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Le coup d’envoi de la saison des classiques a été donné le week-end dernier dans les Flandres belges. Les ténors du peloton s’y sont déjà expliqués.

Là bas, les enfants de ce plat pays forgent une partie de la légende du cyclisme.

Des hommes, un public, un peuple

Les Flamands sont aux classiques ce que sont les brésiliens au football : LA référence. Là bas, sur les plaines agricoles ventées, on ne fait pas du vélo, on le vit.

Qu’importe la discipline, (route, cyclo-cross, VTT, piste) pourvu qu’on soit sur deux roues. Les VAN STEENBERGHEN, DE VLAEMINCK, MUSEUW et autres BONNEN sont des héros pour tout un peuple.

La moindre « kermesse » attire les foules. Sur le sol belge, les manches du Super Prestige de cyclo-cross prennent des allures d’étapes alpestres du Tour de France tant la foule est dense. C’est un public averti en quête d’exploits qui se presse sur les circuits.

Ils savent aussi reconnaître le « flahute » étranger qui gagne sur leurs terres. L’italien Alessandro BALLAN, vainqueur du « Ronde » 2007 est reconnu et respecté dès qu’il prend le départ d’une course. En France, on ne le connaît que depuis octobre dernier parce qu’il porte le maillot arc-en-ciel.

Cette ferveur populaire est associée à un patriotisme ardent. Les flamands sont un peuple fier.

N’avez-vous jamais remarqué les drapeaux jaunes flanqués du lion noir des Flandres aux abords des lignes d’arrivée du monde entier ? Vous les trouverez du Tour Down Under en janvier à la Japan Cup en octobre. Y-a-t-il autant de passion ailleurs ? Au pays basque peut-être.

Des courses pour guerriers

Les classiques flamandes sont faites pour les guerriers. Elles sont rendues dures par le froid, la pluie et la combativité de ses hommes. On n’y vient pas faire une course, on vient faire la guerre.

Tout bon flamand rêve de remporter un jour le grand E3 à Harelbeke ou la Flèche Brabançonne. Chez nous seul le Tour compte.

Imaginons-nous sur le parcours de GAND - WEVELGEM au sommet du KEMMELBERG (près de Lille), un mur aux pentes maximales dépassant les 15%. Imaginons-nous être au bord de cette route bordée d’arbres centenaires, aux pavés gras et glissants, qui mène à l’ossuaire français, vestige de la « Grande Guerre ». Malgré la pluie, la foule silencieuse attend presque religieusement la procession emmenée par leurs champions.

Soudain, un frisson parcoure le public. Il se presse sur les barrières car les motos ouvreuses annoncent les coureurs. La clameur monte d’un coup, c’est l’explosion. Les coureurs arrivent ! On cherche rapidement du regard BONNEN, STEEGMANS ou DEVOLDER.

Ouf, ils sont bien placés et peuvent prétendre à la victoire.

Rassurés, les supporters peuvent suivre la fin de l’épreuve dans un troquet autour d’une bonne bière d’abbaye, flamande bien sûr.

La TV française nous sèvre de ces combats épiques. Alors jetez-vous sur le site internet de la RTBF qui les retransmet en direct !

Vive la Belgique !

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