Cet été, au lendemain de la journée de repos du Tour de France à Martigny, alors que le classement général ne semblait plus pouvoir présenter de surprise après la domination d'Alberto Contador dans la montée de Verbier, un événement marqua bien plus profondément de nombreux fans de cyclisme que cette victoire promise au jeune ibère. En milieu d'étape, lors d'une descente sans réelle difficulté, un coureur chuta lourdement. Les images furent terribles pour les téléspectateurs présents devant leur petit écran. Là, inanimé sur l'asphalte gisait l'un des coureurs les plus populaires du peloton; une véritable force de la nature jouissant de la réputation d'être l'un des hommes les plus solides du milieu cycliste. A tel point que je me rappelle avoir lu quelque part dans les heures suivant l'accident que ce coureur « indestructible s'en tirerait certainement, mais que la route allait devoir être refaite suite au cratère laissé par sa chute dans le sol » (que l'auteur de ces propos me pardonne pour avoir oublié son identité).
Un mois plus tard, Jens Voigt, le coureur en question est prêt à faire son retour en compétition et a même prolongé d'un an son contrat. A peine remis d'une fracture de la mâchoire et d'un traumatisme crânien, l'allemand, dont la terrible vision du visage glissant sur le bitume est encore dans toutes les mémoires, recourera au Tour du Missouri le mois prochain. « Vin de diouss -comme dirait l'autre – ca c'tun solide gaillard ». Et nous sommes pas mal à penser de même, certes avec une terminologie et une syntaxe différente. C'est certainement grâce à son attitude courageuse et professionnelle que Voigt a su s'attirer la sympathie du public. Serviteur des vainqueurs, sacrifié au nom de leaders plus médiatiques, le coureur possède néanmoins un très beau palmarès sur des courses d'un niveau très relevé. A bientôt 38 ans, il déclarait peu avant sa chute qu' ayant des enfants et une femme à la maison il préférait terminer deuxième plutôt que de risquer un accident en jouant la gagne. Un gars comme nous en somme. Jens Uber Alles !