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Ce samedi 21 mars entre Milan et San Remo aura lieu la 1ère bataille, l’acte 1 de la guerre des classiques.

Première grande classique de la saison, cette course ressemble à une partie de poker tant le bluff est primordial pour gagner.

Un goût de poker

Avec ses 300 kms de course, Milan San Remo est tout sauf une promenade de santé.

C’est la plus longue course d’un jour (298 kms exactement). Elle a lieu en début de saison et elle peut sourire à tout coureur en très grande condition. Des rouleurs (CANCELLARA l’an passé), des sprinters (ZABEL, CIPOLLINI, FREIRE) et des vainqueurs de Tours de France (MERCKX, FIGNON entre autres) ont franchi la ligne d’arrivée en vainqueur Via Roma.

Elle attise donc les convoitises de nombreux coureurs.

C’est une course d’attente ou tout se joue dans les 15 derniers kms ; Laurent FIGNON, double vainqueur 1988 et 1989 disait rester en queue de peloton durant les 260 kms « premiers » kms.

Même au meilleur de sa forme, on peut perdre la course sur chute dans le Poggio ou la Cipressa car ça frotte énormément pour arriver dans le top 10 au pied des deux dernières bosses.

C’est la course du :

  • Poker menteur pour les sprinters, bien au chaud durant toute l’épreuve et n’espérant qu’une chose, rester dans le peloton en haut du Poggio.
  • Poker menteur pour les puncheurs qui cherchent à s’économiser pour partir dans la dernière bosse et dévaler à tombeau ouvert la descente qui vous amène au panthéon des grands vainqueurs de la Primavera.
  • Poker menteur aussi pour les puncheurs qui attendent de voir le rond point de la fontaine du côté de la flamme rouge pour s’extirper de la meute préparant le sprint final.

Un goût de printemps

Cette course porte bien son surnom de « Primavera ». Venir à San Remo pour assister à l’arrivée c’est comme venir en pèlerinage au pays des merveilles.

D’abord nous sommes en Italie, la où les femmes y sont plus belles qu’ailleurs. C’est le pays de la langue qui chante, de la gomina sur les cheveux des beaux ténébreux, de la mode bref c’est la « bella vita ».

Les marchés y sont plus typiques et bruyants qu’ailleurs. Ses boutiques de vêtements et chaussures sont sublimes. La superbe bâtisse du Casino nous rappelle que nous sommes dans une station balnéaire. L’agitation que vous entendez vous fait approcher de la Via Roma.

La lumière de cette fin d’après midi encore tamisée nous rappelle que nous sommes à peine sortis de l’hiver. Les bourgeons pointent déjà sur les branches des amandiers.

Imaginez-vous près de la ligne d’arrivée en ce mois de mars 1995. Le Speaker annonce l’attaque de FONDRIEST dans le Poggio, tout le public très chauvin, affiche sa joie qui n’est que de courte durée car JALABERT a sauté dans sa roue. Les 2 fuyards prennent de l’avance et ne seront plus jamais rejoints. FONDRIEST lance le sprint mais JALABERT gagne largement dans un silence de cathédrale.

Un silence interrompu par la clameur de deux français hurlant de joie, Laurent JALABERT, bien sûr et votre serviteur.

Christophe Machado - Rédacteur Vo² Cycling

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