750 mL + 1 ravito aux 2/3 de la cyclo (là j'aurais probablement posé un bidon au pied du Ventoux, 20" de perdues pour le ramasser et basta).
Et par temps frais, je ne m'arrêtais jamais sur 3h30-4h de cyclo (finissant probablement en léger déficit hydrique, que je compensais à grands coups de St-Yorre après la ligne).
Sur une Marmotte "caniculaire" de 6h30-7h, ça faisait 2*750 mL sur le vélo au départ + remplissage des deux bidons au-dessus de Valloire (= mi-parcours) et un dernier bidon posé au pied de l'Alpe.
Quand je lis tes totaux de boisson, je me demande comment c'est possible de boire autant sur 120 bornes

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- albator83
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En complément au récit :
J'avoue que je suis intéressé sur un retour de votre part sur la gestion globale, ce que j'ai fait de bien ou de mal.
Pour ma part, je pense que :
- le départ bordélique et différent m'a finalement servi pour la gestion globale.
- j'aurais dû monter les deux premiers cols un peu plus vite. Je me suis laissé endormir par le rythme un peu en-dessous des cyclos avec qui j'étais et surtout par le fait qu'on passait son temps à doubler. 240w ça devait passer.. David a fait un peu la même analyse, en regardant ces stats, il n'est jamais dans les 250w qu'il visait.
- Il faut absolument que je trouve un moyen de ne pas perdre 18' aux ravitos !!
Reste ensuite la question du Ventoux... En 3 éditions, je n'ai jamais réussi à le monter en gestion, à chaque fois c'était en situation d'épuisement. Cette année j'avais quand même pas mal de dénivelé, mais ce n'était pas suffisant... Vous voyez ça comment, vous ?
Super difficile de répondre personnellement... pour moi ce genre d'épreuve se résumait à une course de côte (ex dans le même genre : la Faucigny-Glières avec arrivée à Solaison), j'entends par-là que peu importe l'intensité/énergie que je mettais dans les "petits" cols avant, au bout de 3h de course j'étais encore capable d'assurer un 4-4,5 W/kg dans l'ascension finale ; voire 5 W/kg si j'étais très frais/en forme et/ou avais parfaitement géré la longue approche.
Et du coup si un 4 W/kg "syndical" ne permet évidemment pas de jouer la gagne (ou juste conserver son rang), ça permet d'arriver en haut sans ressentir l'épuisement (il m'est aussi arrivé de ramer à 3-3,5 W/kg en hypo dans l'Alpe-d'Huez ou Galibier, mais c'est une autre histoire et la gestion alimentaire était très mauvaise).
Je suppose avoir acquis cette constance/expérience/résistance à force d'empiler le D+ à l'entraînement autour de Grenoble (+300000m par an depuis quinze ans, à la louche), dans des trucs raides qui n'ont rien à envier à un Ventoux. Plus toutes les cyclos de montagne accumulées, en allant souvent au carton dans les ascensions finales pour les premières saisons (Marmotte 2010, Trois Ballons 2011... quand je relis mes CR c'est rigolo

Du coup le jour J je savais assez vite quelle allure j'étais capable de tenir sur 45min ou 1h, si j'étais capable de "jouer" avec les adversaires pour chercher le meilleur résultat possible, etc.
Et si l'entraînement structuré/fractionné à grands coups de Gimenez, 30/30, 40/20 est un passable obligé pour améliorer son PPR ; ramer pendant des heures au tempo dans les cols est une qualité toute aussi essentielle pour performer sur des cyclos longues (et tenter de s'approcher du PPR après X heures d'effort / YYYY Kcal d'énergie consommée). J'ai par exemple couru contre un paquet de grimpeurs avec un CP5/CP20 de folie sur montée sèche, mais qui pliaient les ailes au bout de 3-4 ou 5h de course : là où précisément je faisais la différence, à l'usure.
Bref, par rapport à ta gestion de course que je qualifierais de prudente, je ne vois pas d'erreur (ni explication décisive) le jour J.
Plutôt un travail de fond dans la préparation, que tu as plutôt bien orientée cette saison (d'après ce que j'ai lu sur le topic quotidien)... mais c'est un travail de longue haleine, à l'échelle de plusieurs saisons.
Et parfois, il y a tout simplement des cols "qu'on n'arrive pas à blairer"


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Après, je pense que Gilles a, dans une certaine mesure, raison : avec un tel objectif en ligne de mire, sans pour autant faire un retour arrière sur les méthodes de "l'ancien temps", il faut quand même aussi cumuler des efforts long au cours de la préparation. Pas facile avec la vie de tlj, c'est vrai mais c'est un complément nécessaire aux sorties plutôt courtes et séances en intérieur.
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