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La France n’alignera que 6 coureurs aux championnats du monde du 27 septembre prochain à Mendrisio (Italie). Le classement par nations de l’UCI, critère pour attribuer les places, a rendu son verdict début août. La France n’est plus que la 13ème nation de cyclisme. Cette mauvaise nouvelle fait froid dans le dos, et ce malgré les températures caniculaires actuelles.

Une réalité difficile à accepter

Des pays comme la G-B, les Etats-Unis ou le Luxembourg devancent largement les Pays-Bas et la France. Ils pourront présenter 9 coureurs au départ du « mondial » italien. Notons que le Grand Duché aura du mal à aligner une équipe solide et homogène autour des frères SCHLECK et de Kim KIRCHEN ; les autres coureurs luxembourgeois sont inconnus.

Tout comme les Pays-Bas, la France est sortie du Top 10 mondial.

Ces 2 nations historiques du cyclisme sont-elles devenues de « vieilles » nations ? Tout porte à croire que oui. Analysons les raisons du déclin français.  

La génération française actuelle n’est pas en mesure de rivaliser avec les meilleurs coureurs du monde.

On peut ne pas avoir de grands coureurs tous terrains capables de gagner le tour, ce n’est pas gênant si on se consacre à d’autres courses. Après tout depuis 1985, la France attend toujours un successeur à Bernard HINAULT sur la plus haute marche du Tour. Depuis cette date, FIGNON,  MOTTET, JALABERT ont remporté de grandes courses et ont été N°1 mondial.

Pourquoi sommes nous dépassés ?

·         Problème d’entrainement : dépasser les 240 kms est souvent problématique pour nos coureurs. Aucune victoire dans une course PRO TOUR cette année. J’ai déjà évoqué le sujet de la qualité de leur entrainement cette année. Physiologiquement rien n’interdit les français de tenir les longues distances comme leurs concurrents étrangers. 

·         Problème générationnel : Sylvain CHAVANEL et Thomas VOECKLER réussissent de bonnes saisons et seront, avec FEDRIGO, nos meilleurs atouts à Mendrisio. Nous n’avons cependant pas de cadors au top mondial. Le mieux classé d’entre eux est 39ème mondial (CHAVANEL), LE MEVEL est 65ème, CASAR 67ème et le duo FEDRIGO / VOECKLER sont 89ème ex-æquo. Dure réalité. Si c’est un problème générationnel, alors il n’y a rien d’inquiétant. Il faudra attendre encore un peu. Sinon il y a de quoi s’angoisser.

·         Problème d’égocentrisme : Ils courent et gagnent trop souvent dans l’hexagone. Nous sommes la nation qui comptons le plus grand nombre de formations PRO TOUR (4 *) sans vraiment briller hors de nos frontières. A ce jour,  aucune victoire significative à l’étranger hormis la flèche brabançonne d’Anthony GESLIN.

·         Problème d’hégémonie du Tour : la culture du Tour est omniprésente dans la tête des coureurs français. Depuis son plus jeune âge, tout passionné cycliste français, emmagasine dans ses souvenirs les chevauchées fantastiques en montagne, les sprints massifs sur les Champs Elysées et la bataille féroce livrée pour avoir l’immense honneur de porter le maillot jaune. Il construit ainsi son « socle cycliste », sa culture. Sa base ainsi faite, le jeune pro ne rêve que d’une chose : participer au Tour. Briller sur les routes en juillet c’est la garantie d’une saison réussie. Mais se louper, comme l’a fait David MONCOUTIER c’est également prendre un gros risque surtout quand on est en fin de contrat avec son équipe. Alors doit-on tout miser sur le Tour ? Non bien sûr. Tout le monde, même nous cyclos, sommes capables de gérer 2 voire 3 pics de forme dans la saison. Pourquoi pas nos pros ?

Des raisons d’espérer

Heureusement que nos coureurs savent gagner aussi en dehors du mois de juillet. Dès le mois de février sur l’étoile de Bessèges jusqu’en août sur la Poly normande.

Nos tricolores s’expatrient enfin même si cela reste un épiphénomène. Ils ont envie de voir autre chose et surtout ils intéressent les équipes étrangères. Caisse d’Epargne, SILENCE – LOTTO, SKIL – SHIMANO comptent dans leurs effectifs au moins un coureur français.

Les frères FEILLU attisent l’intérêt de VACANSOLEIL depuis le Tour. Nos deux meilleurs coureurs tricolores 2008 (CHAVANEL et PINEAU) ont rejoint la QUICK STEP cette année.

Maurizio FONDRIEST, champion du monde

1988, a reconnu que son passage aux  Pays-Bas (PANASONIC de 1991 à 1992 sous la houlette de Peter POST) avait fait de lui un coureur.

En 1989, le cyclisme italien était tombé au fond du trou. Aucune victoire de renom avec une vraie inquiétude pour l’avenir. Les transalpins ont su réagir et ont dominé les années 1990 et 2000. Alors pourquoi pas nous ?

N’oublions pas que « Impossible n’est pas français ».

(4*) : AG2R-LA MONDIALE, COFIDIS, B-BOX Bouygues Telecom et FDJEUX.COM. A noter qu’on pourrait presque rajouter une 5ème équipe, la Caisse d’Epargne compte tenu de la nationalité de son sponsor et de la représentation française importante au sein de ses coureurs.

Christophe Machado - Rédacteur VO² Cycling

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