Plusieurs fédérations à notre disposition
Nous sommes l’un des rares sports à avoir autant de fédérations à notre disposition. Elles ont toutes une philosophie propre. J’exclue volontairement la Fédération Française de Triathlon qui regroupe trois sports en un.
A chaque fédération sa pratique, sa vision du vélo.
La FFC : Fédération Française de Cyclisme (100 000 licenciés) est la « fédé » historique regroupant l’élite et les jeunes (cadets, juniors, espoirs) qui souhaitent courir pour faire carrière. C’est le haut niveau. Les catégories sont départementales, régionales et nationales. Certains clubs sont structurés comme des mini équipes pro (ex : AVC Aix-en-provence).
La FFCT : Fédération Française de Cyclo Tourisme (120 000 adhérents) réunit les cyclistes avides de longues randonnées à allure modérée. Leur but est d’allier tourisme et vélo. C’est le loisir à l’état pur. Chaque année, est organisée en août la semaine fédérale qui rassemble de très nombreux cyclotouristes venues de la France entière (et d’ailleurs) pour vivre le vélo détente. A ma connaissance aucune compétition n’est organisée sous l’égide de la FFCT.
La FSGT : Fédération Sportive et Gymnique du Travail est une fédération multi disciplinaire avec une section cyclisme. Elle revendique 260 000 licenciés toutes activités sportives confondues. On y trouve souvent des coursiers ex-FFC qui veulent encore se faire plaisir en courant mais en levant le pied sur l’entrainement. Le niveau reste élevé. Il y a même un championnat de France par catégorie au sein de cette « fédé ».
L’UFOLEP : Union Française des Œuvres Laïques d’Education Physique est, comme la FSGT, une « fédé » multi disciplinaire. Beaucoup de similitudes existent entre les deux. Elle annonce 400 000 adhérents dont 140 000 cyclistes. Il y a également des compétitions (pas seulement des virou-virou du dimanche) organisées au niveau départemental, régional et national (avec un championnat de France comme la FSGT). Les meilleurs d’entre eux ont un très bon niveau.
Mais la majorité des adhérents ne sont pas des compétiteurs. Les sorties dominicales sont l’occasion pour les cyclos UFOLEP de participer à des randonnées. Les cyclistes « pointent » alors leur licence pour faire gagner à leur club des points puis des coupes qui seront redistribuées aux cyclistes en fin d’année. Sans être un champion ni même un coureur on peu donc avoir « sa » coupe annuelle.
L’UFOLEP en plein essor
L’UFOLEP est donc la 1ère fédération cycliste en nombre de licenciés alors qu’elle n’est pas dédiée à 100% au vélo.
Pour comprendre les raisons de son succès, il faut appréhender la pratique actuelle des cyclistes.
Notre sport préféré est devenu un sport de masse.
Le succès des cyclosportives le prouve. Il n’y a qu’à voir l’engouement que suscite auprès des cyclistes étrangers des épreuves comme « l’étape du tour » ou l’ardéchoise ».
C’est d’ailleurs grâce au cyclosport que le vélo (re)vit aujourd’hui.
Le vélo est un sport individuel qui coïncide avec une certaine vision de notre société et va donc avec son temps. On peut le pratiquer quand on veut ou presque, seul ou à plusieurs dans un club ou non.
La philosophie revendiquée par l’UFOLEP est PLAISIR et CONVIVIALITE avant tout. C’est exactement ce que recherchent aujourd’hui les pratiquants.
Inutile aussi de respecter les règlements intérieurs imposant tant de courses obligatoires par an pour avoir le privilège de porter une tenue (souvent très moche) sans la payer.
Pas besoin non plus d’être contraint de participer obligatoirement un challenge régional, un trophée.
Ici personne n’est obligé de s’imposer une hygiène de vie drastique pour « marcher ». Aucune obligation de résultat n’est là. Aucun senior UFOLEP n’est là pour faire carrière dans le vélo professionnel.
Alors quelle « fédé » choisir ?
En fonction de sa pratique on s’orientera plus vers une que l’autre.
On choisira souvent celle de son club, qui pour compliquer les choses, peut s’affilier à toutes les fédérations.
Le maillage géographique est à prendre en compte. L’implantation d’une fédération varie selon les régions.
Les passerelles entre fédérations existent. Par exemple, il y a des courses FSGT ouvertes aux adhérents UFOLEP et inversement.
Pour participer aux cyclosportives (souvent sous l’égide de la FFC) toutes les licences sont admises. On peut même y prendre le départ sans licence sur simple présentation d’un certificat médical.
Alors, finalement, à quoi bon se licencier ?
Christophe Machado - Rédacteur VO2 Cycling